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Déjà 3 semaines que je suis revenue de Mykonos et je n'ai écrit aucun mot. Pourtant il s'est passé quelques trucs mais je ne sais pas je n'y arrive pas. Depuis Mykonos, j'ai commencé les cours, enfin bon quinze heures de cours rien de fatiguant. Le premier cours a été annulé, ça annonce la couleur. Le troisième jour de cours, il y a eu les inondations à Athènes et ainsi on n'a pas pu assister au cours. Le quatrième jour, fermeture nationale pour inondations encore, la première semaine n'a donc pas été épuisante. Je ne sais pas si je l'avais raconté mais Marie s'était fait voler sa carte bancaire lors d'une soirée d'intégration où je n'y étais pas. Très embêtant mais ça peut arriver. Sauf que, nous sommes parties à quatre de l'université où j'étais en France et une semaine après une des autres filles s'est faite volée sa carte bleue lors d'une soirée où ils étaient une dizaine. Cela casse un peu l'ambiance mais bon le voleur a été retrouvé même s'il n'a pas avoué. Après je ne trouve pas ça très rassurant mais ça m'a permis de me rappeler qu'ici ce ne sont pas de vrais amis et qu'il ne faut faire confiance qu'à soi-même.
Un jour, ma meilleure amie m'a envoyé une vidéo au JT de treize heures qui parlait d'un quartier d’Athènes : Anafiotika. Et j'ai décidé donc d'aller visiter ce village qui paraissait très beau sur les images. Et il l'était en réalité je ne dis pas le contraire mais TF1 il faut arrêter de mentir, les images que vous avez eues elles viennent d'une résidence où on ne peut pas rentrer et même si c'est quand même dépaysant du reste d'Athènes, on est loin des maisons bleues et blanches de Mykonos du reportage.
Sinon, j'ai enfin visité l'Acropole, le Parthénon était en travaux mais bon j'aurais le temps d'y retourner en un an. Et fin octobre, j'ai pu aller à la plage. A Paris, il gelait le matin et moi j'étais à la plage sous vingt-cinq degrés l'après-midi et le contraste est assez drôle, quand j'appelle mes parents et qu'on en parle ils râlent, et cela me convainc que j'ai fait le bon choix de partir dans un pays chaud.
Sinon on a fêté Halloween, on nous avait vendu une soirée déguisée mais il faut savoir que je déteste les masques et les déguisements en tout genre. Pour ne pas faire tache, j'ai acheté un masque à mettre sur le haut de mon visage puis nous avons filé en boite, toujours accompagnée de Marie. On a décidé d'y aller en métro, je suis une vraie radine donc payer un trajet en taxi que l'on peut faire en métro même à trois heures du matin en étant deux filles ça me semble inconcevable. Bref, il faut croire que les grecs n'ont jamais vu de déguisements d'Halloween car il y a au moins trois personnes qui nous ont crié ''Halloween, Halloween" avec des grands yeux comme si nous étions bizarres. Enfin bon, on arrive dans la boite qui est très petite par rapport au monde attendu. On n'invite pas les étudiants de quatre écoles différentes dans une boîte de conserve. Bref comme prévu, les gens maquillés et avec des masques de clown me stressent et je sens l'angoisse monter. Je décide de laisser Marie ici, elle rentrera avec d'autres amis car je n'ai pas envie de céder à la crise de panique. Je rentre donc à deux heures du matin, seule en bus, pas la meilleure idée je vous le concède. A la moitié du trajet, le bus s'arrête, une dame commence à crier en grec et elle commence à, je suppose, insulter le chauffeur, les gens commencent à descendre car le bus ne redémarre pas et après quelques minutes où cette dame crie et me fait peur je choisis de descendre aussi. Heureusement, c'est le week-end du ZEvent et je vais donc marcher trente minutes avec la fin du ZEvent et la magie de cet événement qui en découle. Je suis donc rentrée plus apaisée que je n'étais partie.
Sinon autre événement dans cette vie quotidienne, j'adore aller lire au parc, surtout que la météo est assez clémente et même mi-novembre j'arrive à lire dehors. Une après-midi comme une autre je pars donc avec ma liseuse me poser sur mon banc. J'ai décidé que c'était mon banc car à chaque fois que j'y vais presque tous les bancs sont pris sauf le mien. Je suis donc en train de lire depuis plus d'une heure quand tout à coup un homme vient s'assoir à côté de moi sur le banc. Assez bel homme, en chemise en plus, il a mon âge et la discussion est fluide jusqu'à ce que le monsieur complimente mon corps d'une façon assez explicite. Je lui dis que ce n’est pas vraiment une bonne façon d'aborder une femme et il continue sur des questions sexuelles très dérangeantes. Bref, je ne lui réponds plus et il me dit qu'il part. Je continue donc à lire puis je décide de prendre mon téléphone pour raconter ce qu'il s'est passé à ma meilleure amie. Et là, quand je me filme, je vois qu'il n'est pas parti il est juste à l'autre bout du parc en train de me regarder. Très flippant pour le coup donc je décide de partir. J'habite vraiment à trois minutes du parc, et le jeune homme me suit. Je n'ai pas cherché à faire de détours et je suis rentrée chez moi, il a vu où j'habitais mais tant pis j'avais juste envie de rentrer chez moi. Deux jours plus tard, je me faisais aborder sur un banc d'un autre parc, cette fois ci beaucoup plus poliment mais par un homme qui ne comprenait pas que ''non, une femme qui lit sur un banc n'attend pas forcément de compagnie''. Mais bon, au bout de trois ou quatre ''non'' il a compris. Je ne dis pas qu'il ne faut pas aborder les femmes mais déjà il faudrait penser à le faire poliment et ensuite comprendre qu'un non veut dire non. C'est assez drôle car j'écoute le podcast ''L'épuisement face à la violence'' sur Transfert qui traite de ce sujet en même temps que j'écris. Ce phénomène est encore mondial aujourd'hui mais j'ai espoir qu'un jour nos filles puissent sortir sans craindre d'être suivies pour rentrer.
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