### Pierre ###

Je quittai la chambre où Amina était toujours étendue, nue avec Délia dans ses bras. Je récupérai mes vêtements qui traînaient, Ninah fit de même et me rejoignit dans la deuxième chambre.

– Pierre, comment vas-tu faire durant les missions à venir ? demanda-t-elle.

– Ninah, Je ne vais pas en tourisme de sexe, essentiellement cette mission sera difficile mais c’est pour faire l’inventaire économique de deux entités qui n’ont plus été inspectées depuis des années. Délia m’a d’ailleurs confirmé en déterrant les archives que l’administration centrale considérait ces plantations comme perdues. Ce n’est que récemment qu’on a eu des nouvelles rassurantes. L’occupation par des troupes rebelles est terminée, on ira voir dans quelle mesure elles sont encore économiquement viables.

– Et Délia ?

– Tu as pu voir qu’Amina ne lui est pas indifférente, Délia lui plaît et elle l’a clairement investi d’une mission de protection de ma personne.

– En clair, tu vas la baiser avec l’autorisation de ma sœur ?

– Ce n’est pas ainsi que j’ai compris la situation. Ninah, cette fille n’aime pas les hommes et je ne fais pas exception à sa règle. Délia veut travailler avec moi sérieusement, mais je crois qu’elle a des désirs sexuels sporadiques qui demandent à être calmés. Amina et toi sans doute, vous pouvez calmer ses envies, mais d’après ce que je comprends, elle n’est pas entièrement satisfaite. Tu as pu voir ce soir qu’elle devient sauvage et que rien ne peut la combler.

– Sauf toi !

– Oui, je la mets sur le même podium que Lysa ! Ces deux femmes sont similaires : elles veulent du sexe, pas de sentiments. Elles sont à l’opposé de toi, et d’Amina. Vous étiez amoureuses de moi, même sans avoir eu des relations sexuelles. Lorsque nous avons des rapports, je fais vraiment « l’amour » avec vous. Ce n’est pas le cas pour Lysa et Délia, nos rapports sont purement basés sur le sexe et la satisfaction par la jouissance.

– Je serai cureuse de les voir ensemble, elle et Lysa, en face de toi !

– À ce moment-là, je craindrai fort pour ma santé. Je ne pourrai jamais les satisfaire ensemble.

– Lorsque cela se produira, je sais que je devrai modifier ton alimentation Pierre. Déjà que ta belle-mère se plaignait des performances de Jaspar, je ne veux pas créer plus de frustrations, je te garantis que tu pourras faire face à leurs besoins. Oh, Pierre, mais ce soir tu es à moi ! Je vais enduire ta lance de la pommade prévue pour soigner Jaspar. Car moi aussi, je bouillonne de désir et d’amour pour toi ! Je regrette parfois le temps où tu me baisais avec passion pour ne pas déflorer ma sœur.

Ninah me coucha sur le lit et enduisit ma verge du baume miracle de Jaspar. Ce produit était vraiment diabolique, mon sexe malgré les ébats précédents se dressa fier et dur sous les mains de ma gazelle. Je sais qu’elle m’aurait bien pris en bouche mais elle se méfia des réactions du produit dans sa bouche et elle m’invita à la pénétrer alors qu’elle se coucha sur le ventre en me présentant son postérieur surélevé.

– J’ai vu cette position dans un de tes livres, dit-elle, celui qui montre toutes les statues d’un temple.

– Ah, tu as regardé les positions du Kamasoutra ?

– Oui, c’est ça, j’avais oublié le nom. J’ai souvent regardé ce livre, mais je ne comprends pas comment un homme et une femme peuvent trouver du plaisir dans certaines postures.

– Ninah, les Indous avaient une imagination délirante, je t’avoue que comme toi, je l’ai regardé par pure curiosité. Mais le rapport que tu me proposes s’appelle la levrette en Europe et est assez agréable. Il me permet de te pilonner à ma guise et tenant tes hanches ou tes seins. Mais je préfère lorsque tu me chevauches, en me faisant face. Alors je peux admirer tes seins qui s’agitent au rythme de ton galop.

– C’est vrai que tu as plus de plaisir quand c’est moi qui impose le mouvement, dit-elle, la voix étouffée par le coussin.

Je pris grand plaisir à la prendre ainsi, mon sexe demandait encore plus et je crus que j’allais la perforer lorsqu’elle cria son bonheur. Mon orgasme ne tarda pas et je continuai le mouvement jusqu’à bien au-delà de mon éjaculation.

– Oui, Pierre, continue, j’adore … Je ne me lasserai jamais de toi !

