Chapitre 1 - (Ally)

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C'est fébrile et excitée que ma main serre l'anse de mon sac. Je m'arrête en faisant attention à ne pas gêner les autres passagers pressés de sortir. Je fixe le panneau en hauteur : Welcome to South Korea.

– Bienvenue en Corée du Sud, traduisé-je pour moi-même en murmurant.

J'ai encore du mal à y croire. Pourtant, je suis bel et bien là. En Corée du Sud. À l'aéroport de Incheon. Cela fait six mois que je prépare ce voyage et c'est le moment J.

Je reprends ma marche direction la sortie. Est-ce que Sun-Ae va me reconnaître ? Je me mords la lèvre. Depuis le temps que nous nous parlons, comment ne le pourrait-elle pas ? Après deux ans de discussions, d'échanges par messages, mails, appels vocaux et vidéos, Sun-Ae et moi allons enfin nous voir en vrai. Une rencontre virtuelle qui nous a permis de lier une véritable amitié. Sun-Ae est plus que ma correspondante, je la considère comme une meilleure amie.

À chacun de mes pas, je me sens un peu plus stressée, impatiente et excitée. Lorsque je passe les portes du terminal, je ralentis tentant d'apercevoir Sun-Ae. Des dizaines de visages me font face. Où est Sun-Ae ? Je parcours l'ensemble des individus des yeux quand j'entends mon prénom.

– Ally, crie une voix féminine sur la droite.

Je souris, reconnaissant sa voix avant que son visage n'apparaisse caché par un groupe de personnes. Elle agite ses mains. Je m'empresse d'aller dans sa direction me mordant les lèvres.

J'ai plusieurs fois imaginé ce qui se passerait à notre rencontre. Est-ce que l'on se prendrait dans les bras l'une de l'autre ? Est-ce que l'on serait timide et réservée de se voir dans la réalité ? Même après des centaines et des centaines de conversations, c'est tout de même la première fois que nous nous voyons. C'est étrange et excitant.

Arrivée l'une en face de l'autre, nous nous sourions. Mon stress s'envole quand Sun-Ae me prend dans ses bras.

– Bienvenue dans mon pays mon amie, me dit-elle en français avec son accent.

– Je suis tellement contente d'être là, lui répondis-je ne pouvant m'empêcher de sourire.

– J'avais vraiment hâte de voir toi.

– De te voir, la corrigé-je en m'écartant.

Dès nos premiers échanges, nous nous sommes entraidées. Je l'ai aidé à apprendre le français et elle m'a aidé pour le coréen. Grâce à elle, j'ai pu nettement m'améliorer et bien qu'il y a encore de nombreuses choses avec lesquelles je me trompe toujours, je peux dire avec fierté que je sais parler coréen. Pas non plus couramment puisqu'il m'arrive encore de chercher mes mots ou comment tourner mes phrases. Sun-Ae parlait déjà un peu français à notre rencontre, mais j'ai pu lui apprendre beaucoup de choses. Cela me fait toujours sourire quand je dois la corriger pour des petites fautes comme celle-ci. Comme elle me l'a affirmé au début : « ta langue est vraiment difficile. ». Il est vrai qu'avec tous nos temps de conjugaison et les autres particularités de la langue française, je ne suis pas mécontente d'être née avec cette langue.

Je m'écarte de Sun-Ae en souriant.

– Je n'en reviens pas que tu sois enfin là, me dit-elle euphorique.

– Ça fait vraiment bizarre de te voir…, avoué-je en l'observant.

– En vrai, plutôt que derrière un écran, termine-t-elle ma pensée.

– Oui, confirmé-je en riant. J'avais tellement hâte !

– Ahh ! Je suis vraiment trop heureuse, s'enthousiasme Sun-Ae en sautillant.

Ma meilleure amie prend ma valise. Je regarde tout autour de moi. Il est dix-sept heures passées ici. Je pense qu'il me faudra quelques jours pour m'habituer au décalage horaire. Je suis Sun-Ae qui m'annonce que nous allons prendre le bus pour rejoindre son appartement. Elle possède un appartement à elle. Sa mère et son frère vivent à une heure de route de Séoul. Mon amie coréenne a commencé à vivre seule un an après avoir été acceptée à l'université. Bien qu'elle ait un emploi du temps chargé, elle a décidé de prendre un petit job dans une supérette le soir. Elle voulait être une charge en moins pour sa mère.

