Chapitre 8. Une histoire de broche.

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### Amina ###

Le matin, je comprenais que la nuit qui venait de s’écouler avait été révélatrice pour Délia. Alors que je croyais câliner ma sœur, c’était en fait Délia que je caressais. Mais je n’eus aucun regret ni honte, entre filles, je trouvais cela assez naturel.

Je proposais pour gagner du temps de prendre notre douche « entre filles ». Délia, cela ne la gênait pas et nous prîmes une douche rapide. Cependant, je ne pouvais détacher mon regard de son corps, notre taille était similaire, ses seins peut-être un peu plus gros que les miens mais fermes et ses tétons étaient aussi dressés que ceux de Ninah. J’avais un peu de mal à ne pas la serrer dans mes bras, je me souvenais que nous avions eu une nuit agitée ensemble. Elle ne fit aucune allusion et elle sortit de la chambre aussitôt qu’elle fut prête.

### Délia ###

Je ne comprenais pas très bien, cette nuit Amina m’avait caressée, comme si nous étions amies de sexe. Je découvris finalement qu’elle rêvait de caresser sa sœur, ça faisait longtemps qu’une fille ne m’avait pas fait jouir ainsi. Ce matin, lorsqu’elle me proposa de nous doucher ensemble, je crus un moment qu’elle voulait remettre ça. Mais en fait, c’était juste pour gagner du temps et épargner de l’eau.

Je m’habillais donc rapidement. En sortant je vis Ninah, vêtue seulement d’un tissu couvrant son ventre, sortir de la chambre de Pierre. Elle me saluait normalement sans paraître surprise et se dirigeait vers la cuisine. J’avais quand même bien compris hier qu’elle était la sœur d’Amina ? Alors sortir ainsi de la chambre de son beau-frère, les seins découverts, me laissait pantoise ! Jamais je ne me serais permis de me montrer au mari de ma sœur juste vêtue d’un pagne en laissant mes seins totalement découverts ! On n’était pas en brousse quand même.

Elle revint quelques minutes plus tard habillée d’un top serré et d’un petit short pour dresser la table du petit-déjeuner. Pierre sortit de sa chambre et me salua, puis embrassa sa femme qui nous rejoignit en même temps que Tsela.

Le repas se fit dans le silence et comme Zakpa était arrivé, nous partîmes ensemble. Pierre laissa juste des instructions à Ninah, que lui et Amina ne reviendraient que pour le repas du soir.

Au bureau je repris mon analyse et le tri du personnel selon les ethnies, mais mon esprit s’écarta fréquemment de mon travail. Puis Tsela vint me voir et je trouvais l’occasion favorable de lui poser la question qui me troublait depuis cette nuit.

– ­Tsela, il doit y avoir une erreur pour Ninah dans le registre, elle est mentionnée Kikongo alors qu’elle est la sœur d’Amina ? Amina est katangaise, l’ethnie de Ninah n’est pas correcte.

– Oui Délia, c’est une longue histoire ! En fait Ninah a changé d’identité au moment du mariage de Pierre. Elle a reçu de nouveaux papiers la déclarant sœur d’Amina pour faciliter l’obtention de son visa pour la France. Ainsi elle pouvait voyager aisément avec sa « sœur » qui elle, devenait française par son mariage. En fait Ninah était la boyesse attachée à la villa de Pierre, tu verras en tournant quelques pages de son dossier qu’elle est toujours enregistrée ainsi dans les effectifs.

– Elle a donc reçu une nouvelle identité mais est toujours membre du personnel de maison ?

– Oui Délia, ne cherche pas, c’est voulu.

Je ne l’interrogeai pas d’avantage, je ne voulus pas créer des soupçons ni donner des explications. Et si Ninah était la boyesse/ménagère de Pierre avec le consentement d’Amina ?

En tournant encore quelques feuillets je trouvai la mention d’une opération subie par Ninah ‘ablation des ovaires suite à une infection grave’. Ninah ne pouvait donc pas avoir d’enfants. Il me vint à l’esprit que Ninah avait été hospitalisée et si c’était à la suite d’un avortement ? Elle avait peut-être une liaison avec Pierre. La sororité d’Amina était peut-être qu’une compensation ? Pour en savoir plus, il faudrait que je profite d’une occasion pour me rapprocher de Ninah. Si elle et Amina se caressaient régulièrement, je pourrais peut-être tenter ma chance. Ainsi sans le vouloir, je pourrai me rapprocher de Pierre et me faire une idée de l’amour avec un homme (blanc de surcroît). Mon expérience au village avec ce garçon ne m’avait pas plu du tout. Mais Pierre semblait attirer les femmes. SI Amina et Ninah couchaient ensemble et avec le blanc, qui sait Tsela avait profité de lui en mission ? Pierre semblait assez familier et tendre avec son ancienne secrétaire. Pourquoi ne pas tenter ma chance ?

