4.1

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4.1 saint sylvestre

Les temps sont durs, sinistres. Une seule solution, encore initiée par notre respectable petit couple : se retrouver à six pour le réveillon. Je ne suis pas très chaud. Je n’ai plus besoin d’aller chercher ailleurs que mes deux amours. Maintenant, Charlotte, Thomas, Roxane sont des amis et passer le réveillon avec eux, bien évidemment. Je mets Manon à part, car elle est plus qu’une amie, vous le savez !

À mon habitude, et bien que je les aie délaissés, j’arrive avec un jour d’avance à l’ActiveX. Je veux faire le point avec Alex, avec Charles et, s’il le veut, avec Mabula.

Charles est absent quand j’arrive et Alex m’attire dans sa chambre. La porte à peine fermée, il se met dans mes bras, dans une étreinte si demandeuse de chaleur que je le laisse trouver son contentement. Avoir ce jeune homme dans les bras ne me laisse pas indifférent. Je le trouve de plus en plus beau et sa jeunesse est une merveille à mes yeux de presque trentenaire. Quand il se relâche un peu, je sens sa bouche dans mon cou. Il veut à nouveau me marquer. Pourquoi résister ? C’est sa façon de me donner son affection. Et c’est tellement agréable ! Quand il termine, il me demande la pareille. J’hésite, car c’est une intimité trop grande pour moi. Il insiste, je cède. Sentir sa peau frémir sous mes lèvres me trouble tant que je suis obligé d’arrêter. Il ne se rend pas compte de mon état, juste un admirable sourire pour me remercier.

Nous nous posons, assis sur le lit. Il me prend la main. Décidément, il veut me faire perdre la tête ! Mais non, c’est juste le besoin d’un enfant de sentir la main d’un adulte. Il me raconte ses histoires avec Lucas et Sarah. J’apprends que les jumeaux sont vraiment très proches, qu’ils ont toujours eu un contact physique intense entre eux. Ils ont toujours l’habitude de dormir ensemble, nus, et de se caresser intimement. Introduire Alex dans leur jeu s’est fait naturellement. Embrassades et caresses, sans aller plus loin, me jure-t-il, ni avec l’une, ni avec l’autre. Je le crois.

Je trouve quand même ces jeux à trois un peu bizarres. Je me tais, car il les raconte avec un tel enthousiasme qu’on ne peut que le partager. Son exubérance lui fait décrire des détails qui me feraient presque rougir. C’est sa vie, il trouve cela normal. En tout cas, cela lui apporte un dynamisme extraordinaire. Il est si différent de celui que j’ai connu il y a seulement neuf mois !

Pour l’instant, ne rien dire ! Juste lui faire entrevoir qu’une option à trois n’est pas viable à long terme. Je me dois de le protéger de l’avenir. Il enchaine alors :

— Et toi alors ? T’en es où avec Doron et Pierri ?

— Comment sais-tu ?

— La dernière fois, tu es descendu en laissant ton pc ouvert. Tu sais, toute ton histoire que tu publies sur Scribay ! Du reste, je raconte aussi ma vie dessus, comme toi ! Et je te suis, sans me faire remarquer !

Quel imbécile ! Il faut que j’arrête ce feuilleton ! Cela me gêne qu’Alex ait suivi toute mon histoire. Mon Dieu ! Il a lu alors ce qui s’est passé entre lui et son père ! Quelle horreur ! Et tout cela par ma faute ! Pourtant, je sais bien que la discrétion est nécessaire sur les réseaux sociaux ! Pourquoi cet idiot de Jim m’a-t-il incité à ces conneries ?

Comment savoir ce qu’il a lu ? J’ai envie de me précipiter pour tout mettre en lecture restreinte…

Il reprend :

— Tu vois, je suis entre deux amoureux, comme toi !

Ça devient trop rapide pour moi ! On verra pour la lecture. Les deux amoureux… pourquoi j'y crois pour moi, alors que je le crains pour lui ? Il me montre les photos de ses amoureux. De splendides gamins ! Bien sûr, ils ne sont pas de vrais jumeaux, mais leur ressemblance est frappante, surtout qu'ils semblent la renforcer par une chevelure identique et une similitude des vêtements, sur toutes les photos. Ce n’est certainement pas un hasard. Ils ont adopté Alex dans leur couple. Il en est heureux. Il est sorti de ses tourments. Que faire, sinon les remercier et l'encourager à cette ouverture. Je partage, j’acquiesce, avec sincérité.

J'entends Charles arriver. Je dois le voir. Je me lève, alors qu'Alex me lance sur un ton qui n'appelle pas de refus :

— Tu couches avec moi cette nuit !

Charles a retrouvé le sourire. Je ne sais plus très bien où il en est, entre sa nouvelle copine et Mabula. Cela m’indiffère. Je veux surtout savoir comment vont les affaires. Pas pour lui, pas pour l'hôtel, mais pour Alex et son avenir.

Sa situation budgétaire est catastrophique, attaque-t-il. En fait, les emprunts sont remboursés depuis longtemps. Ils sont propriétaires. Ne restent que les charges et les impôts. Il a touché des aides et les charges n'existent quasiment plus. En regardant de près, la situation n'a rien d'alarmant. Surtout qu'il y a une clientèle d'habitués qui ont vite retrouvé la route cet été, sans doute affamés par leurs retraites forcées. L'activité a cessé à nouveau, mais rien d'inquiétant.

Au passage, je vois que Mabula n'apparait nulle part. C'est vrai qu'il touche des indemnités, mais il travaille ici ! Charles plaide qu'il lui rend service en l’hébergeant et en le nourrissant. Abuser de la gentillesse de Mabula me fait entrer dans une colère noire. Je dois me retenir. Décidément, Charles est un pauvre type. C'est sa femme qui décidait et faisait tourner la boutique. J'avais déjà remarqué les premiers défauts d'entretien. L'affaire va péricliter s'il n'y a pas une volonté pour la diriger. Encore, un problème à régler, pour Alex, uniquement pour son avenir.

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