Chapitre 3

15 minutes de lecture

Le roi se releva brusquement et échangea un regard terrifié avec le commandant.

  • Gardes! Donnez l’alarme et fermez les portes de la capitale. Personne ne doit entrer, ni sortir de Quidam, ordonna-t-il. Commandant, je veux que vous vous rendiez sur les lieux de l’enlèvement en compagnie de vos meilleurs combattants, peut-être ont-ils laissé des indices. Quant aux autres, je vous conseille de vite retrouver vos chambres et de prendre contact avec vos familles afin de les rassurer. À partir de maintenant, les portes du palais seront closes jusqu’à nouvel ordre.

Les troupes se dispersèrent vers leurs espaces personnels tandis que le commandant White regroupa quelques soldats, dont le barman du club et le sergent Hathaway, et se tourna vers son monarque pour l’avertir de son départ. Ce dernier fixa Alyssa en réfléchissant, puis obligea White à les amener avec lui, à la surprise de tous. Il regarda alors dans la direction de Nathan et Éloïse qui s'apprêtaient à quitter l'arène pour rejoindre leurs appartements et décida de les joindre à l’excursion, une seconde décision qui en étonna plusieurs.

  • Majesté, ce ne sont que des recrues, observa le commandant. Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de les envoyer au front une semaine à peine après leur engagement, surtout alors que l’heure est aussi grave.

— Toute aide disponible est nécessaire, répondit simplement le roi.

Le soldat hocha la tête et fit signe aux nouveaux membres de les accompagner. Les trois amis ne comprenaient pas la décision du roi, mais lui obéirent et suivirent le groupe vers la sortie du château. Lorsque l'équipe fut hors de l’enceinte du palais, le commandant désigna à Nathan de prendre les devants afin de les conduire à destination, ce qu’il fit. Alors qu’ils s’apprêtaient à prendre leur envol, la docteure Constrellia s’élança vers les combattants.

— Attendez! Je viens avec vous! lança-t-elle.

— Comment avez-vous fait pour sortir du château? s’étonna le barman.

  • Allons, jamais vos gardes ne voudraient brusquer une pauvre dame effrayée comme moi, répondit-elle. Je n’ai eu qu’à faire semblant de m’évanouir pour les assommer.

— C’est… intelligent, commenta Éloïse.

  • Désolé madame, mais le temps file et c’est bien trop dangereux, répliqua le commandant White. Vous restez ici, des gardes vous redirigeront vers une chambre dans laquelle vous pourrez séjourner le temps que nous sécurisions l’endroit et retrouvons votre fils.

  • Épargnez-moi vos salades, commandant White. Les Rebelles refrapperont bientôt et vous ne pourrez rien faire pour les arrêter. Personne n'est en sécurité nulle part et les chances de ramener mon fils s’amincissent de plus en plus, alors je vous en prie, laissez-moi vous accompagner.

La femme se mit a genou et lui lança un regard implorant. White fronça les sourcils et hocha finalement la tête, au grand bonheur de la dame qui sauta au cou du soldat. Ce dernier se détacha rapidement, mal à l’aise, sous les coups d'œil amusés de ses compagnons.

— Euh, oui, bon, je crois que nous devrions aller, proposa-t-il.

  • Le choc semble avoir affaibli vos ailes, remarqua le sergent Hathaway alors que la dame les déployait pour suivre le groupe.

  • Ne vous inquiétez pas pour ça, le rassura Maria en souriant malgré sa peine. Votre commandant me portera, n'est-ce pas?

Les garçons se retinrent de rire et regardèrent White prendre la dame dans ses bras avant de s’envoler dans le ciel. Il ne fallut au groupe qu'une dizaine de minutes pour rejoindre la clinique, puis ils se posèrent devant l’entrée. Ils se trouvaient devant un joli petit bâtiment en pierre isolé, surplombé par une insigne en bois, dans lequel étaient gravées les lettres «C-O-N-S-T-R-E-L-L-I-A». White reposa la médecin au sol et cette dernière s’approcha lentement de la porte vitrée de son magasin. Elle la poussa tranquillement, ce qui généra un crissement aigu, et laissa les soldats pénétrer. La salle principale, dans laquelle se trouvaient un simple banc d’attente et un comptoir d’achats, était toute sans dessus dessous et s’y trouvaient des traces évidentes d’une entrée par effraction.

