Rondine du clan des Rohandes

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Le premier à s’être présenté devant moi fut Drianes, le plus jeune du clan, dont la taille m’avait vraiment impressionnée, il devait être, je crois, trop grand pour moi pour lui donner une mesure véritable, précise. Le plus étrangement c’était qu’il m’avait semblé être aussi gentil que grand, car j’avais lu dans son cœur qu’il n’avait jamais affronté d’hommes, d’ennemis. Enfin, pas encore. Dès que tous me virent, au début ils m’avaient regardé de travers. Il était vrai qu’il n’y avait pas de femmes ici. Étrange, pour un clan où n’y avait que des hommes, mais comment dire cela, j’eus compris cela que bien plus tard — les hommes ici avaient tous ou presque trouvé une femme — cela s’appelle être en amour, mais sans avoir pleinement à le vivre au quotidien.

Cela m’était resté ce mot, en amour. Puis, je ne savais pas comment ni pourquoi, mais dès que j’étais mise à regarder Cléfer, l’homme de ma délivrance, mon cœur s’était mis à me brûler, non de douleur, mais d’amour. J’avais alors détourné mes yeux verts de lui parce que j’avais l’impression de m’embraser et ce fut pour moi, ma première révélation en tant que future Flamme Destinée, celle qui m’avait donnée la force d’un guerrier, tout en ignorant que cette même force allait me détourner de l’amour, mais aussi de mon amour, celui porté à mon bien aimé, Cléfer. Celui pour qui j’aurais tout donné y compris ma vie. Sentiment que j’avais eu et je savais avec certitude qu’il était partagé. Alors quand il me regarda à son tour de ses yeux noisette, je me rappelle qu’à cet instant, j’avais ralenti le temps parce que mon cœur s’était s’embrasé si fort. Mais au lieu d’en signaler l’effet, il m’avait souri et le temps s’était remis à s’écouler normalement comme s’il m’avait délivrée. Puis un homme qui m’avait semblé être le Chef sortit de sa tente eut dit cela d’une voix forte :

— J’espère que bonnes sont vos nouvelles, mes frères !

Visiblement, il semblait un peu ivre au timbre de sa voix, mais sa posture ne vacillait pas, rien, il était équilibré et quand il avait mis un pied devant l’autre, je ressentis qu’en lui son cœur était souffrance, qu’en lui grand chagrin il y avait. Alors, quand il m’avait regardé à son tour, je lui avais fait un sourire comme s’il était un membre de ma famille. Je me rappelle encore qu’il avait stoppé son élan vif et qu’il s’était comme soudainement détendu, comme si je lui avais permis de se libérer du poids qui lui faisait mal, très mal. Puis il a repris sa marche cette fois en observant les membres de son clan, les saluait et les encourageait, comme un Chef en est digne. Chacun lui répondit fier en grognant. C’était viril, mais tellement attendrissant, que j’eus failli rire. Enfin et ce n’est que lorsqu’il arriva face à nous que je détournai les yeux pour ne pas rire, mais sans moqueries, simplement parce qu’il m’avait donné l’envie de rire, comme le faisait autrefois mon père. Et cette fois-ci d’une voix moins forte, il m’avait dit :

— Bienvenue femme, je me nomme Rondine du clan des Rohandes.

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