Sun-Ae passe son bras sous le mien en me souriant.

– Je nous ai trouvé plein de choses à faire. J'ai tellement de lieux à te montrer.

– Je te remercie de m'accueillir durant ces deux mois.

– Merci à toi d'avoir accepté de venir. Je vais passer d'excellentes vacances grâce à toi, me confie mon amie en serrant ma main. Enfin, même si je n'y suis que dans trois jours, grimace-t-elle. Tu es bien certaine que ça ne t'ennuie pas, je pourrais peut-être trouver une excuse pour rester avec toi ?

– Non, surtout pas. Ne t'en fais pas pour moi. Je saurais me débrouiller, la rassuré-je avec un sourire.

Un bruit de foule attire mon attention alors qu'on traverse le hall de l'aéroport. Je détourne la tête vers le bruit. Une cinquantaine de filles s'agitent et chantent avec des pancartes à la main. Il y a un événement ?

– Il se passe quoi ? Une manifestation ?, demandé-je intriguée à Sun-Ae qui se retourne.

– Je crois que c'est sûrement un groupe de musique ou un acteur qui rentre. Tu sais je t'en avais parlé, c'est assez courant ici, m'explique mon amie. À mon avis, la cause de cette foule était dans ton avion, suggère-t-elle en pleine observation. Ton avion est le seul qui vient d'atterrir.

– Tu sais aussi bien que moi que mon niveau de culture sur la pop coréenne est très faible.

– Je le sais, c'est pas faute d'essayer de t'initier, soupire-t-elle le regard amusé.

Je ris. Je dois avouer que je suis quand même pressée d'arriver chez Sun-Ae pour me reposer. Je n'ai pas réussi à dormir beaucoup durant le vol et je crois bien que je commence à sentir le décalage avec la France.

Sun-Ae referme la porte d'entrée derrière nous. Je dépose mon sac sur le canapé avant de parcourir l'appartement des yeux. Un endroit que j'ai déjà vu dans nos échanges vidéos. C'est petit mais pratique. Un studio avec chambre et salle de bain. J'aurais bien aimé avoir un appartement comme ça moi aussi, seulement maman n'a jamais voulu. Elle a bien peur que je mette le feu en cuisinant, que je ne me réveille pas à l'heure pour mes cours et que je m'endorme trop tard. Comme si j'avais trois ans… Mais elle affirme me faire confiance à part ça. Tu parles, pensé-je.

Une kitchenette, une table pour faire la séparation cuisine et salon. Un canapé et un fauteuil sont présents face à un écran plat. Le tout agrémenté de guirlandes lumineuses. Même si c'est petit, Sun-Ae a su ranger l'ensemble pour en tirer le meilleur profit et le plus d'espace possible. J'enlève ma veste pendant que Sun-Ae emmène ma valise dans sa chambre.

– Je t'ai fait de la place dans le tiroir du haut de la commode puis j'ai vidé la partie gauche de mon armoire pour que tu puisses avoir encore du rangement.

– Merci c'est vraiment gentil, lui souris-je.

Sun-Ae s'assit sur son lit en tailleur et me regarde.

– N'hésite pas à faire comme chez toi. Tu veux que je t'aide à déballer tes affaires ?, me propose-t-elle.

– Ça va aller, je te remercie. Mon lit c'est celui de droite, c'est ça ?

– Exact, me répondit-elle en hochant la tête. Maman voulait que tu dormes bien alors on a ramené mon lit de la maison.

– Oh c'est très prévenant de sa part, la remercié-je touchée.

– Elle a hâte de te rencontrer. Je me demande c'était qui la plus impatiente entre elle et moi, rit Sun-Ae me faisant sourire. Tu as peut-être faim ?

– Un peu oui. Je suis aussi très fatiguée.

– Je vais nous préparer à manger le temps que tu t'installes, annonce-t-elle en tapant dans ses mains. Tu pourras te reposer après comme ça.

Je m'allonge sur le lit en fixant le plafond. Je souris en voyant des photos accrochées. Je remarque une photo de moi, celle que je lui ai envoyée il y a quelques mois, à Noël. Je reconnais aussi ses amis qu'elle a évoqué de nombreuses fois. Je me redresse pour sortir mon téléphone de ma poche. Il faudrait peut-être que je le rallume car maman risque d'envoyer un escadron si je ne donne pas de nouvelles.

