CHAPITRE 3 - L'aventure

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L’eau est froide, très froide même, je déteste ça. Je me baigne tous les jours quelle que soit la saison, poussée par la terreur, je m'impose toute sorte d'exercices. Sauf que c'est pour de vrai maintenant.

Je prends une grande inspiration et me laisse lentement couler, sans clapotis aucun.

Je nage en mode sous-marin, aidée par le faible courant, et m’éloigne ainsi rapidement.

Au bout de deux minutes,étourdie, au bord de la suffocation, je remonte doucement à la surface autant pour respirer que pour m’orienter.

Grâce aux lumières lointaines de la métropole, je distingue ce qui m’entoure : pas de barque, de canot ou autre embarcation à proximité.

Soulagée, je me dirige vers la berge côté ville, d’une part parce qu’elle est la plus proche, d’autre part parce que quelqu’un qui fuit choisirait logiquement le port et ses navires en partance. Autant que l’on me cherche là-bas…

Les lanières de mon sac à dos meurtrissent mes épaules, j’ai l’impression de porter plusieurs tonnes et mon équipement étanche me protège peu du froid.

J’ignore combien de temps s’est écoulé depuis mon départ précipité, j’atteins la terre ferme épuisée, me hisse tant bien que mal en quête d’un sol plus sec et à l’abri des regards.

Mon corps n’est plus que contusions et courbatures, je grelotte de plus en plus, mon souffle se transforme en buée à chaque respiration : j’espère que cela ne se remarque pas dans l’obscurité, sinon autant envoyer des signaux de fumée tous azimuts pour indiquer ma position !

Pestant autant de douleur que de rage, je laisse mon regard vagabonder dans l’espoir de trouver un endroit où me cacher.

Ma bonne fée doit soudain se rappeler mon existence car mes yeux accrochent un bâtiment que je reconnais. Une ancienne usine de je ne sais plus quoi qui a fermé dernièrement, je me souviens des gros titres des journaux dans les kiosques. Quelques lampadaires éclairent faiblement le quartier.

Je calcule : à peu près deux cent mètres à parcourir en terrain découvert, je compte sur la nuit pour me faufiler incognito.

Tenant mon sac à la main, je fais le trajet en petites foulées afin de me réchauffer un peu. J’escalade le mur d’enceinte me servant des anfractuosités dans la pierre. Mes chaussons de plongée me desservent dans cet exercice, néanmoins je finis par arriver en haut. Assise à califourchon, les jambes pendantes, je reprends mon souffle et jette un coup d'œil en bas.

Peu rassurée j’entame la descente de la même manière que la montée, la chance est avec moi car le mur intérieur est aussi brut que sa face extérieure, je n’ai donc pas à sauter d’une hauteur inconnue au risque de me rompre le cou.

Enfin j’arrive en bas, toujours aux aguets j’aperçois le témoin vacillant d’une issue de secours. Au fur et à mesure que je m’approche, je m’aperçois que c’est une entrée. Celle du personnel je suppose, puisqu’il n’y en a pas d’autre de ce côté.

Pas de digicode, de lecteur de badge ou que sais-je encore, une serrure tout ce qu’il y a de plus normal, parfaitement compatible avec mon petit nécessaire de passe-muraille ! Malgré le tremblement de mes doigts j’arrive à entrer et me retrouve dans un couloir éclairé par les lumières de sécurité sans système d’alarme.

Aucun bruit, aucune activité apparente, un endroit comme je les aime !

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