QUAND J’ETAIS PETIT
Quand j’étais petit,
Je tombais souvent, blessé aux genoux,
Mais j’avais ce sourire tendre et doux.
Bercé par l’amour de mes parents,
Le ventre plein, le cœur apaisant.
On m’offrait des caresses pour un rien,
Même au bord du chagrin ou du pétrin.
Colérique parfois, mais courageux,
Timide, discret, regard brumeux.
Aimé pour mon allure, ma présence,
Détesté parfois par mon innocence.
Mais ce n’était que l’enfance en chantier,
Pas un serment, juste un premier sentier.
Puis les années ont défilé,
Et les couleurs se sont fanées.
Un changement lent, une transformation,
Le cœur évolue, l’âme en mutation.
Les comportements se sont affinés,
Mais la beauté extérieure a décliné.
Ma gentillesse, douce épée à double tranchant,
Me construit, mais parfois me fend.
Je suis devenu une flûte fragile,
Qui guide sans bruit, mais reste docile.
Aimé pour mes pensées qui brillent,
Détesté pour ce que mon visage défile.
J’ai grandi.
Les genoux ne saignent plus,
Mais mon cœur, lui, encaisse les coups.
Pas encore sage, pas encore complet,
Mais j’ai compris que tomber fait partie du jeu.
J’ai reçu des pierres, des jugements en rafale,
Mais je me suis forgé sous cette pluie infernale.
Aujourd’hui, j’avance, sans bruit ni fureur,
Devenu mon propre juge, mon propre auteur.
Je pense à hier, bercé sans souci,
Aujourd’hui, la vie pique, elle n’est plus en magie.
Mais chaque douleur me rapproche de la vérité :
Grandir, c’est apprendre à saigner sans crier.
Annotations
Versions