Chapitre 27. Troubles et hésitations de Marie.

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### Marie ###

Ce matin, je me réveillai dans les bras de Délia, cette fille était vraiment géniale. Pendant la nuit, elle m’avait gardée dans ses bras. Incontestablement, elle avait de tendances lesbiennes mais dans le cas présent elle voulait surtout me faire comprendre que les années d’occupation et les sévices subis, n’avaient pas altéré l’apparence de mon corps à condition de ne pas enlever mes vêtements.

Oui, pendant la guerre, l’occupation de la plantation successivement par des rebelles puis l’armée régulière, à nouveau des rebelles qui étaient en fait des Rwandais, elle fut libérée finalement par des troupes régulières affamées et épuisées. Nous avions subi tellement de violences, que nous étions devenus indifférents à l’identité des occupants. Ce n’est que lorsqu’il y avait plus d’argent à voler, plus de biens à emporter que les militaires partirent piller ailleurs.

Depuis nous avions engagé des mercenaires qui nous protégeaient tant qu’ils étaient payés. L’unité générait encore suffisamment de liquidités par la vente de l’huile de palme villageoise, pour nous permettre de payer ces soldats et payer nos besoins essentiels pour survivre.

L’arrivée de Pierre et Délia, ne me rassura pas au départ. Les rumeurs courraient que ce blanc venu sur ordre de Paris, allait fermer l’unité et licencier le personnel. Mais heureusement, à sa descente de l’avion, j’avais l’intuition que cet homme avait d’autres objectifs. Il était aimable, son assistante me rassura le premier soir, précisant qu’il voulait connaître l’histoire de la plantation depuis la dernière inspection de l’administration centrale.

Antoinette qui n’avait jamais vu un blanc de la direction, le trouva aimable et fut conquise immédiatement par sa gentillesse. Le premier soir, je mis Pierre sommairement au courant des violences qu’Antoinette avait subies et je vis dans son regard que cela le troubla. Ce fut encore plus pertinent lorsque je racontai mes souffrances.

À ma surprise, Délia resta avec moi pour la nuit, nous restions ensemble, Délia comprit nos peines en voyant les marques sur nos corps. Délia fit tout pour nous rassurer en précisant que Pierre comprenait la situation. Elle nous câlina et nous montra que nous étions encore désirables. Elle nous avoua qu’elle était lesbienne et nous eûmes une nuit magnifique. Antoinette et moi reçûmes un plaisir sans nom.

La première journée fut très studieuse, nous parcourûmes les fiches de tout le personnel et Pierre me prit dans ses bras pendant un long moment, il m’a confié que son épouse était congolaise et qu’il comprenait notre situation. Il eut des gestes de tendresse inattendus, ce n’est que plus tard que je perçus qu’il avait essuyé mes larmes.

Le soir, Délia resta avec moi, mais Antoinette ne resta pas dans ma chambre. Ce n’est que le lendemain que j’appris que ma nièce avait couché avec le blanc ! Délia les avait trouvés ensemble au lit le matin, c’est Antoinette qui avait demandé à Pierre de l’aimer.

J’étais paniquée, mais Délia me confia que tout s’était bien passé, bien que très fâchée, je ne pus gronder ma nièce car elle m’avoua qu’elle avait joui plusieurs fois et Pierre était un homme très tendre.

Le déjeuner fut détendu, je n’osais pas regarder vers Pierre, mais je sentis son regard, mon désir se réveilla en imaginant Pierre me faire l’amour. Comme prévu, nous partîmes en plantation à plusieurs voitures. J’étais avec Pierre à l’arrière dans ma voiture conduite par mon chauffeur, un militaire à ses côtés.

Pierre demanda des arrêts fréquents pour sortir et examiner les palmiers et les fruits coupés au sol qui attendaient le ramassage. À plusieurs reprises je trébuchai mais Pierre très attentif me rattrapa avant que je ne tombe. De plus, il m’aida galamment à remonter dans le véhicule difficile d’accès vu sa hauteur en me permettant de m’appuyer sur son bras.

Au début je me sentis gênée mais au troisième arrêt, je pris vraiment plaisir à son assistance et lui fis un grand sourire. J’étais troublée à son contact, il devait s’en rendre compte, mais ne dit rien. À mi-journée, Antoinette sortit la table plante et la nourriture pour le déjeuner.

– Je suis agréablement surpris de la qualité de la plantation, dit Pierre. Certaines parcelles sont à pleine maturité et pourraient produire plus si on fournissait des engrais. On pourrait les acheminer par le fleuve. Dans quel état est le quai de chargement ?

– Le quai est en bon état Pierre, le moteur de la grue est un peu souffreteux mais notre mécanicien m’a rassuré qu’il tiendra le coup.

– Peut-on voir le fleuve en passant ?

