DES RÉPONSES ?

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-"Tout d'abord, j'étais en internat et ne venais que rarement au Domaine. J'avais l'interdiction formelle de me montrer, mon père avait été très clair sur ce point et, par expérience, je connaissais fort bien le prix de la désobéissance. Je dormais dans les combles, pas plus d'une ou deux nuits à chaque fois. Je devais surtout penser à mes études, travailler tout le temps afin de rester dans les trois premiers de la classe, sinon gare aux punitions ! J'enviais mon frère qui allait et venait comme bon lui semblait, pas d'école pour lui car il se faisait renvoyer au bout de quelques semaines de chaque établissement qu'on lui trouvait. Père le traitait de raté-taré, de taré-raté, ces jeux de mots l'amusaient énormément, et imputait tous ses défauts à notre mère défunte.

J'avoue que je retrouvais la pension avec soulagement, je devais bien être le seul dans ce cas !

C'est au cours d'un de mes séjours que j'ai découvert certaines portes secrètes qui me permirent de sortir de mon réduit et d'arriver, par exemple, dans ta chambre. La première fois que je t'ai vue, tu pleurais en silence, recroquevillée dans ton lit. Je savais qui tu étais, bien sûr, et j'ai pensé que seul mon père pouvait provoquer tes larmes. Je me rappelle que tu commençais à t'endormir et c'est à ce moment que je t'ai bercée doucement. J'ignorais que mon frère s'en prenait à toi, même si je le savais capable de cruauté complètement gratuite. Encore aujourd'hui je ne sais pas comment ni pourquoi nous nous sommes installés chez toi.

Mon père gérant d'une exploitation ? Impensable ! Mais il maîtrisait l'art de la manipulation alors j'imagine que convaincre tes grands-parents a été facile.

Dès que je l'ai pu, j'ai trouvé tous les prétextes possibles pour ne plus venir et puisque j'étais très bon élève, j'ai eu accès aux meilleures entreprises pour des stages puis des jobs d'été et enfin un véritable emploi.

A la mort de mon père, le notaire m'a fait parvenir des documents, il ne laissait que des dettes, alors d'un commun accord avec mon frère nous avons refusé l'héritage. Lui est allé à l'enterrement, pas moi. De temps à autres on se parle, mais c'est surtout quand il a besoin d'argent qu'il se rapproche de moi. Je gagne très bien ma vie dans la finance de haut vol, à l'heure actuelle je pourrais même m'arrêter de travailler, tu imagines la retraite à trente-cinq ans ?

Bref, j'aime mon frère malgré tout mais je veux savoir où va l'argent que je lui donne, alors j'ai d'abord engagé un détective privé pour le retrouver puis j'ai pris le relais en le suivant et... je t'ai trouvée !

Voilà, tu sais tout je crois."

Il m'adresse un sourire timide, attend ma réaction.

Quelque chose me gêne mais je ne saurais dire quoi...

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