Pendant la journée Pierre m’appela plusieurs fois dans son bureau, pour me donner ou me demander des documents. La première fois il me regardait à peine. Ainsi lors des appels suivants, je défis quelques boutons de ma blouse pour lui permettre d’avoir une meilleure vue sur ma poitrine. Ce n’est qu’au troisième passage dans son bureau qu’il leva les yeux et fixa mes seins. J’aurai bien tenté quelque chose de plus audacieux au passage suivant mais ce fut Amina qui m’apporta des documents que Pierre lui avait remis.

Amina devait trouver ma tenue trop provocante.

– Délia, si tu as trop chaud, n’hésite pas à allumer la climatisation. Ton bureau en est équipé, c’est pour le confort des employés.

– Merci Amina, je croyais que c’était seulement pour les cadres.

– Tu feras bientôt partie de cette classe, alors profites-en.

Je compris le message clair et fort, elle devait trouver ma tenue trop suggestive. Aussitôt qu’elle quitta mon bureau j’allumais la clim et refermai un bouton de ma blouse.

En fin de journée Tsela m’annonça que le lendemain on partait en mission, elle me suggéra de mettre des chaussures de marche et un pantalon.

– Je sais que j’aurais dû te prévenir plus tôt mais initialement c’était Amina qui devait venir, mais elle ne se sent pas en forme. Entre nous soit dit, je crois qu’elle est enceinte. Kasongo viendra également, mais nous resterons sur place. Ce sera mon dernier jour au service de Pierre.

– Qui est Kasongo ?

– Oh pour faire court, c’est mon cousin, je l’ai choisi comme mari, il gérera la plantation de mon père avec moi. Ce soir, nous faisons nos bagages car on ne reviendra plus à Kin dans un avenir proche. Tu devras te débrouiller avec Pierre, il n’est pas méchant !

– Merci, mais je crois que ça ira. Mais j’avais l’impression qu’Amina me tient à l’œil.

– Oh, peut-être un accès de jalousie dû à son état, d’habitude elle est assez cool. Elle m’a quand même suspecté d’avoir couché avec lui durant une mission. Fais gaffe !

– Merci, pour l’info.

– Demain Zakpa viendra te prendre à ta maison au lever du jour, donne-lui les indications comment te trouver. Moi je viendrai avec un taxi et nos bagages.

*-*

### Pierre ###

En cours d’après-midi, Amina vint dans mon bureau, elle avait grise mine.

– Pierre, je suis désolé, je ne me sens pas bien, je n’ai pas le courage de venir avec toi ! Déjà en temps normal, je ne suis pas tellement à l’aise dans l’avion, mais là, je sens que je serai malade. Tu devras te débrouiller avec Délia, en cas de problème tu pourras toujours compter sur la présence de Tsela.

– Dommage, je comptais sur ta présence. Mais d’un autre côté, cela donnera l’occasion à Délia de plonger à pieds joints dans les missions et me permettra d’évaluer son bon sens.

*-*

Comme prévu Zakpa me prit à la villa et nous conduisit au domicile de Délia. La maison était très belle, Amina avait noté sur sa fiche de renseignements que c’était la maison de son frère qui travaillait au ministère de l’agriculture. Elle attendait à l’entrée, à côté d’un homme de grande stature qui s’avérait être son frère. On ne s’était jamais vu, mais il me connaissait de réputation.

Après les salutations et le chargement de sa petite valise, Délia monta dans le véhicule pour partir vers l’aéroport. Elle me fit un large sourire sans provocation. Sans intention, je remarquais que sa poitrine était libre sous son top, elle avait le même jean troué que l’autre jour. Je supposais que c’était pour être à l’aise peut-être aussi pour me provoquer.

Tsela et son homme attendaient devant l’avion, les pilotes avaient déjà chargé leurs bagages. Ils nous annonçaient que le temps était prévu sans nuages ni orages. Délia était beaucoup plus calme qu’Amina. Elle profita du panorama durant le vol, j’eus l’occasion de la regarder sans la déranger.

