Une vie de sottises et autres fariboles à raconter au coin du feu 7 : La constellation du visage
En ce moment, dans une galaxie proche, beaucoup trop proche puisque je peux l’apercevoir dans mon miroir, il existe une constellation formée d’une myriade d’étoiles étranges, et quelle qu’en soit la forme, l’ensemble est atrocement hideux.
Ces étoiles ont des couleurs différentes en fonction de leur maturité : les plus bégnines sont noires et sèches, mais sont bien les plus nombreuses. On suppose que ce sont les résidus d’une plus grosse étoile qui s’est ensuite racornie jusqu’à ce qu’il n’en reste que le noyau couleur d’ébène. Une simple pression suffit à le faire bouger, mais vu leur nombre, l’utilité de cet acte demeure discutable.
L’étape supérieure est reconnaissable à sa couleur rouge. Ce sont les plus pernicieuses, car elles se cachent bien souvent sous la surface de l’espace. Ainsi, elles restent insensibles aux diverses contractions que peut subir leur localisation physique. De plus, ces étoiles se nourrissent de la pression pour s’agrandir et couvrir une surface de plus en plus grande sans pour autant émerger. Il faut alors attendre qu’elles atteignent d’elles-mêmes le niveau supérieur.
Celui-ci est caractéristique de par sa teinte blanche-jaunâtre. Il en existe plusieurs types. Le premier et le plus classique est concentré en un point qu’il est alors facile de supprimer en contractant la matière autour. A ce moment-là, tout le gaz contenu dans l’étoile est éjecté avec une force fantastique, pouvant parfois atteindre les astres les plus proches. Si les étoiles sont plus enfouies, elles n’exploseront pas, mais leur combustible sera évacué par un point de faiblesse de la croute : le rejet prendra alors la forme d’un long filament. Ces étoiles-ci sont difficiles à vider puisque que leur évacuation de gaz est lente ; parfois, elles sont même dotées de plusieurs réservoirs qu’il faut épuiser les uns après les autres. Il est très important de n’en laisser aucun, au risque de voir l’étoile renaitre quelques jours plus tard, souvent le lendemain. En effet, tous les astres cités ici renaissent particulièrement bien pendant le sommeil.
Ces étoiles peuvent poser deux problèmes majeurs : le premier est que, une fois privées de leur combustible, elles parviennent à attirer les nuages stellaires et à les faire suffisamment s’agiter pour qu’ils empêchent l’astre de totalement s’éteindre. Enfin, deuxième complication : l’étoile nacrée peut se trouver dans le grand amas de comètes filaires. Il est alors difficile de les atteindre et plus encore de prévenir leur régénération. Ce sont là les pires, mais elles ont pour avantage d’être plus discrètes puisque cachées par les météores.
Enfin, il se peut qu’un de ces astres opalins mue en une étoile verdâtre qui va peu à peu développer des connexions avec les zones les plus proches. Ces connexions causent de grandes douleurs quand un quelconque objet s’approche de l’étoile. Cependant, leur état instable offre une occasion de s’en débarrasser définitivement : elles ne disposent que d’un réservoir qui éjecte l’ensemble de son contenu dès qu’il est soumis à une pression peu intense. Il faut toutefois supporter la douleur, mais ainsi qu’on le disait autrefois et ailleurs : c’est un mal pour un bien.
Par conséquent, il vaut mieux éliminer ses parasites spatiaux avant qu’ils n’évoluent en leur phase finale. Il est évident que le système solaire infesté peut en souffrir, ainsi qu’on le répètera plus tard et n’importe où : il faut parfois faire quelque chose de mal afin d’éviter que quelque chose de pire n’arrive.
Ainsi, battez-vous contre cette constellation usurpatrice qui, à l’inverse de n’importe quelle autre pléiade, n’apporte que désolation et laideur. Heureusement, de nos jours, les hommes disposent de produits étranges destinés à noyer le feu de l’astre dans un liquide visqueux qui fera peu à peu disparaitre son gaz.
L’auteur certifie toutefois que l’efficacité de tels produits est sujette à débats.
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