Chapitre 29. Marie (suite 1).

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### Marie ###

Pierre me scruta toujours avec son regard d’aigle, comme s’il essaya de découvrir une réaction dans mes yeux. J’avais bloqué ma respiration en attendant le choc. Mais rien ne se produisit. Sa main redescendit et monta plusieurs fois le long de mes cuisses, séducteur Pierre resta toujours souriant, sans jamais pénétrer mon paradis tant de fois abîmé par des brutes.

Il jouait avec mes sensations, jusqu’à ce que de guerre lasse, je pris ses doigts durant une nouvelle approche et je les bloquai à l’entrée de mes lèvres gonflées. Il comprit le message et toucha mon clito dur et en érection. Je remerciai mes parents de ne pas avoir sacrifié ma féminité et d’avoir refusé cette tradition barbare qu’est l’excision. Son toucher déclencha une vague, un tsunami mais sans apparition de mes démons comme lorsque j’essayai de me masturber. Au contraire, je fis bouger mon bassin en avant et en arrière pour que je sente la réédition de cette sensation agréable ignorée depuis des mois !

– Ouiiii, Pierre, continue, c’est comme un exorcisme ! Caresse-moi encore, ne m’abandonne pas maintenant ! Aah… oui, encore, embrasse encore mes seins.

J’eus le réflexe d’écarter mes cuisses pour que ses doigts me pénètrent encore plus. J’eus des éclairs dans les yeux comme si je regardai le soleil. Son autre main sur mes seins ne me fit pas de mal, au contraire, il titilla mes tétons au point que je ne pus arrêter de vibrer et gémir.

Je n’avais plus envie qu’il s’arrête mais mon ventre demanda grâce ! J’immobilisai ses mains, il ne força rien mais resta là où je les avais bloquées. Puis ce fut mon corps qui en redemanda. Je cherchai sa bouche, qu’il me donna. Sa langue douce me fit des caresses buccales, la mienne accepta et je faillis le mordre dans mes réactions de plaisir.

Il abandonna ma bouche pour caresser mon intimité avec sa langue ! C’était trop fort, j’eus un orgasme comme jamais connu dans ma vie, je coinçai sa tête entre mes jambes. Je ne voulus pas qu’il s’en aille ! Pour lui montrer mon plaisir, je caressai sa chevelure de mes mains. Il revint à charge avec sa langue me laissant à peine respirer entre les vagues d’orgasmes.

Je n’en pouvais plus. Sa tête remonta vers ma bouche et je goûtai mes fluides qu’il avait encore sur sa langue. Cela redonna vigueur à ma dernière salve d’orgasme.

Il me tenait encore fermement lorsque j’explorai son sexe avec mes mains. Je le touchai à peine que je sentis un liquide chaud sur mes mains.

Oh Pierre ! ça t’a excité à ce point que tu éjacules ?

J’approchai ma main souillée de ma bouche et léchai mes doigts. Je n’avais jamais goûté le sperme, je dus encore être totalement sous son emprise car ce goût n’était pas désagréable. Je me levai et l’entraînai à ma suite sous la douche. Son sexe était toujours dressé mais pour la première fois, je trouvais son sexe attirant ! Mes démons ne réapparurent pas.

Sous le jet de la douche, j’osai aller plus loin pour conjurer mes cauchemars, je mis son sexe en bouche. Je retrouvai encore des résurgences de son sperme et entrepris naturellement une fellation. C’était incroyable, j’y pris du plaisir, et je glissai quelques doigts dans mon vagin pour me masturber concomitamment aux caresses que je lui prodiguais. Il ne fut pas long à inonder ma bouche, il tenait ma tête pour m’inviter à continuer et je reçus une nouvelle salve.

Jamais mon ex-petit ami, pourtant bien membré, n’avait eu une telle force d’éjaculation ! En sortant de la douche, j’entrepris de le sécher. Lui aussi prit un essuie, qu’il glissa sur mon corps et embrassa mes cicatrices sur mes seins et particulièrement entre mes cuisses.