— L’endroit est désert, ils doivent être déjà partis, déclara Éloïse.

  • Normalement, les Rebelles sont reconnus pour ne pas laisser d’indice de leur passage, mais cette fois-ci, on dirait qu’ils ont effectué leur mission à la hâte et sans prendre de précautions, remarqua Michael.

  • Ils devaient sûrement être pressés, et la raison de leur empressement devait être d’une importance capitale pour qu’ils laissent tout ça en désordre et engendrent même un témoin, émit le barman, qu’Alyssa sut finalement qu’il s’appelait Eliott.

Les combattants firent rapidement le tour, puis alors qu’ils se penchèrent pour inspecter le sol, un bruit de verre brisé se fit entendre dans l’arrière boutique. Maria se cacha derrière Michael, puis le groupe, armés de leurs arcs et leurs flèches, entra doucement dans la pièce. Plusieurs étagères toutes remplies de flacons pleins de potions et remèdes pour les malades prenaient place dans l'entrepôt, puis l’équipe vit l’une d’entre d’elles tombée sur le sol, des morceaux de verre l’entourant. Ils parcoururent les lieux des yeux afin de déceler une présence, mais ils semblaient pourtant être seuls. Ils baissèrent leurs armes et regardèrent Maria se baisser devant les potions vidées sur le sol. Tout à coup, Alyssa sentit un bourdonnement dans sa tête. Ce dernier devenant de plus en plus puissant, elle s'appuya sur l’épaule d’Éloïse, ce qui surprit cette dernière.

— Ça va? demanda-t-elle à son amie, soucieuse.

  • Euh, oui, ne t’inquiètes pas, la rassura Alyssa. J’ai simplement eu un petit mal de tête, mais ça va passer.

— Si tu le dis, répondit Éloïse.

Les soldats récupérèrent les morceaux de verre sur le sol afin de pouvoir examiner le tout de retour au château et quittèrent l’arrière-boutique pour rentrer faire leur rapport. Alyssa les suivit à la traîne en se tenant la tête, puis un croassement attira son attention. Mais, contrairement à ce qu’elle pensait, ce son venait plutôt de son propre esprit. Le bourdonnement reprit de plus belle et la fit ciller. Elle cligna des yeux vivement puis eut à peine le temps d'entrevoir une forme de corbeau que ses visions disparurent. Elle reprit pied et continua son chemin, mais son mal de tête demeurait présent. Pourquoi avait-elle eu des images de cet oiseau? Et pourquoi lui semblait-il si… Familier? Tout en se questionnant sur ses étranges visions, la jeune femme s’envola avec les autres en direction du palais.

Rendu à destination, Maria fut immédiatement conduite dans sa chambre temporaire sous l'œil sévère du commandant, et celui-ci se dirigea directement dans les bureaux du roi, son équipe sur les talons. Le roi les accueillit rapidement et observa avec minutie les indices que le groupe avait trouvés sur les lieux.

— Alors, quelles sont vos opinions sur l’évènement? les questionna le roi.

— Ils étaient définitivement plusieurs, énonça Éloïse.

  • L’un d’entre eux est revenu sur la scène de crime peu de temps avant que l’on entre et nous avons entendu un bruit de verre cassé, relata White en donnant les pièces à conviction à son monarque, qui les observa minutieusement.

— Avez-vous pu le voir? voulut savoir le roi.

— Malheureusement non, nous sommes arrivés trop tard, avoua Nathan.

  • Soldat Eliott, veuillez remettre ces preuves à nos spécialistes, dit-il en tendant les sacs étanches au combattant. Et dites leur de terminer leurs analyses en vitesse, peut-être qu’ainsi nous aurons des indices concernant l'identité d'au moins un des ravisseurs présents lors de l’enlèvement.

Le garçon hocha la tête et quitta la pièce vers le laboratoire.

— Rien remarqué d'autre de particulier? continua-t-il.

  • Si, répondit Michael. En fait, lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, la pièce principale semblait saccagée et non seulement ils ont oublié un témoin, en l'occurrence madame Constrellia, mais ils sont même retournés sur leur pas. Cela ne ressemble en aucun cas à une attaque prévue de l’armée rebelle, qui serait normalement bien plus organisée, propre et réfléchie.

