129 - Brigitte en mieux
Assises l’une dans l’autre en tenue de soie, baiser profond et langoureux, je la sens mienne, je me sens sienne, Énola est toujours là. Dans sa fuite interdimensionnelle, je suis son point d’ancrage en la stoppant net sur les plaisirs de mon corps et du sien. On se boit, on se respire sous une brume, presque une pluie dans l’Oasis de ma Riviera. Je me réveille aux Urgences de l’Hôpital. Hélène m’explique :
- Tu as fait un arrêt. Cœur, poumons, cerveau, tracés plats. Ton corps est celui d’une fille de 15 ans, fragile. Trop de petites morts, ça a entraîné la grande. Comment tu te sens ?
- Faible. J’ai mal partout. Où est Énola ?
- Je l’ai renvoyée. Tu as des limites Jenna, il faut les respecter. Boire, manger, dormir. Avant tout le reste.
Je ne tiens plus debout. Paloma est là, inquiète.
- J’ai dû te donner les derniers sacrements, Jenna.
- J’ai eu une belle vie. Je suis vivante ou morte ?
- Quelque part entre les deux. À toi de voir si tu y restes ou si tu bascules d’un côté ou de l’autre.
Il n’y a que Énola qui peut me comprendre. J’attends qu’elle me revienne. Paloma m’accompagne à la 72. Compréhensive, elle la contacte et elle l’attend avant de repartir. Je me jette dans ses bras dès qu’elle arrive.
- Ne me laisse plus jamais, Énola.
- J’ai pas eu le choix. Ton premier cercle est très hostile. Je t’ai perdue.
- T’aurais pu me ramener sans elles.
- Je n’use jamais de mes pouvoirs quand il y a une autre solution.
Au revoir Paloma, me revoilà enfin seule avec Énola. On en était où déjà ? Elle n’est pas d’humeur. On passe à table. Boire, manger, reprendre des forces. La base, primaire. Énola est tout aussi charmante, même sans les jouets intimes. J’ai comprise la leçon. On y va doucement. Durement aussi, remise en route de mon transit puis détente dans la piscine. Je me ressens m’éclairer de l’intérieur, je respire à nouveau le bonheur. Énola aussi :
- Je suis très fière de moi. J’ai arrêté de changer de dimension et j’ai renoncé à utiliser mes pouvoirs. Je suis sous influence, la tienne.
- Alors arrête de te teindre et redeviens la brune que tu es.
- Bonne idée. Je vais me les couper aussi.
- Garde ta frange. Ça te va trop bien.
Au résultat, Énola ressemble à Brigitte, en mieux.
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