– Reste avec moi cette nuit, cela te surprend peut-être mais Antoinette dort en général avec moi parce qu’ensemble nous éloignons nos démons. Ce soir je ne veux pas rester seule, ma chipie de nièce m’a abandonnée. Elle a sans doute compris que je te voulais ou alors c’est Délia qui a entraîné ma nièce pour te laisser la place.

– Cela me semble une hypothèse plausible. Mais je vais rester avec toi. Mais je n’ai pas de vêtement pour la nuit, habituellement je dors nu.

– Ta femme aime ça ?

– Oh oui !

– Et Délia ? Tu couches avec elle ?

– De temps en temps, mais elle préfère les femmes, c’est pour cela qu’elle dort avec ta nièce.

### Pierre ###

Marie resta dans mes bras toute la nuit. Ce n’est qu’au matin que je vis un message sur mon téléphone satellite. Un appel d’Amina, il était temps que je donne des nouvelles à mes femmes. Je m’installai à l’extérieur, à l’écart mais avec une vue bien dégagée pour bien capter le signal. Ce fut Amina qui décrocha.

– Bonjour mon amour, je suis heureuse de t’entendre ! me dit-elle.

– Bonjour mon chéri, j’ai vu ton message, ce matin ! Comment te sens-tu ?

– Mieux, Ninah pratique tous les soirs des massages sur mon ventre et elle me fait boire une tisane relaxante. Depuis, je n’ai plus de nausées. Ma sœur est à l’écoute, elle t’embrasse. Comment ça va à Bumba ?

– La plantation est moins catastrophique sur le plan agronomique que je croyais, par contre sur le plan humain, c’est dramatique. Pendant les troubles, les divers passages de soldats rebelles, les gouvernementaux et les Rwandais ont saccagé et abusé de toutes les femmes un tant soit peu attirantes.

– Mon Dieu !

– Pour te donner un exemple, la gérante est tellement traumatisée que même Délia n’a pas réussi à la détendre. Elle est attirée par moi, mais ses cauchemars sont tellement forts qu’elle ne parvient pas à se dominer si je la prends par les épaules ou même en serrant ses mains. Elle a envie de sexe comme ta maman mais les images des viols successifs qu’elle a subis ne lui permettant pas une vie normale et encore moins des rapports sexuels harmonieux.

– Donc tu as des rapports avec elle ?

– Oui mais seulement quelques caresses, l’approche est difficile, Délia a tenté aussi mais sans résultats satisfaisants. Tout son corps porte des traces de coups et coupures. Elle souffre dans son corps, elle se trouve sale et détruite. Pourtant elle serait une bonne gestionnaire pour la plantation. Elle a les qualités professionnelles pour rétablir la productivité et elle est appréciée par le personnel. Je voudrais récupérer son équilibre.

– Pierre, dit Ninah as-tu encore le produit qu’on a employé pour guérir les plaies du mari de Tsela ?

– Oui, j’en ai encore une grande quantité dans mes affaires, je me demande pourquoi je me promène encore avec !

– Vois si tu peux diminuer les blessures de Marie !

– D’accord, merci pour le conseil. Je vous donnerai des nouvelles demain. Bisous, je vous aime.

– Nous aussi, sois prudent.

Je retournai dans mon logement pour récupérer l’onguent. Je revins dans la chambre de Marie, elle dormait encore mais avait rejeté le drap qui la recouvrait précédemment. Je plaçai un baiser sur ses seins, ce qui lui fit ouvrir les yeux.

– Bonjour Pierre, tu es un profiteur !

– Oui, j’ai téléphoné avec mes épouses, Ninah qui connaît tous les remèdes traditionnels recommande de te soigner avec cette pommade. Laisse-moi essayer !

Je pris l’initiative de commencer par ses seins, Marie frissonna lorsque j’étendis la crème en évitant ses tétons trop sensibles.