  • Vous voudriez dire que cet enlèvement ne serait que le fruit d’une désobéissance de jeunes Rebelles? supposa le roi.

— Peut-être, suggéra le sergent.

  • Commençons par recevoir les résultats des analyses avant de faire des conclusions hâtives, proposa le monarque. Vous pouvez disposer, merci. Alyssa, sergent Hathaway, veuillez rester, je vous pris. Nous avons une discussion à reprendre, je crois.

***

Plus tôt, dans les catacombes de l'Enclin, une voix s’éleva dans la noirceur.

— Comment va-t-elle?

Victor Friggs était médecin pour la famille du chef du campement de Rebelles depuis dix ans. Tout ce temps à côtoyer ses chefs l’avait poussé à développer une immense admiration pour ces derniers, mais qui aurait pensé qu’une telle tragédie s'abattrait sur eux, et que cinq ans plus tard, ils seraient si près de la fin. Son métier l’avait grandement habitué aux partages de mauvaises nouvelles, mais jamais l’une comme celle-là.

  • Son état ne s’améliore guère, Majesté. Je ne crains que d’ici quelques semaines, ses plumes auront toutes tombées et…

— Taisez-vous! Cela n’arrivera pas.

Le docteur avait anticipé cette réaction, mais maintenant qu’il y faisait face, qu’il voyait la peur et la tristesse dans son regard, il lui était difficile de ne pas ressentir la même chose.

  • Je comprends votre volonté à garder espoir, mais nous nous devons d’être réaliste: la maladie de votre mère est incurable.

Cela lui faisait tant de mal de le dire, mais il s’agissait de la vérité et ils devaient s’y contraindre. Il connaissait la victime, la vénérait et la voir dans un tel état le faisait souffrir, mais ses sentiments n’étaient rien comparés à ceux du fils de cette dernière.

— Ici, mais peut-être y a-t-il une chance que ce ne soit pas le cas de l’autre côté.

— Vous ne comptez tout de même pas y retourner? Cela fait dix ans que nos peuples sont en paix…

  • Je connais les conséquences, docteur, mais s’il s’agit de la seule manière que ma mère demeure en vie, alors j’irai, quoi qu’il en coûte.

Victor avait passé des années à prendre soin du jeune homme et avait appris à gérer son caractère fonceur, mais jamais il n’aurait cru que la perte d’un proche ne le pousserait à faire une telle bêtise.

  • Ne croyez-vous pas que de rompre les accords et risquer une seconde guerre ne ferait que trahir sa confiance et salir sa mémoire?

  • Peut-être, docteur Friggs, admit-il. Mais, si je ne fais rien, il n’y aura plus aucune mémoire ni confiance à trahir…

— Si tel est votre souhait, alors je n’aurais d’autres choix que d’en informer le chef.

— Surtout pas! Je vous en conjure, ne mêlez pas mon père à cela. Il me tuera, c’est certain.

Le docteur Friggs était un ami proche du chef et savait que ce dernier avait tendance à régler les choses de manière plutôt brutale, mais si le mettre aux courant des idées folles de son fils empêcherait celui-ci de traverser la frontière, alors il se devait d’être loyale à son supérieur.

  • Je vous rappelle que c’est de son épouse qu’il est question. Si je garde votre secret, alors c’est quelqu’un d’autre qui le révélera.

— Alors soit, dites lui mes intentions. Rien ne m’empêchera de mener à bien ma mission.

Et c'est à ce moment, à travers ce regard de désespoir et de peine, que le médecin sut que le prince était sérieux et qu’il serait prêt à tout pour partir à la recherche du traitement de dernière chance. Tout ce qu’il lui restait à dire, c’était:

— Bonne chance.

Une heure plus tard, le prince avait réuni trois de ses amis soldats afin de leur faire part de son plan, mais leur réaction ne fut pas celle anticipée.

— Tu veux qu’on fasse quoi?!

— Écoutez, je sais que c’est une mauvaise idée…

— Très mauvaise idée, tu veux dire, souffla un des combattants.

— ... mais je dois sauver ma mère. Je vous en supplie, c'est le seul moyen!

Il regarda ses compagnons dans les yeux et tenta de les convaincre de partir avec lui. Ces derniers réfléchissèrent un peu, puis l'un d’eux prit la parole.

