177 - la permanence
J’ai du mal à la trouver, Carla se cache dans sa permanence de la Grande Rue de Laguna Beach, en plein travail avec une stagiaire de la promotion 36 que j’ai eu en cours et qui a créé ce projet.
- Salut Carla, maintenant qu’on est toutes déviantes, tu te sens mieux ?
- Je reste la fille incestueuse de mon grand-père sur ma mère.
- On peut arranger ça. Regarde-moi, regarde nos filles.
- Oui, non, on doit se souvenir, je dois exister, pour l’exemple.
- Je peux te clarifier, te passer de Carla en Clara.
- Il y a déjà eu une Clara avant.
- On n’a qu’à brûler la Bible et brouiller les pistes. On est qui on est, on est qui on veut être. C’est l’esprit de l’Ouest. Tu es, l’esprit de l’Ouest.
Elle peut se faire oublier et revenir en Clara, juste devenir administratrice de Laguna Beach dont la plage se situe derrière ma Riviera. Il ne s’agit plus que du quartier Laguna côté Beach pour la différencier de la Laguna côté City. Il ne s’agit plus que de Carla de la City pour la différencier de la Clara de la Beach. Tout est question de territoire et de qui le délimite par ses fluides surtout si ceux-ci se sont mélangés aux miens. Elle en prend conscience :
- Je sais que ce n’est pas sa faute, à ma mère Victoria, elle n’est une victime de cette guerre de territoire mais elle en est revenue en se faisant une famille, sa famille, à elle, prestigieuse. Je suis l’oubliée d’un disparu qui est mort deux fois. Et encore, je ne te parle pas de mon oncle Victor.
- Le droit à l’oubli, Carla. C’est ton tour, c’est mon devoir, de te sauver.
C’est d’une brune primaire comme moi dont elle a besoin, je l’exorcise et je lui fais boire de mon lait sacré pour célébrer sa nouvelle identité, par le miracle de mon amour sous toutes ses formes, je reprogramme son corps, son esprit, son cœur et son âme parce que tel est mon pouvoir. Ses yeux passent déjà au vert, ses cheveux foncent et elle grandit, elle éclot en retrouvant un peu de formes et de couleur et d’éclat. Clara est mon nouveau miracle pour le bien de l’Humanité. Sa première volonté est simple :
- Encore, Jenna. Encore un peu de ton lait.
- Oui Clara, c’est pour ça que j’ai deux seins, viens goûter à l’autre.
Et la bienheureuse valide ainsi sa béatification, mon miracle politique dans la droite lignée de l’action de Énola, j’y apporte ma touche et de la bouche claire de Clara j’accepte mon lait que je bave sur nos seins qui se frottent et se stimule, le pouvoir de mes mamelles passe dans les siennes, à elle maintenant de nourrir ses passions. À peine je la laisse à sa nouvelle histoire qu’elle envisage déjà sa brillante stagiaire de la permanence.
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