Trois mots

5 minutes de lecture

Petite fan fiction Good Omens pour le plaisir de tous. Si vous n'avez pas encore vu la série, je ne peux que vous encourager à le faire dès maintenant, et il en est de même pour la lecture du livre.

Les personnages appartiennent à Terry Pratchett (Repose en Paix), et à Neil Gaïman. L'histoire quant à elle, sors tout droit de mon cerveau farfelu...

« Mon ange, qu'est-ce qu'il y a ?

-Rien très cher, mais ; pourquoi cette question ?

-hmm, je ne sais pas, tu as l'air triste, tu n'as pas touché à ton assiette et tu n'écoutes que la moitié de ce que je te dis.

-C'est faux ! J'ai parfaitement entendu ce que tu m'as dit !

-Ah oui ? Alors peux tu me répéter ce que je disais avant que je n'interrompe le fil de tes pensées ?

-Tu ne me crois pas ? Bien... Tu viens de dire que tu étais heureux que nous soyons encore en vie après cette presque-apocalypse et tu disais que nous avions de la chance, car pour le moment nos camps respectifs nous laissent tranquilles.

-hmm, oui, effectivement, désolé d'avoir douté de ta parole. »

Crowley en cet instant n'aurait jamais contredit Aziraphale, et ce, pour deux raisons : La première, contredire l'ange lorsqu'il était triste et préoccupé n'était pas réellement une bonne idée, et deuxièmement, il aurait été incapable de répéter ce qu'il venait de dire car il trouvait cela bien trop embarrassant et pour rien au monde il ne l'aurait dit à nouveau. Ce qu'il venait juste de dire était en fait assez simple :

« Mon ange, je ne peux pas te cacher cela plus longtemps. J'ai juste besoin de te dire que je t'aime. Je ne peux vivre sans toi, tu es la perfection incarnée et je pense que si un jour tu venais à disparaître, je mourrais de chagrin. Mon ange, j'ai besoin que tu comprennes que tu es ma raison de vivre ! C'est tout ce que je voulais te dire, je t'aime, il n'y a rien d'autre à dire que ces trois mots. » Lorsqu'il a dit cela, il s'était dit que c'était juste pour vérifier si Aziraphale l'écoutait réellement ou non, et si Aziraphale l'avait finalement écouté, il s'était dit que ça serait dit et qu'ils pourraient passer à autre chose.

Mais Aziraphale ne l'écoutait pas, il ne l'écoutait pas du tout même. Il avait d'autres choses en tête. À vrai dire, il n'avait pas d'autres choses en tête, mais plutôt une autre chose en tête : Crowley.

Aziraphale ne savait pas ce qu'il pouvait faire à propos de ce qu'il ressentait pour le démon. Il savait qu'il aimait le démon, mais lorsque l'on est un ange, être épris d'un démon n'est pas vraiment une bonne chose. Il se disait également que puisque Crowley était un démon, il ne pouvait assurément pas ressentir la même chose à son égard. Aziraphale se posait beaucoup de questions, et plus il se posait de questions, plus d'autres encore arrivaient en masse dans sa tête. Et pour un ange, il n'est pas bon de se poser des questions, Aziraphale le savait, mais ne pouvait empêcher toutes ces questions de tourner en boucle dans sa tête.

Crowley tenta de lancer une autre discussion car il aimait parler avec Aziraphale, mais l'ange ne l'écoutait déjà plus, le démon essaya encore et encore de lancer une discussion, en vain. Il s'écria finalement, énervé par la situation :

« Hey ! Aziraphale ! Écoute moi à la fin ! » Le dit Aziraphale tourna finalement la tête vers l'objet de tous ces questionnements et le regarda dans les yeux au travers de ses lunettes de soleil.

« Pardon, que viens tu de dire ?

-J'ai dit – répéta le démon exaspéré – Veux-tu rentrer ?

-Et bien, oui, c'est une bonne idée... »

Ils ont marché ensemble du Ritz à la librairie, Aziraphale continuait à se poser mille et une questions et Crowley ne disait rien, il repensait à ce qu'il avait dit et que l'ange n'avait pas entendu. Car tout ce qu'il avait dit en cet instant était vrai et qu'il en était effrayé. Il était effrayé de ses sentiments, et ce n'est pas peu dire, en temps normal, un démon ne peut ressentir de l'amour, mais il en était sûr, il était vraiment, vraiment amoureux d'Aziraphale, il était SON ange.

Lorsqu'ils sont arrivés à la librairie, Aziraphale s'y est engouffré sans un seul mot, comme s'il voulait que le démon ne le suive pas. Mais Crowley l'a suivi, il voulait une explication !

« Mon ange ?

-Oh, tu m'a suivi ?

-Bien sûr quelle question ! À vrai dire, j'ai besoin de te parler.

-Oh... Tu as un problème ?

-Non, enfin, c'est à propos de toi, aujourd'hui, j'ai bien vu que tu n'étais pas heureux, et je pense que, si il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour te rendre heureux, dis le moi et je le ferais.

-Crowley, je vais bien, ne t'inquiète pas pour moi, vraiment, je vais bien. » Crowley s'assit tristement sur le vieux canapé.

« Mon ange, pourquoi ? Pourquoi me mens-tu ? Je vois bien quand tu ne vas pas bien, je te connais Aziraphale, si tu ne veux pas m'expliquer, je comprendrais très bien, mais s'il te plaît, ne dis pas que tu vas bien alors que c'est faux. » Aziraphale regarda soudainement le sol avec attention, mais il ne répondit pas. Crowley se leva et s'approcha de la porte d'entrée, juste avant qu'il ne prenne la poignée de la porte, Aziraphale alla derrière lui rapidement et lui prit la main. Crowley se retourna et resta en face d'Aziraphale, aucun des deux ne pipa mot, ils se regardaient juste sans rien dire, sans rien penser, sans rien faire. Après quelques instant, Aziraphale détourna le regard et dit :

« Désolé... Tu as raison, ce n'est pas rien, c'est juste que... je...

-Tu n'es pas obligé de me le dire, tu sais ?

-Je sais, mais tu dois savoir, c'est important pour moi. Je pense que tu as dû remarquer que ces derniers jours, je n'étais pas dans mon assiette. C'est parce que... hmm... Je... C'est dur à dire... Je... » Aziraphale stoppa sa phrase, mais ne laissa pas pour autant partir la main de Crowley, il tourna la tête et l'approcha rapidement de celle de Crowley, il déposa un rapide baiser sur les lèvres du démon et retourna la tête le plus vite possible.

« Désolé, c'était beaucoup plus simple à expliquer de cette façon, le dire était impossible pour moi. » L'ange lâcha la main de Crowley et commença à se retourner en pensant que Crowley allait partir de la librairie pour ne jamais y revenir. Mais Crowley attrapa à nouveau la main d'Aziraphale avant qu'il ne se soit entièrement retourné. Il attrapa le menton de l'ange pour avoir sa tête en face de lui. Aziraphale était surpris par ce qu'était en train de faire le démon, mais il ferma finalement les yeux, car, même si le démon n'était qu'en train de lui faire une mauvaise blague, il voulait profiter pleinement de l'instant qui s'offrait à lui.

Juste avant que le baiser n'arrive, Crowley dit trois mots, juste trois petits mots insignifiants :

« Je t'aime aussi mon ange » et il empêcha l'ange de lui répondre en finissant de réduire l'espace entre eux et en terminant la discussion par un long baiser passionné.

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