Tsela et Kasongo, devisaient entre eux, heureux de retrouver leur pays. Ce n’est que dans l’approche finale, que Tsela montra à Délia la plantation dans son ensemble. La nouvelle secrétaire ne s’imaginait pas que c’était si grand.

Le père de Tsela nous accueillit au bord du terrain d’aviation. En roulant vers la plantation, Je me rendis compte soudainement qu’on allait avoir un problème d’hébergement ! Hier encore c’était Amina et moi qui étions prévus et maintenant Délia et moi on allait se retrouver dans la même chambre.

Ce fut Tsela qui trouva une solution, elle disposa un deuxième lit et un paravent de tissu et bambou ce qui permettrait à Délia d’avoir une certaine intimité. Pour la durée de notre séjour soit une semaine ce ne serait pas trop grave. J’espérais qu’on n’aurait pas d’orage tropical durant la nuit en pensant à cette nuit où Amina vint se coucher dans mon lit pour calmer sa peur.

Pour le soir Albert (le père de Tsela) et Eva (sa deuxième femme) nous invitèrent sans la présence des enfants. Délia mit sa belle robe qu’elle avait quand même prise dans ses bagages sur conseil sans doute de Tsela.

Je n’étais pas très à mon aise, Eva voulut se placer à côté de moi, mais j’eus le bon réflexe d’avancer la chaise à côté de moi en invitant Délia à y prendre place. Eva n’eut pas d’autre solution que de s’asseoir à côté de son mari. Je m’étais souvenu à temps de l’épisode de séduction dans sa plantation.

Le repas fut simple mais délicieux, Paul avait servi un vin blanc assez alcoolisé mais même si Délia buvait peu, je dus quand même la guider discrètement pour retourner au pavillon où nous étions logés. Elle avait mis son bras familièrement sur le mien, ce qui me fit plaisir.

Délia se retira derrière la séparation, je me dévêtis et garda que mon boxer, lorsque j’entendis la voix de Délia qui m’appelait.

– Pierre, je suis désolé, peux-tu venir pour m’aider ?

– Un problème ?

– Oui, je ne parviens pas à défaire mon boubou, normalement cette fermeture est simple mais ce soir elle est récalcitrante et me résiste.

Je connaissais bien les fermetures des robes de Lysa et sans trop réfléchir, je me proposai de venir l’aider. Ne réalisant pas que je tombais peut-être dans un traquenard.

– J’arrive, dis-je en passant de l’autre côté de la séparation.

Délia était debout toujours habillée, de ses deux mains elle cherchait à ouvrir la broche qui permettait de défaire le boubou. Comme un automate je m’approchais et d’un seul geste commandé par l’habitude d’enlever la robe d’Amina, j’ouvrais la broche. Et la robe tomba ! Délia n’eut pas le réflexe de retenir la chute du vêtement et se retrouva nue devant moi, la robe à ses pieds.

Était-ce un piège ? Nous étions tous les deux surpris, plutôt que de rester les bras ballant je me penchais pour ramasser le tissu. Délia fit un geste pour se couvrir et nos mains se retrouvèrent ensemble sur sa poitrine. Délia gémit sous la surprise et l’attouchement de mes mains. Je ne voulus pas augmenter notre désarroi, mais en finale elle voulut se couvrir du tissu qui retomba. Cette fois elle cachait sa nudité en cachant ses seins par ses bras.

– Oh, non ! cria-t-elle, ce n’est pas ce que je voulais !

Elle s’écarta rapidement pour prendre le drap de son lit, pour se couvrir comme un pagne. Mais le mal était fait, j’étais là, comme pris en défaut, comme un voyeur admirant son corps qu’elle ne parvint pas à cacher. Tout ça n’avait duré que quelques secondes, mais comme dans un ralenti de cinéma, je revis ses seins, son ventre, la petite touffe de poils de son intimité et ses fesses élégantes.

Je voulus me retirer, mais elle me retint en prenant mon bras.

– Aide-moi Pierre, désolé mais je ne voulais pas !

– Délia, ne sois pas désolée, j’aurais dû retenir ta robe en ouvrant la broche, je connais trop bien ces fermetures. J’aurai dû retenir le tissu.

– Pierre, la vue ne te plaît pas ?

– Si, mais ce n’est pas convenable que je reste.

– Merci Pierre, dit-elle en effleurant ma joue de ses lèvres.

Je me jetai sur mon lit, avec une trique tendue. J’attendis qu’elle éteignît la lumière avant de me couvrir du drap et d’éteindre ma lumière.

NDA : La question reste, était-ce une tentative de séduire Pierre ? La semaine ne faisait que commencer…

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