Après l’avoir libérée, elle retrouva sa respiration et se tourna vers moi.

– Merci, Pierre, tu as été fort ! Pour cette nuit, je resterai sage dans tes bras. Je regarderai demain dans ton livre pour une autre façon.

– D’accord, on regardera ensemble, si tu as vu des choses intéressantes.

– Et avec Délia, comment tu fais ?

– Le plus souvent avec ma bouche ou des doigts dans son vagin. Elle simule alors la copulation sur mes doigts immobiles, tendus et raides. Je n’aime pas mettre un condom et sans, c’est exclu car elle n’a pas de contraceptif. Je ne veux pas d’enfants avec elle.

– Ça vaut mieux, car je ne crois pas qu’Amina apprécierait, et moi non plus !

– Ne t’en fais pas ma gazelle, je ne veux pas sortir de notre accord. Je t’aime et j’aime Amina. Délia et Lysa, ce n’est pas de l’amour, tu le sais bien. Pour Lysa, c’est pour calmer ses pulsions dues à son veuvage, pour Délia je n’ai pas encore compris ! Elle n’aime pas les hommes, alors que veut-elle de moi ?

– Pierre, je crois qu’elle est amoureuse d’Amina, qui d’ailleurs lui a demandé expressément de veiller sur toi. Je n’ai pas ton intelligence, Pierre, si elle faisait cela par amour pour Amina ?

Elle n’ajouta rien mais se blottit encore plus étroitement contre mon torse pour s’endormir. Elle prit mes mains pour que j’empaume ses seins, à mon toucher elle gémit doucement. Je sentis immédiatement ses tétons s’ériger et durcir. Pour moi, cela ne me calma pas d’avantage, mon sexe se durcit davantage et glissa entre ses fesses.

Au matin, Ninah à son habitude se leva au moment de la sonnerie discrète de ma montre au poignet en me donnant un baiser.

– Bonjour mon amour, dit-elle, tu désires quelque chose de particulier ce matin ?

– Ma chérie, je resterais bien dans mon lit avec toi, toute la journée !

– C’est très gentil, mais tu as des réunions sans doute et tu dois préparer ton voyage. Moi, je vais soigner Amina, ce n’est pas parce qu’elle est enceinte qu’elle doit rester traîner au lit, elle doit bouger aussi. Ce soir tu dormiras avec elle, même si Délia vient encore à la villa ?

– Oui, tu veux rester avec Délia ?

– Oh, on verra ce soir, mais évitons de dormir à quatre, ce serait trop évident de créer une habitude.

– Tu as raison, dis-je en lui donnant un suçon sur ses seins.

– Pierre ! Non, laisse-moi préparer le repas.

Elle se leva prestement et sortit en courant de la chambre.

Délia, elle aussi était matinale, lorsque j’entrai dans la salle à manger elle était déjà à table, elle se leva pour me saluer d’un baiser sur la joue.

– Bonjour Pierre, ce matin, je voudrais trouver une solution pour notre logement. La perspective de camping en brousse ne me plaît vraiment pas. Amina pense qu’on devrait trouver une solution chez les cadres des unités. C’est une bonne idée que je vais creuser, quitte à dormir dans la même chambre comme chez Tsela.

– Oui, si cela ne te dérange pas, dis-je. Mais alors pas question de me dresser des pièges genre : ta broche coincée !

– D’accord patron, je serai professionnelle aujourd’hui, Amina m’a suffisamment calmée cette nuit.

Ninah aurait-elle raison ? Délia amoureuse d’Amina ? Je verrai ce soir si je couche avec Amina, restera-t-elle dans la chambre visiteur ?

Ma journée fut bien active, je n’eus donc pas le temps de philosopher sur les pulsions de Délia. En fin de journée elle entra en trombe dans mon bureau.

– Pierre, j’ai trouvé la solution ! J’ai longuement téléphoné avec des cadres qui travaillent dans les plantations. J’ai trouvé pour chaque plantation des cadres qui veulent bien nous céder leur maison le temps de notre séjour. Ce sont des femmes célibataires qui rejoindront leur amant ou un membre de famille et nous laisseront leur maison.

– Oh oh ! Ça sent l’embrouille !

– Non Pierre, fit elle s'asseyant sur le coin de mon bureau. Elles le font sans contrepartie.

Son visage montra un sourire espiègle, mais je ne pouvais pas la croire, d’autant plus qu’elle avait revêtu une robe légère et qu’elle écarta ostensiblement ses jambes. La vue de ses cuisses qu’elle m’offrait était merveilleuse. Je vis clairement qu’elle était nue sous sa robe.

