Chapitre 8 – Premiers frissons

Une minute de lecture

Le soir tombait doucement. J’étais dans ma chambre, mais je sentais Christian à quelques pas, dans le salon. Sa présence n’était pas bruyante, mais elle remplissait l’air d’une tension étrange, presque électrisante.

— Tu restes là depuis longtemps ?

Sa voix, grave et posée, venait de l’encadrement de ma porte. Je sursautai, et il sourit, presque amusé, comme s’il connaissait déjà ma réaction.

— Je regardais juste si tu avais besoin de quelque chose.

Il s’assit sur le bord de mon lit, pas trop près, mais assez pour que je sente sa chaleur. Pas de gestes brusques, juste une proximité calculée, douce, presque naturelle.

— Tu te refermes tellement que j’ai l’impression que le monde pourrait t’avaler si tu respirais trop fort.

Je détournais les yeux, mes mains crispées sur mes genoux. Sa main s’avança doucement, effleurant la mienne, un contact minuscule, mais suffisant pour que je frissonne. Je sentais mes battements s’accélérer, mon corps réagir sans que je comprenne pourquoi.

— Tu sais, murmura-t-il, parfois on se protège tellement qu’on oublie de ressentir… juste ressentir.

Sa voix vibrait, chaude et lente, et mon esprit vacillait entre la crainte et l’envie de rester, de me laisser porter par cette attention. Il pencha légèrement sa tête, son souffle effleurant mon oreille.

— Respire. Profite de ce moment. Juste un moment pour toi.

Je fermai les yeux, incapable de bouger. Sa proximité était troublante, mais pas menaçante. Chaque mot, chaque frôlement de sa main semblait mesurer exactement jusqu’où il pouvait aller. C’était doux, subtil, et je sentais déjà que mes défenses s’affaiblissaient.

— T’as une manière d’être… fragile, souffla-t-il, presque pour lui-même. Comme si tu n’étais pas encore tout à fait dans ce monde.

Je sentais mes joues chauffer, mon cœur battre trop fort, et malgré la confusion, je restais là, immobile. Je ne savais pas si c’était de l’affection ou autre chose, mais je savais qu’il savait comment atteindre mon monde intérieur.

Et dans ce silence chargé, j’ai compris que ma naïveté pouvait devenir un jeu dangereux… mais je n’étais pas prêt à me retirer. Pas encore.

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