— Et c’est qui, cette Constrellia? s’intéressa Malik, son meilleur ami.

— Selon mon père, elle est la meilleure docteure de l’Enclin.

Malik ainsi que Zehra, étant les plus proches du jeune homme, savaient que leur refus d’y participer ne l'arrêterait pas, et que peu importe leur décision, soit ils se feraient prendre ensemble, soit ils se feraient accuser de complicité. Ils décidèrent donc de suivre leur ami, sachant que cela représentait beaucoup pour lui.

— Vraiment? s’étonna Adrian.

Il était surpris que ses camarades aient accepté si rapidement. Ils allaient pourtant avoir de gros ennuis si leur mission devait échouer.

— On connaît les risques, t’inquiètes, assura le dernier, qui s’appelait Saban.

Saban était un cousin éloigné de Malik, avec qui Adrian n’avait jamais eu de réel conversation. Ils se croisaient quelques fois dans les tunnels du repère, mais ils n’avaient toujours pas eu l’occasion de faire connaissance. Le jeune homme demeurait plutôt méfiant à son sujet, mais il avait besoin de plusieurs hommes sur le coup, et si Malik lui faisait confiance, alors il devait probablement être honnête. Enfin, c’est ce qu’il croyait…

— Je te suivrai où que tu ailles, mon ami, ajouta Malik.

— Merci, les gars, vraiment, les remercia le jeune monarque. On se rejoint ici demain soir?

— Parfait! lança Zehra.

Le groupe se sépara et ils quittèrent les catacombes pour rejoindre le campement. Le prince décida de passer une dernière fois devant la chambre de sa mère, étendue sur son lit, souffrant. Il la contempla une dernière fois; ses magnifiques cheveux bruns aux reflets roux à présent sales et emmêlés, ses yeux bleus clairs qui ne reflétaient plus que la fatigue et la peur, sa peau pêche et douce devenue irritée et sèche, ses lèvres fines maintenant gercées. Elle avait perdu énormément de poids et sa forme squelettique lui donnait un coup à chaque fois. Elle n’avait plus rien de la femme forte qu’il avait connu et qui l’avait élevé. Elle ne méritait pas de vivre de telles souffrances. Cette maladie lui avait gâché la vie, et il était temps de la délivrer de son sort.

— Je vais te sortir de là, maman. Je te le promets.

***

Alyssa échangea un regard anxieux avec Michael, puis les deux soldats s’installèrent sur des sièges, face au roi. Ce dernier prit place sur son trône et regarda ses invités droit dans les yeux. Il se tourna vers le sergent et posa ses questions.

— Pourquoi ne pas nous en avoir informé, sergent?

— Je… Je ne voulais pas que vous soyez déçu de savoir qu’il m’ait filé entre les doigts, avoua-t-il.

  • Je vois. Alors si je comprends bien, un jeune rebelle traverse la frontière alors que nous sommes supposés être en armistice et ne pas traverser chez l'autre clan, et vous décidez de garder cela pour vous parce que votre ego ne tolère pas de l’avoir laissé partir, résuma le roi en se levant.

— Euh, ouais, c’est une manière de le voir, acquiesça Michael.

  • Et la seule qui me semble concorder avec votre attitude, répliqua le roi. Qui était avec vous, ce jour-là?

— Harry Thomas, mais il a quitté l’armée il y a deux ans, répondit le sergent Hathaway.

— Voilà qui est regrettable. Le fautif vous a-t-il révélé la raison de sa venue chez les Loyaux?

— Non, admit-il. Mais Majesté, il ne s’agissait pas d’un simple fautif, comme vous dites.

— Ah bon? Et quelle était l’identité de ce malheureux Rebelle?

  • Nous avons vu son collier, monsieur, révéla Michael. Il a même utilisé une arme magique pour nous attaquer.

  • Si vous dites vrai, alors la situation est pire que ce que je pensais, s'inquiéta le monarque. Je comprends à présent que cette coupure sur votre visage que vous dites vous être fait en tombant est toujours visible.

Le sergent mit une main sur sa blessure et baissa les yeux.

  • Si je peux me permettre, votre Majesté, fit Alyssa, puis-je savoir de quoi vous parler? Qu’est-ce que ce collier peut avoir de si particulier? Et pourquoi utiliserait-il une arme magique?

