Le suicide
Le suicide
Ah, le suicide…
Combien de fois y avez-vous pensé au cours de votre vie ?
Combien de fois y avez-vous pensé aujourd’hui ?
Trois, quinze, trente fois ?
Le pourquoi ? On s’en fiche.
On y a pensé. C’est tout.
À ce moment-là, on ne cherche pas d’explication.
On veut juste se libérer.
Partir.
« Je n’ai plus rien. Je n’ai plus de rêve. Je n’ai plus d’envie. Je n’ai plus de joie… »
Si je devais imager la chose, je suis cet homme – ou cette femme – étalé au sol.
Conscient sans l’être.
Incapable de bouger.
Se laissant lentement avaler par ce même sol, aussi froid et dur que la vie elle-même.
Je veux dormir…
Relève-toi…
Je veux arrêter…
Relève-toi.
Je veux partir…
Relève-toi !
Quelle est cette voix ?
Je veux juste…
RE-LÈ-VE-TOI !!!
Oui, chaque fois, il y a cette voix.
Elle me dit :
« Que se passera-t-il ensuite ? Tu partiras. Ceux qui t’aiment pleureront. Ceux qui te haïssent détourneront le regard. Les opportunistes sauteront sur l’occasion. Le schéma se répétera, comme à chaque suicide. Et pourtant… rien ne changera. Tu feras exactement ce qu’ils attendent de nous : qu’on s’éteigne sans qu’ils aient à se salir les mains.
Ils sont patients. Eux.
S’il te plaît… À toi, mon ami. Je ne suis qu’une partie de toi. Je ne suis pas le monstre. Mais je suis toi. Alors relève-toi ! Ne rentre pas dans leur jeu !
(Mes doigts bougent…)
Ne les laisse pas éteindre ta flamme !
(Mon cœur s’agite !)
Je ne te demande pas de vivre d’amour et d’eau fraîche !
(Ma mâchoire se serre !)
S’il faut vivre de rage, alors vis de rage !
(Mes jambes se lèvent !)
Si la fin doit venir, qu’elle vienne. Mais que ce soit le souffle de la vie qui éteigne ta flamme, pas toi !
(J’y suis presque…)
N’abandonne pas !
(Encore un petit effort…)
On s’en fout des autres. Tu sais qui tu es !
(Je suis…)
Rappelle-toi qui tu es !
(JE SUIS…)
ALLEZ !!! »
…
Ça y est.
Je suis debout.
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