Des messages apparaissent. La plupart de maman évidemment, seulement un de papa. Mon sourire redouble quand je vois un message de Myriam, ma meilleure amie. Une fille ultra pétillante que je connais maintenant depuis l'école élémentaire.

Je me décide enfin à ranger toutes mes affaires après avoir rassuré mes proches. Papa était heureux que je parte durant ces deux mois. Lui, qui n'a pas voyagé durant sa vie et qui n'a jamais quitté la France, voire notre région, a été le premier à m'encourager à partir en Corée du Sud. Maman était nettement moins heureuse, même carrément contre.

Alors que papa est très ouvert d'esprit et enthousiaste pour chaque nouvelle chose. Maman est plutôt centrée et consacre le plus clair de son temps à m'empêcher de vivre mes expériences et à me forcer à faire ce qu'elle souhaite. C'est le constat que j'ai fait ces dernières semaines. Être couvée lorsque j'avais dix ans ça allait, mais maintenant que j'en ai vingt-et-un, c'est étouffant. Ces vacances dans le pays de Sun-Ae sont pour moi une véritable bouffée d'oxygène et l'occasion pour moi de me prouver que je ne suis pas une petite fille qui ne sait pas se débrouiller par elle-même comme aime me le faire penser maman.

Je rejoins Sun-Ae après m'être mise en pyjama. Je ris en la voyant courir jusqu'à moi. Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Elle me tire par le bras pour me faire asseoir.

– Il faut que je te montre quelque chose ! Tu ne devineras jamais, commence-t-elle en prenant son portable.

– La dernière fois que tu m'as dit ça, c'était quand ton frère a accidentellement décoloré tes vêtements.

– Oui, non, pas cette fois. D'ailleurs, je suis certaine que Kyung-Won l'avait fait exprès, rétorque-t-elle avant de revenir au sujet principal. Tu sais tout à l'heure à l'aéroport la foule quand on est sorti ?

– Les filles avec les pancartes ?, l'interrogé-je en ramenant mes jambes vers moi.

– Oui. Oui. Oui. Eh bien, figure-toi que c'était Jun-Seok oppa1 ! Je n'en reviens pas que je n'ai pas compris que c'était lui. L'agence avait prévenu son retour pourtant. Je me sens bête.

– Ah ! C'est l'un des chanteurs que tu aimes bien, commenté-je en repensant à nos conversations.

Elle hoche la tête en souriant. Sun-Ae est fan d'un groupe de k-pop, VERTEX. Je ne me suis jamais intéressée plus que ça à ce style de musique. Mes seules connaissances concernent VERTEX et ça ne vole pas haut. J'écoute chacune de leur nouvelle chanson sous les ordres de Sun-Ae pour lui faire plaisir. Elle a arrêté d'essayer de m'apprendre les noms des membres, selon elle je suis une peine perdue. Ce n'est pas de ma faute si je n'arrive pas à reconnaître qui est qui.

– Dire que j'aurai pu le voir, se lamente-t-elle en mettant ses mains sur son visage. Mais passons, ce n'est pas Jun-Seok oppa qui va nous servir à manger, conclue-t-elle en se relevant.

– Même si tu aimerais beaucoup non ?, ajouté-je en la scrutant.

– Mais tu ne comprends pas !

– Si je comprends parfaitement. Tu es totalement fan de ce chanteur et de ce groupe, admis-je.

– Jun-Seok oppa est un rappeur génial !, s'extasie Sun-Ae rêveuse. Tada ! J'espère que tu aimeras, je nous ai préparé des galettes à la courgette, du riz et maman a tenu à me donner du kimchi2 qu'elle a préparé pour ton premier repas en Corée du Sud, m'explique-t-elle en servant tous les plats devant moi.

Je salive d'avance de goûter à tout ça. Je sens le mélange d'odeur. Ça sent bon. Depuis le temps que j'ai envie de goûter le kimchi de sa maman.

– Je sens que je vais me régaler, affirmé-je attendant que Sun-Ae revienne s'asseoir en déposant sur la table deux verres d'eau.

– Je t'ai mis des couverts et une paire de baguettes.

