Orgueil IV

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J'avais enfin reçu mon matériel. J’étais pressée à l’idée de réaliser les vidéos que j’avais en tête. J’avais un bon ressenti après ma dernière séance avec Victor. J’avais très envie de repasser tout un après-midi avec lui, à apprendre à utiliser mon matériel, certes, mais surtout à profiter de son expérience pour me montrer sous mon plus beau jour. Je savais exactement ce que je voulais tourner : une vidéo érotique qui mettrait en avant toute ma beauté, ma sensualité et mon corps parfait.

J’avais multiplié le visionnage de vidéos érotiques et porno durant toute une semaine. Tout cela était bien entendu à but éducatif. Je voulais avant tout m’attarder sur les points de vue, le traitement de la lumière, les transitions entre vues d’ensemble, gros plans, les cadrages… J’avais beau essayer d’avoir un regard uniquement technique sur ces vidéos, j’avais le sexe tout irrité et échauffé à force de me caresser le bouton. Chaque séance de travail m’excitait davantage, mais je ressentais une certaine gêne à visionner tout ce contenu.

Je regardais ces femmes se faire prendre comme des chiennes, par un, voire plusieurs hommes, voire d’autres femmes. Parfois tour à tour, parfois en simultané, dans une véritable orgie. Elles étaient réduites à des morceaux de viande qu’on exhibe, dont on montre chaque partie de l’anatomie en détail, sans rien cacher, sans rien omettre. Je ressentais un certain écoeurement face à ces images. Finalement, qu’y avait-il de vraiment excitant là dedans ? J’avais vu une de leur chatte, je les avais toutes vues. Toutes ces greluches se ressemblaient, filiformes à forte poitrine, fesses rebondies et jambes interminables. Je ne voulais pas de ça, je valais bien mieux.

Je réfléchissais à ce que je voulais. Ou plutôt à ce que je ne voulais pas. Ces femmes étaient réduites à une forme d’esclavage sexuel. Leur situation ne m’attirait pas le moins du monde. Elles ne sont pas fortes, elle ne font que faire ce qu’on leur ordonne : tendre le cul, ouvrir la bouche, et gémir à tout va, quitte à simuler, tant que cela fait vrai.

J'élaborais un plan, qui me permettrait de me montrer aussi belle que je le suis, sans pour autant renier les valeurs féministes auxquelles je croyais. Je voulais de la douceur, de la pureté, de la simplicité. Je veux jouir face à la caméra, être belle, être femme, être moi.

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