– Oh Pierre, ai-je bien compris tu as dit « mes épouses » ?

– Ah, oui, mais je n’ai pas précisé mais oui j’ai deux épouses, suivant les traditions tribales. Toutes les deux ont conclu un accord pour être coépouses.

– Tu les aimes toutes les deux ?

– Oui, bien sûr.

– Pierre, cette pommade me soulage beaucoup, je vais la montrer à une vieille ouvrière qui guérit les blessures des ouvriers et ouvrières, elle connaît peut-être ce remède. Pierre, merci de prendre soin de mon corps et de mon esprit. Je te suis redevable et je te remercierai plus tard.

– C’est une bonne idée d’en parler à ta guérisseuse.

Marie se leva et remit son pagne. En passant elle me donna un baiser tendre, le résultat fut immédiat, ma lance se redressa intempestivement. Je portais heureusement mon kimono. J’espérai que mon érection était restée discrète.

Pendant le repas, une vieille femme fit son entrée, je devinai qu’elle était la guérisseuse. Je lui montrai l’onguent qu’elle renifla et goûta.

– Oui, Marie je connais ! j’en apporterai ce soir.

– Merci, dit Marie, je payerai.

– Non, pour toi, c’est en échange de la protection que tu nous fournis et pour la venue du directeur. J’ai entendu qu’on va replanter ! On a de la chance. Profite bien de sa présence.

En attendant ces paroles je devais rougir un peu.

– Ta réputation se renforce ! dit Marie lorsque la vieille fut partie.

– Pierre, après le repas, veux-tu soigner mes cuisses ?

– Tu désires que ce soit moi qui le fasse ?

– Oui, Pierre, s’il te plaît.

Après le repas, nous nous isolâmes dans sa chambre, Marie se mit nue sur son lit et écarta un peu ses jambes. Elle garda ses yeux fixés sur mon visage.

Lorsque j’étalai la crème, elle eut quelques frémissements, spécialement lorsque j’effleurai ses lèvres intimes et soudain, je sentis sa main sur ma hampe.

– Et ça te déranges pas d’être dans mon lit et de voir mon corps meurtri ? J’adore tes soins et je veux te le rendre.

– Maria, je n’ai pas d’amour pour toi ! C’est juste du sexe sans sentiments, le hasard veut juste que je t’aide à sortir de ton cauchemar. Je t’apprécie pour ton courage, je veux que tu franchisses l’obstacle. Que tu puisses sereinement retrouver un homme pour refaire ta vie. Avec ton ex-petit ami ou un autre. Mes épouses comprendront. Je ne te demande pas de m’aimer, je te propose simplement de t’aider à effacer les mauvais souvenirs en toute amitié.

– Et Délia ?

– Délia est mon assistante, elle aime les femmes. Elle est amoureuse d’Amina, c’est ma femme qui est enceinte. C’est elle qui a sélectionné Délia pour m’accompagner. Elle semble avoir trouvé un terrain d’entente avec ta nièce.

– Dois-je comprendre que tu as déjà couché avec elle ?

– Oui, en présence et avec l’accord de mes épouses.

– Et tu aimes !

– Je rends service, comme à toi ! Je reconnais que ce n’est pas désagréable… Lorsque tu auras vaincu tes cauchemars, nous resterons seulement des amis et je ne viendrai plus dans ton lit. Mais nous ne sommes pas encore arrivés à ce stade

– Tu penses que je guérirai ?

– Je l’espère.

– Au fait, tu m’as appelé Maria, sais-tu que ma mère m’appelait ainsi !

– Tu n’aimes pas ?

– Tu sais, les pères de la mission m’ont baptisée ainsi, cela m’est indifférent. Par contre, j’aime ton sexe, je peux le toucher et le caresser, il ne me fait plus peur.

– Tant mieux ! Viens on a encore beaucoup de travail !

NDA : la suite bientôt !

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