Demain, tout ira mieux (2/2)

2 minutes de lecture

Je me prends la tête entre les mains et au bout de trente secondes, je sens une patoune avide de caresses me gratter le coude. Je reprends mes massages, toujours à cogiter. Une heure qu’un débat fait rage dans ma tête, mais là, maintenant, tout de suite, j’en ai marre de lutter. Je suis exténuée.

J’en arrive à deux conclusions. Premièrement : si ça ne recommence plus, tant mieux. Je me dirai que j’ai simplement rêvé. Et puis, je suis épuisée. Mais oui ! Peut-être même m’a-t-on droguée dans le bus, ce qui expliquerait parfaitement… tout ça ?

Deuxièmement : ne jamais en parler à qui que ce soit. Personne ne me comprendrait. La vision de l’hôpital psychiatrique s’impose de nouveau à mon esprit et je frémis d’horreur. Jamais. Jamais. Jamais.

Le reste, je verrai en temps voulu. Pour l’heure, si je continue à réfléchir et échafauder des hypothèses délirantes, je vais finir par exploser.

C’est pourquoi je décide finalement de me coucher.

Demain, tout ira mieux, j’en suis certaine. Demain sera un autre jour et je me rendrais compte de ce qui m’a échappé aujourd’hui.

Je me prépare, puis me glisse dans mon lit. Mes parents ne sont pas là ce soir. Pas de bonne nuit, ni de bisou sur le front, mais ça, c’est loin d’être une nouveauté.

Je souhaite plus que tout dormir, cependant, rien n'y fait, j’ai la tête qui surchauffe. Je n’ai envie que d’une chose : me réveiller, émerger, et voir ce qui se passe.

Mais, évidemment, c’est quand on veut une chose qu’elle nous est inaccessible.

Alors comme ça, on veut jouer avec moi ? Je me lève d’un coup, faisant sursauter le chien au passage, et me dirige vers la salle de bain où je me précipite sur l’armoire à pharmacie. Je cherche dans les médicaments de ma mère et lui pique un somnifère. Je referme soigneusement la boîte et la range telle que je l’ai trouvée.

Je n’en consomme jamais, ayant naturellement un sommeil de marmotte. Mais aujourd’hui, il s’agit d’un cas d’urgence.

Je me recouche en me demandant combien de temps le cachet fait effet.

Je cours. Je cours comme si ma vie en dépendait. Puis je suis projetée dans les airs. Je retiens ma respiration, m’attendant à tomber lourdement. C’est en effet ce qui arrive, or, bien que je la ressente, la chute ne me fait aucun mal. L’environnement : un désert, lieu où je n’ai jamais mis les pieds. Suis-je en train de rêver ?

— Merde. Je suis touché !

Je sursaute et regarde autour de moi.

— Lucas ? m’écrié-je en reconnaissant sa voix.

Mes sourcils se froncent d’eux-mêmes et le décor autour de nous s’efface.

— Tu es là ? l’appelé-je en me demandant si je dois rire (ironiquement, bien sûr) ou pleurer de la situation.

Je ne demandais qu’à m’endormir pour l’oublier le temps d’une nuit, mais non. Il est encore là ! Merci… j’adore la plaisanterie. Ha-ha-ha.

— Rachel ?

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