Mon ange...

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Elle l’avait ligoté sur son lit, le temps de son absence. Elle poussa la porte de la pièce.

- Je suis là, mon ange, je t’ai manqué ?

Elle prononça cette phrase dans un rictus méprisant. Elle s’approcha doucement, monta sur le lit, afin de le dominer. Son index caressa la figure froide. Un doute, elle se retourna, vérifia que la porte était bien fermée.

- Personne ne nous dérangera, mon ange…

Son visage changea d’expression. Puis, d’un mouvement brusque, elle lui asséna une immense gifle en travers du visage.

- Pourquoi tu ne dis rien, mon ange ? Oh, je t’ai fait mal ? Tu n’avais qu’à être gentil ! Ou peut-être que tu as froid…

Elle dévisagea le corps nu, à sa merci.

Elle attrapa un sac à dos qui gisait derrière elle ou bout du matelas, et en vida le continu sur les couvertures.

Les yeux noirs de sa victime la fixaient d’un regard vide.

- Par quel jeu allons-nous commencer ? Je sais ! Tu vas dire bonjour au mur !

Sur ce, elle se saisit du corps fébrile et le lança contre le mur avec une facilité déconcertante.

Il s’affaissa, inerte, au sol.

Elle vint le ramasser, et s’indigna :

- Que se passe-t-il, mon ange ? Tu ne sais pas voler ?

Vexée, elle l’attrapa par un pied, et lui parla, pendant que sa tête pendait.

- Tu veux jouer à autre chose alors ? D’accord, mon ange ! On va jouer au docteur !

Elle l’allongea les bras et les jambes en croix, et regarda son visage poupin.

- Voyons voir les réflexes !

Elle prit un marteau dont on se sert pour enfoncer les clous, et l’abattit de toutes ses forces sur la jambe de sa victime. Le genou s’enfonça.

- Oh ! La vilaine blessure ! Je vais devoir t’amputer, mon ange…

Munie d’un couteau de cuisine, elle commença à scier la jambe, juste en bas de la hanche.

- Arrête de me regarder comme ça ! Ta figure d’ange me donne la nausée ! Je vais arranger ça !

Elle enfonça ses longs doigts dans les yeux vitreux, avant de les arracher violemment, un par un.

Il ne restait que deux trous vides d’expression, sur sa figure défigurée.

Elle regardait avidement sa victime, pauvre loque torturée. Elle pensait qu’il pourrait être terriblement jouissif d’arracher chaque poil qui recouvrait son corps, un par un, quand tout à coup, l’arrachant à cette douce vision, on frappa à la porte.

Elle poussa un soupir.

- Pas maintenant, je suis occupée !!

Elle vit la porte s’entrebâiller sur le visage d’une femme d’une quarantaine d’années.

- Désolée de t’interrompre dans ton jeu, mon ange, mais il est l’heure de déjeuner, tu pourras continuer tout à l’heure.

Elle prit une mine boudeuse, puis se résigna à attraper la main délicate que la femme lui tendait, pour la suivre.

- D’accord, maman. Dis, tu voudras bien jouer au docteur avec moi, tout à l’heure ?

- Nous verrons, mon ange.

La petite fille jeta un dernier regard carnassier au pauvre ours rouge en peluche mutilé qui gisait sur son lit, avant de sortir de sa chambre.

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