3.2

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Fin août, nous avions prévu de passer un long weekend ensemble, tous les six, à l’ActiveX.

Toujours dans mon rôle de grand frère, j’étais arrivé un jour plus tôt. J’avais délaissé un peu trop Alex cet été, mais ses messages m’avaient surpris. En bien !

Alex m’a accueilli avec un grand sourire. Il avait fait un camp sportif, d’initiation au parapente. S’envoler et survoler l’avait emporté. J’avais, avec Manon, fait peu de choses, pour ce gosse. Le résultat était surprenant et tellement gratifiant !

En revanche, le couple Mabula — Charles n’était pas au mieux. Charles avait sympathisé fortement avec une cliente qui était devenue une amie. Quand elle passait, Mabula était relégué dans une autre chambre, seul. D’un autre côté, il faisait admirablement bien marcher l’hôtel, s’occupant de tout, résolvant les problèmes avec le sourire. Les habitués étaient revenus, avec beaucoup de manques à rattraper et l’activité battait son plein, grâce à lui. Il était malheureux. Il ne voulait pas partir, le job le passionnait. Mais être réduit au bouche-trou ne lui plaisait pas. Quand il employa l’expression, j’éclatais de rire et je dus lui expliquer pourquoi, un peu longuement. Le seul dérivatif qu’il avait était le passage d’un groupe qui l’invitait à se joindre à eux dans les sous-sols. Il me montra des marques, ravi d’avoir subi des tortures. Je me rappelais mes tentations, bienheureux de la tournure différente des choses.

En familier, je n’avais pas prévenu. L’hôtel était plein. Il me restait deux solutions : partager le lit de Mabula ou celui d’Alex. C’était pour lui que j’étais venu. Je lui demandais si cela ne le dérangeait pas de partager son lit avec moi. Il savait qu’il n’avait rien à craindre et sa joie de pouvoir parler toute une nuit faisait plaisir à voir. Son affection pour moi était bien partagée !

Il me raconta sa « nouvelle vie », reprenant le plaisir d’avoir des copains. Ses résultats scolaires s’étaient aussi redressés et il était confiant sur son bac l’année prochaine. Je sentais son besoin de me parler de quelque chose et la crainte qu’il en avait. Il parlait de trop, sans me laisser de place pour le questionner.

Je lui proposais de nous coucher, espérant que l’obscurité l’aiderait. Je le regardais se déshabiller. Il n’était pas gêné de se montrer nu à un homme. Il l’avait déjà fait, avec nous, dans d’autres conditions,mais je savais qu’il avait changé. Je regardais ce magnifique spectacle de la jeunesse dans son éclosion.

— Je te plais ?

— Alex, ne pose pas de question comme celle-là !

— Dis-moi comment tu me trouves, sans tricher ! Moi, je ne me trouve pas beau !

Que lui dire ? Oui, il était maigrichon, mais, franchement, pas vilain du tout !

— Tu es encore un peu maigre, mais on voit que tu as forci. Tu as fait du sport ?

— Oui, j’ai passé un mois dans un camp de jeunesse, à faire du parapente ! Mais tu vois, tu dis que je suis trop maigre, je le sais ! C’est moche !

— Alex ! Tu n’es pas gros, mais tu es bien foutu ! Moi, j’aime cette finesse. En plus, cela te donne un côté gracile, doux. Tes cheveux longs te donnent une belle figure. Tu es un peu ambiguë, sans faire efféminé. Moi, je te trouve beau. Sincèrement !

— Usem, tu dis ça pour me faire plaisir !

— Tu es en train de te transformer ! Tu sais, les garçons héritent de la beauté de leur mère, tu vas devenir beau gosse !

— Si tu le dis…

Cette confiance et cette attente qu’il a envers moi me bouleversent.

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