– Délia, tout va bien dans votre véhicule ?

– Oui Pierre, Antoinette est émerveillée, elle n’était jamais venue sur le terrain.

La nièce se rapprocha et me parla en lingala. Mais Pierre ne comprit pas grand-chose. Il me regarda pour que je traduise.

– Elle me disait que tu n’as pas peur de l’effort, ta chemise est mouillée !

– C’est toujours ainsi lorsque je visite une plantation, répondis-je en riant.

– Antoinette se propose pour faire ta lessive ce soir ! Puis j’ajoutai tout bas, - elle veut coucher avec toi en échange, mais je l’ai interdit, ça ne doit pas se renouveler.

– Je suis désolé Marie, mais tu as raison, je ne veux pas exploiter sa gentillesse. C’est pourtant une bonne thérapie.

– Pierre, j’en parlerai ce soir entre quatre yeux avec toi, je ne sais pas quoi dire.

– Oui Marie, on réglera ce point ce soir !

– Pierre avant d’aller au fleuve, les parcelles suivantes sont plus anciennes, les arbres sont en fin de cycle. J’ai déjà pensé les abattre, mais les fruits nous servent pour l’alimentation.

– On peut toujours utiliser les restants de la pépinière pour replanter, je verrai cela demain.

En remontant dans la voiture, Pierre me saisit à la taille pour m’aider, je faillis chuter sous les tremblements, mes jambes ne me portaient plus ! Pierre me saisit fermement, je ne compris plus tard que c’était son contact qui me troubla.

– Désolé Marie, j’ai cru que vous alliez tomber.

– Merci, Pierre, tu es gentil, mais je n’ai plus l’habitude d’être touchée par un homme qui me veut du bien.

– Pardon, je ne voulais pas vous embarrasser.

– Non, Pierre, tu m’as mal comprise, je suis troublée mais j’aime sentir ton attention.

Il me tint quand même dans ses bras, personne ne faisait attention à nous, il ne me lâcha que lorsque je fus assise. Sans la présence des personnes à l’avant du véhicule, je l’aurai bien embrassé.

Pierre ne fit pas de commentaires en voyant les vieilles parcelles. Ce n’est que lorsqu’on atteignit le quai au fleuve, qu’il se tourna vers moi.

– Les arbres sont vieux mais sains, pas d’attaques d’insectes ni de maladies, laisse-les encore pour nourrir le personnel et les familles. Tu as bien géré !

– Merci Pierre.

Je ne pus rien dire d’autre, nous étions seuls en face du fleuve, loin des autres, je mis mon bras dans son dos et m’appuyai contre son flanc. Il ne dit rien et me laissa me coller contre lui.

– J’ai toujours admiré l’écoulement de cette masse de flotte qui passe dans le lit du fleuve.

– Oui, le débit du fleuve est imposant et assez constant, malgré alternance des saisons.

– Le trafic des péniches est encore satisfaisant ?

– Oui, certaines péniches accostent ici pour décharger la bière et des vivres qui viennent de Kinshasa.

– Je vais commander des fûts vides pour transporter l’huile de palme, Les prix à Kin sont meilleurs qu’ici, le grossiste profite trop de son monopole, dit-il. Dans le temps, il y avait des péniches pour transporter l’huile en vrac, existent-elles encore ?

– Oui, il faudra voir à Lisala, je crois qu’elles accostent encore chez nos collègues.

– Ok, c’est une bonne idée. Bon, pour aujourd’hui, j’ai mon compte, rentrons !

### Pierre ###

En arrivant à notre logement, je fus heureux de prendre une bonne douche, je réfléchissais aux informations collectées durant la journée, lorsque la porte s’ouvrit pour laisser passer Antoinette !

– Pardon Pierre, je viens juste chercher ton linge à laver.

– Il est par terre, tu peux prendre la chemise, le pantalon et le linge de corps et les chaussettes.

– D’accord Pierre, je peux aussi te laver ?

– Non merci, pas de bêtises ce soir !

– Oh, s’il te plaît !

– Non, Antoinette, ta tante ne sera pas d’accord !

Elle partit à regret mais elle m’avait bien matée, mon sexe déployé ne l’effraya pas du tout.

Après ma douche, je mis un short et un polo avant de me rendre chez Marie. Délia n’était pas encore prête, je me retrouvai donc seul face à Marie, qui portait un pagne fleuri. Cette femme était magnifique, mon gourdin fut du même avis. C’était trop apparent et j’essayai de ne pas trop montrer mon érection mais la gérante concentra son regard sur mon ventre.

– Pierre, je suis honteuse du comportement de ma nièce, elle vient de me dire que tu as refusé qu’elle te lave !

– Marie, c’est entièrement de ma faute, sa jeunesse et sa beauté, lorsqu’elle est venue dans mon lit, je n’aurais pas dû.

