Bureau

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Un élève découvrit tout. Qui ? Peu importe. Ils n’en ont que faire. Cela les dépasse avec indifférence. Quand ils apprennent la nouvelle, ils sont assis sur le toit, enveloppés par le silence. Un silence qui dit tout. Mais pour une fois, elle le brise ce silence. Pas juste pour un mumure, mais pour des mots qui leurs semblent logiques bien qu’ils les ait tus.

  • Je t’aime.

Le silence s'abattit sur le toit, comme une chape de plomb. Il la regarde, abasourdi. Comme si elle est la personne la plus belle, la plus courageuse du monde. Il lui prit le visage entre ses mains, son regard plongeant dans le sien.

  • Je t'aime aussi.

Elle l’enlaça avec angoisse.

  • Alors on continue ?

Il reste silencieux quelques secondes, comme s'il essaye d'analyser la situation. Mais il a déjà pris sa décision.

  • Oui. On continue.
    Il la serre un peu plus fort.
  • Avec toutes les risques que ça implique.

Elle sourit parce que pour une fois, elle n’a pas peur du vide. Cette sensation où rien n’est beau, tout est gris... Il la fait disaparaître. Parce qu’il est là, il n’est pas rebuté ou dégoûter par ce trou béant dans sa poitrine.

Il sourit en retour, timide mais sincère. Il avait toujours perçu ce vide en elle. Il savait qu’elle vivais dans l'obscurité, à l’attente de ses angoisses. Mais il lui offre ce qu’il possède de lumière. Ses mains caressent les joues de sa bien-aimé.

  • Je ne te laisserai jamais tomber.
  • Je sais...

Et pour une fois, elle est sûre. Si sûre que quand le directeur les appelle dans son bureau, elle prend la main de Morel et avance la tête haute. Plus rien ne lu fait peur quand elle aime.

Le directeur les reçoit dans son bureau. Son visage est sérieux, presque fermé. Mais il semble aussi légèrement désolé.

  • Je suppose que vous savez pourquoi je vous ai convoqués ici.

Le directeur, un homme âgé et dont le visage est empreint d’une beauté fânée leurparle avec ce calme tempétueux que tous connaissent. Elle hoche la tête, consciente de la situation alors que des nœuds se forment dans son estomac.

  • Parce que je sors avec professeur Blau ?
  • Exactement. Et vous êtes conscient des conséquences que cette relation peut générer ?

Il la dévisage un instant, puis se tourne vers Blau, comme pour attendre sa réponse, qu’il espère censé.

  • À ce que je sache, notre relation n’a jamais empiété sur la vie privée où sûr ses notes.

Le directeur est surpris par cette réponse, bien loin du Blau calme et pragmatique qu’il connaît. Il se ressaisit et enchaîne :

  • C'est vrai. Mais le problème n'est pas là. Il y a des règles établies dans cette école et une relation entre un professeur et une élève n'est évidemment pas autorisée. Vous êtes tous les deux conscients de cela.
  • Pourquoi interdire l’amour ? Je suis majeur, il n’est que peu plus âgé que moi et après tout, nous sommes restés professionels.

Le directeur se pince l’arrête du nez, comme s’il s’en voulait de les avoirs appelé.

  • Ce n'est pas une question d'amour. C'est une question de respect des règles établies pour préserver un cadre d'apprentissage approprié pour les étudiants. Et votre relation, professionnel ou non, crée une situation inappropriée dans l'environnement scolaire.
  • En quoi est-elle inappropriée ? A-t-elle déjà causé des distractions ? Des accidents ? Du favoritisme ? Non, juste un silence entre ma douleur et son cœur.

Le directeur semble irrité maintenant, mais il se doit de rester professionel.

  • Le problème n'est pas la façon dont votre relation influence les autres étudiants. Le problème est que, même si tout se passe bien, elle est contraire aux règles de l'école et à l'éthique professionnelle.

Il fixe Blau, cherchant à lui faire entendre raison.

  • Et en tant que professeur, monsieur Morel, vous devriez être conscient de cela plus que quiconque.
  • J’ai suivi des règles toutes ma vie et je n’en ai transgressé aucune jusqu’à aujourd’hui. Je n’en possède aucun regret car j’ai fait la meilleure décision de ma vie. Car le silence que j’ai partagé avec elle vaut plus que tout l’or du monde.

Le directeur semble légèrement surpris par la véhémence de Morel. Il semble chercher ses mots, déconcerté par sa déclaration.

  • Je comprends votre sentiment, mais vous devez comprendre que des règles existent pour une raison. Elles sont là pour garantir l'ordre et la stabilité de notre établissement. Je comprends que vos sentiments soient forts, mais ils ne justifient pas le fait de briser les règles.
  • Dans tous les cas, je serais satisfait. Si vous décidez de me virer, je ne serais plus son professeur et nous pourrons nous aimer. Si vous la virer, elle ne sera plus mon élève et nous pourrons nous aimer.

Le directeur semble presque perdu, comme si la situation lui échappe complètement.

  • Ce n'est pas aussi simple. Il y a des procédures à suivre, des conséquences à envisager. Je vais devoir en discerner avec le conseil d'école, mais je peux déjà vous dire que cette situation ne peut continuer comme ça.
  • Nous sommes prêt a en assumer les conséquences.

Sans un mot de plus, Blau attrape sa main et ils sortent du bureau du directeur.

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