– C'est parfait, merci beaucoup Sun-Ae.

– Attends ! Il faut que l'on prenne une photo pour cette première soirée ensemble, décrète-t-elle en saisissant son portable.

– Tu vas la mettre au plafond ?, demandé-je après qu'elle ai prit la photo.

– Évidemment ! Je vais te l'envoyer sur KakaoTalk3.

La première d'une longue série. J'ai hâte de voir ce que ces vacances me réservent et ce que Sun-Ae a prévu. Je sais déjà que je vais adorer.

Je me frotte les yeux avant de me redresser. J'observe autour de moi et vois que Sun-Ae est déjà parti. Elle m'avait prévenu hier soir qu'elle commençait tôt et qu'elle ne voulait surtout pas que je me lève en même temps qu'elle, mais que je me repose. Je souris en voyant que mon amie m'a laissé un petit mot sur la table de la cuisine.

« J'espère que tu as bien dormi. Je t'ai préparé le petit-déjeuner, mange bien. L'on se voit à la sortie de mes cours, à 16h30. Je t'ai envoyé par message l'adresse de ma faculté. Je suis désolée de ne pas être présente. Amuse-toi bien Ally. »

Je m'assois et je soulève, curieuse, ce qui recouvre mon petit-déjeuner. Ce que c'est copieux, je ne sais pas si j'arriverai à manger tout ceci. Sun-Ae m'a préparé des tranches de pain grillées, un verre de jus, une tasse vide qui n'attend que mon thé, un pot de confiture et un autre de caramel pour mettre sur le pain et aussi des œufs brouillés.

Après mon petit-déjeuner, sans attendre plus longtemps je prends mon sac en bandoulière et mes chaussures qui m'attendent sur le pas de la porte d'entrée. Je saisis le mot que Sun-Ae m'a laissé sur la table et je note le code de la porte dans mon téléphone. Avec seulement quatre chiffres, je devrais m'en souvenir facilement mais soyons prévoyant. La main sur la porte d'entrée, j'inspire.

– Allez Ally, c'est parti pour découvrir la ville, m'encouragé-je en souriant.

L'appartement de Sun-Ae se trouve dans un quartier calme. Je ne peux m'empêcher de regarder chaque centimètres des rues, des maisons, des magasins et du paysage. La plupart des personnes que je croise ne me prêtent pas attention et j'aime cette sensation de passer incognito, d'être invisible.

En France, je suis la petite fille chérie de sa maman. Ally, la fille trop couvée par sa mère qui ne la laisse rien faire. Pas que je reçois des critiques ou autres, non. Les critiques c'est moi qui me les fait moi-même. Seulement, la plupart de nos connaissances me voient eux aussi comme ça, encore plus depuis qu'Emalia n'est plus là. Ils ne disent rien, mais ils le pensent tellement fort que c'est comme si je les entendais. Je ne peux rien faire par moi-même sans que maman ne décide ou ne choisisse pour moi. C'est fatiguant à force. Heureusement que papa me laisse faire mes choix. Bien que parfois, il ne peut pas faire grand-chose face à elle. Elle sait être stricte et déterminée quand elle le veut et dans ces moments-là, j'aimerai bien être quelqu'un d'autre.

Je m'en souviens vaguement mais quand j'étais plus petite elle n'était pas comme ça. Enfin, pas avec moi mais avec Emalia, ma grand sœur. Puis un jour, Emalia a décidé de partir sans rien nous dire. Depuis ce jour-là, nous n'avons plus eu aucunes nouvelles d'elle et maman a commencé à tout contrôler dans ma vie. Je secoue la tête pour chasser ces pensées, il vaut mieux que je me concentre sur ce que je vais faire jusqu'à ce que Sun-Ae finisse ses cours.

Je ne sais pas vraiment par quelle partie de Séoul commencer. C'est tellement grand que j'ai envie de tout voir. Moi, qui vis dans un petit village, je suis dépaysée par cette énorme agglomération. Séoul doit faire cinq cent fois la superficie de mon village et encore c'est peut-être plus.