– Non Pierre, en fait, je suis heureuse, elle semble avoir vaincu son traumatisme. Elle est plus équilibrée maintenant !

– Je voudrais bien passer le cap comme elle ! dit-elle. Mais ce n’est pas possible !

À moins que…

Durant le repas du soir, Délia fut très taquine, elle était habillée très légèrement. Antoinette émoustillée sans doute par son intrusion dans ma salle de bains, lui fit régulièrement des câlins. J’avais vraiment du mal à regarder ce spectacle sans réagir. Je fus un peu plus à l’aise lorsque les deux filles partirent en cuisine avec le restant du repas. Marie et moi, nous prîmes un thé et je m’installai dans le salon.

Mon intention était clairement de résumer mes impressions de la journée mais j’étais trop troublé, d’autant plus que Marie me rejoignit dans le divan. Son odeur fraîche était un supplice, à plusieurs reprises Marie ajusta son pagne, ce qui me donna un aperçu de ses seins. Mon érection devint encore plus douloureuse, lorsque la gérante mit sa main sur ma cuisse :

– Pierre, je te remercie, pour cette belle journée, tu m’as rendu confiance. Je n’étais pas appelée pour reprendre la gestion de l’unité après la fuite de mon prédécesseur. Je m’attendais à des critiques, mais tu n’as fait que des propositions qui me permettent de voir l’avenir sous un aspect plus positif.

– Marie, J’ai surtout noté que tes collaborateurs et les ouvriers que nous avons rencontrés durant cette journée étaient fiers de leur travail et t’appréciaient comme leur chef. Espérons que le calme rendra cette région à nouveau prospère !

Ce n’était pas correct de ma part, mais je voulais simplement mettre mon bras sur son dos en signe d’encouragement. Mais Marie interpréta ce geste différemment et se blottit sensuellement dans mes bras.

Elle dut sentir les vibrations de mon corps et retira brusquement sa main de ma cuisse.

– Excuse-moi Pierre, mais laisse-moi profiter de la chaleur de tes bras, c’est la première fois depuis les évènements que je me détends un peu. Mais trop de souvenirs remontent à la surface…

Elle fut interrompue par l’entrée discrète d’Antoinette.

– Tata, je vais aller dormir avec Délia, cela ne te dérange pas ?

– Non ma puce, mais demain matin tu devras t’occuper du repas !

– Oui, je serai à l’heure, bonsoir Pierre.

Elle embrassa sa tante en lui glissant une phrase à voix basse.

– Non, répondit Marie, ne sois pas stupide ! Je ne pourrai pas ! Va dormir au lieu de raconter des bêtises.

Marie se redressa et s’écarta un peu de moi.

– Excuse-moi Pierre, ma nièce se libère au contact de ta secrétaire, elle se permet des réflexions choquantes !

– Oh, Marie, laisse, ta nièce a déjà souffert beaucoup ! Qu’est-ce qui peut encore choquer.

– Non Pierre, mais elle est soudainement trop portée sur le sexe. Je ne comprends pas très bien. Elle a subi des viols à la chaîne, sans montrer le moindre intérêt et maintenant depuis ton arrivée elle veut coucher avec Délia et toi. Pire encore elle me suggère de faire pareil ! Non je ne pourrai pas ! je vais aller me reposer, la journée fut longue et harassante. À demain !

Je compris aussi qu’il était temps que je me retire. En entrant dans mon logement j’entendis des rires dans la chambre voisine, j’aurais bien été jeter un coup d’œil, mais je craignis de voir un tableau trop excitant.

J’eus beaucoup de mal à m’endormir.

Au milieu de la nuit, j’entendis du bruit et je crus qu’un voleur s’était introduit dans le logement. Sur la défensive j’allumai ma torche pour découvrir que c’était Marie !

– Pardon Pierre, je sais que ce n’est pas convenable, mais je ne parviens pas à m’endormir. Ma nièce a peut-être raison… laisse-moi m’endormir dans tes bras !

Comme sa nièce, j’acceptai qu’elle s’allonge à mes côtés, je ne fis aucune invite. Elle se blottit dans mes bras, elle eut un moment de recul lorsqu’elle comprit que je dormais nu. Puis elle continua son mouvement.

Au bout de quelques minutes le lit trembla un peu et je sentis de l’eau sur mon épaule. Marie pleurait doucement, je passai le drap délicatement sur ses joues.

– Marie, reste comme ça, dors, il ne se passera rien !

– Merci Pierre. Tu es vraiment gentil, pardonne-moi !

Je croyais dormir tranquille, mais lorsque sa main effleura mon sexe, je n’étais plus du tout certain.

NDA : Marie a trop souffert, voudra-t-elle goûter des joies du sexe après autant de souffrances ?

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