– Que regardes-tu ainsi ? Est-ce qu’il y a une tache sur ma robe ?

– Non pas du tout, mais tu m’exhibes ton intimité.

– Ça ne te plaît pas ?

– Délia, que cherches-tu ?

– Oh, ce n’était pas intentionnel ! Pardon Pierre, mais je suis tellement contente d’avoir trouvé une solution, dit-elle en descendant de ma table.

Mais sa manœuvre était mal calculée, elle serait tombée par terre si je n’avais pas eu le réflexe de la retenir. Elle se retrouva sur mes genoux, mais j’eus un bras coincé entre ses cuisses, ma main à quelques centimètres de son entrejambe.

– Oh, non ! fit-elle, en rectifiant prestement sa tenue.

Je l’aurais bien gardé contre moi, mais le risque qu’une personne rentre dans mon bureau était trop grand. Je pris une grande respiration pour calmer mon esprit. Je crois qu’elle réalisa l’ambiguïté de la situation et quitta mon bureau sans un mot.

Quelques minutes plus tard, je voulus un dossier qui se trouvait dans son local, comme d’habitude j’entrai sans frapper et elle sursauta en me voyant. Elle tenait une règle à tracer entre ses jambes dans le but évident de se masturber, mouvement qu’elle interrompit à mon arrivée.

– Désolé, dis-je mais tu risques de te blesser !

– Non, ce ne sera pas la première fois… Pierre, je m’excuse, mais je n’ai pas pu me retenir.

– Suis-moi, lui dis-je.

Elle me suivit dans mon bureau et je la poussai dans la toilette privée attenante, je soulevai prestement sa robe et enfonçai mes doigts dans son vagin. Ce n’était pas la première fois que je la pris ainsi, elle comprit le message et se masturba avec ma main. Je crus qu’elle en aurait pour un moment et afin d’accélérer le processus je mis l’autre main sur un sein en titillant son téton.

À ma surprise elle explosa littéralement et dut mettre une main sur sa bouche pour étouffer son cri. Lorsqu’elle reprit ses esprits, elle retira ma main pour la mettre dans sa bouche et lécha soigneusement mes phalanges. Elle finit en m’embrassant sur la bouche avant de sortir du réduit me laissant avec un chibre durci, je n’eus pas d’autre solution que d’éjaculer dans le papier de toilette en jurant de ne pouvoir me satisfaire autrement.

Je retournai à ma place mais je ne pouvais pas effacer son visage tendu par son orgasme. Finalement je lui téléphonai que je voulais rentrer et elle m’accompagna en évitant de me regarder. Ce fut dans un silence total que nous fîmes le trajet.

À la maison, Ninah vit immédiatement que quelque chose clochait, elle m’isola et me demanda :

– Tu t’es disputé avec elle ?

– Non Ninah, pas du tout, juste un incident sans importance, Délia est trop tendue avec cette préparation de la mission, mais elle a trouvé finalement une solution pour le logement. Laisse-la se détendre.

– Ah tant mieux, dit-elle.

Je m’installai dans la barza et je vis Délia qui me proposa une bière avec un soupir timide.

– Pardon Pierre, me murmura-t-elle, je te promets de me maîtriser à l’avenir.

– D’accord, j’oublie.

Je faillis ajouter de ne plus me laisser ainsi tout excité, mais je me tus, ne voulant pas remettre le sujet en discussion. Manifestement, elle chercha à se faire pardonner, elle mit sa tête sur mon épaule et une main sur ma cuisse. Mon soldat ne demandait pas mieux et se redressa dans mon pantalon.

C’est dans cette attitude qu’Amina nous découvrit, mais cela ne la dérangea nullement. Elle m’embrassa sur la bouche sans se gêner de la présence de Délia puis fit un câlin à ma secrétaire.

– As-tu trouvé une solution pour le logement ? demanda-t-elle.

– Oui, Amina, deux cadres féminins nous cèdent leurs habitations durant notre séjour dans les unités. Ça n’a pas été simple, mais c’est en ordre.

– Que demandent-elles en échange ?

– Ah, tu vois Délia, je pense la même chose, dis-je.

– Mais rien, répondit-elle offusquée, je n’ai rien négocié !

– Alors, cela se fera sans doute lors de la visite, dit Amina. Je suis certaine que Pierre saura éviter le chantage.

NDA : Voilà, Pierre commence à comprendre les pulsions de Délia. Mais il y aura encore des obstacles à aplanir avant de partir en mission.