Je m'arrête face à un café avant de me décider à rentrer. Je pense que je devrais pouvoir me débrouiller seule pour commander quelque chose. Je sais parler coréen, je sais comprendre le coréen. La preuve, bien qu'avec Sun-Ae nous avons parlé français quelques fois depuis mon arrivée, nous avons aussi beaucoup parlé coréen. Elle est d'ailleurs très fière et elle peut l'être, sans elle, je ne suis pas sûre que j'aurai eu ce niveau aujourd'hui. Aies confiance Ally.

– Bonjour, que souhaitez-vous ?, me demande la vendeuse en souriant.

– Bonjour, répondis-je en regardant un instant les affiches derrière elle. Je vais prendre… un Sparkling Mango, dis-je en sortant ma monnaie pour payer.

C'est assez bizarre de ne pas avoir des euros entre les mains. Mon premier achat avec les wons coréens sera pour une boisson. C'est froid, parfait pour une journée ensoleillée.

– Bonne boisson à vous, me dit le serveur au bout de quelques minutes en inclinant légèrement la tête.

Je m'incline le remerciant avant d'aller m'asseoir à une table vide. Il va me falloir quelques jours pour que je m'habitue aux manières des coréens. L'avantage c'est qu'ici je n'aurais pas à faire la bise. Je n'ai jamais aimé ça que ce soit avec mes proches ou non. Je ne comprends pas pourquoi on doit autant s'approcher d'un individu que l'on ne connaît pas juste pour respecter une coutume. S'il n'y avait que ça…

J'active le wi-fi du café et j'envoie en photo ma boisson à Myriam. Il ne lui faut même pas une minute pour m'appeler. Heureusement qu'on peut s'appeler à l'autre bout de la terre grâce à certaines applications. Je mets rapidement mes écouteurs.

Allyyy, s'écrie ma meilleure amie me faisant rapidement baisser le son.

Cries pas comme ça, souris-je en jetant un œil autour de moi.

– J'ai l'impression que tu es parti il y a des semaines, soupire Myriam me faisant rire.

– N'exagère pas quand même. Tu es parti chez ta grand-mère au faite ?, la questionné-je en regardant les passants dans la rue.

– Je prends le train dans deux heures. C'était pas trop long le vol hier ?

– Non, ça va.

Pas de beaux garçons dans l'avion ?, m'interroge-t-elle toute curieuse.

Je ris l'imaginant parfaitement entrain de tourner une de ses mèches de cheveux en attendant ma réponse. Elle fait ça à chaque fois qu'elle est curieuse.

Je n'ai pas spécialement regardé, répondis-je en sachant déjà sa réaction.

– Ally ! Mais… tu es incorrigible. Je suis persuadée qu'il y en avait.

Et toi tu penses beaucoup trop aux garçons !

– On ne me changera pas.

– Il faudrait car tu tombes amoureuse tous les jours.

Mais pas du tout !, contre-t-elle faussement outrée. Je suis simplement à la recherche de mon âme sœur et je pense que tu devrais essayer de chercher la tienne. On a que vingt-et-un ans Ally, il faut profiter.

Ce n'est pas ça. Tu sais bien que…

Oui, je sais, me coupe-t-elle rapidement dans ma lancée. Je sais que tu ne veux pas t'attacher à cause de ta sœur mais elle aurait aimé que tu profites…

Ne parlons pas de ça s'il te plaît, soufflé-je en me mordant les lèvres.

Pardon, je ne disais pas ça en mal, tu le sais n'est-ce pas ?, s'enquiert ma meilleure amie.

Je sais. Je te promets de te le dire si je croise un beau garçon mais ça n'ira pas plus loin.

Parfait ! Ça c'est une excellente chose Ally. Les coréens sont en vogue en ce moment. Tu vas sûrement croiser des acteurs ou des chanteurs ! Oh ! Imagines, tu rencontres Gil Do-Jin, tu sais l'acteur que j'aime beaucoup.

Dis-moi quand tu arrives chez ta grand-mère, la coupé-je avant qu'elle ne me fasse un exposé, à bientôt ma Myriam.

Ally mais ! Ah ! Tu m'agaces, proteste-t-elle alors que je raccroche amusée.

Je contemple ma boisson en repensant à ce que Myriam m'a dit. Ce qu'elle m'a dit plus d'une fois, mais c'est plus simple à dire qu'à faire. Je suis incapable de tirer un trait sur ma grande sœur.

J'espère que tu vas bien, c'est tout ce que je souhaite, murmuré-je en terminant ma boisson.

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