— Ma chère jeune fille, il y a beaucoup de choses que vous ignorez sur l’Enclin, débuta le roi.

— Alors, éclairez-moi, insista la jeune femme.

  • Malheureusement, si vous ignorez certains faits, c'est qu’il y a une bonne raison, continua-t-il. Je comprends votre envie d’en savoir plus, mais pour le moment, le plus pressant est de découvrir la vérité derrière l'enlèvement du fils de la docteure Maria Constrellia, alors je vous prie de bien vouloir retourner à vos appartements et de passer une bonne nuit de sommeil. Demain sera une longue journée.

Cela dit, il conduit les soldats à la porte et referma cette dernière après leur passage.

***

Alyssa se réveilla en sursaut. Elle venait de faire un cauchemar, revoyant toujours ce même oiseau de malheur qui la hantait. Elle tenta d’effacer ces images, mais prit plutôt place des séries de questions concernant les faits que le roi et le sergent Hathaway avaient partagés la veille. Ces derniers étaient demeurés muets à ce sujet durant tout le restant de la soirée, pendant laquelle Alyssa avait discuté de leur visite sur la scène de crime avec ses amis. Malheureusement, il n’y avait pas grand chose à dire, sauf le fameux contenu de la fiole brisée, duquel tout le monde attendait l’analyse impatiemment. Leur monarque avait fait un discours avant que le campus ne ferment les lumières, relatant toutes leurs découvertes de la journée, ce qui incluait le retour des rebelles, causant ainsi la panique au sein des troupes. Des rumeurs circulaient entre les congénères et certains inventaient de fausses informations pour attirer l’attention, ce qui ennuyait énormément Alyssa, mais elle devait rester concentrée sur leurs recherches. Soudain, quelqu’un cogna à sa porte, puis elle se leva pour aller voir l’identité de son visiteur.

— Oui? dit-elle à l’intention de la personne de l’autre côté de sa porte.

— C’est Nathan, répondit ce dernier. Le médecin du campus veut nous voir, c’est concernant Liam.

— J’arrive!

La jeune femme s'habilla en vitesse puis sortit rejoindre son ami en direction de l’infirmerie, où ils retrouvèrent Éloïse assise en face de la porte. Un médecin sortit alors du local et se tourna vers les jeunes combattants.

  • Ne vous inquiétez pas, il va bien, les rassura-t-il. Les traitements que nous lui avons administrés ont fait effet, et il reprend tranquillement ses esprits, mais nous n’avons pas réussi à extraire tout le venin présent dans son organisme…

— Que voulez-vous dire? s’interrogea Nathan.

  • Nous avons éliminé le poison dans son corps; il est donc hors de danger, mais la créature semble lui avoir injecté de son sang et il n’est pas capable de s’en débarrasser, expliqua le médecin.

— Quelles en sont les conséquences? demanda Alyssa.

— Le sang de scorpivolius a pénétré dans ses veines et l’a en quelque sorte… muté.

  • Liam est en train de devenir une des ces horribles bêtes?! s’exclama Éloïse, n'en revenant pas de ce qu’elle venait d’entendre.

  • Pas complètement, justifia le médecin. Ses ailes ressembleront de plus en plus à celles d’un scorpivolius et une carapace commence à se former à certains endroitssur son corps, mais il gardera principalement sa forme humaine.

— Oh mon dieu… souffla Alyssa, sous le choc.

Jamais ils n’auraient cru cela possible.

  • C’est la première fois que ce genre de réaction est observée face au venin de scorpivolius. Surtout à celui d’une reine, normalement inoffensif… Nous continuons nos recherches, mais tant que nous ne saurons pas quelle est la réelle cause derrière cette transformation, nous ne pouvons rien faire pour votre ami, désolé.

Les amis échangèrent un regard triste, puis se dirigèrent vers la cafétéria.

— C’est terrible ! s’exclama Éloïse.

— J’espère qu’ils vont trouver un remède, lança Nathan.

— Ouais, moi aussi…

Le sergent Hathaway arriva alors de nulle part et informa les adolescents que les scientifiques avaient finalement terminé leurs analyses. Le groupe se précipita donc vers la salle d'entraînement, où le commandant White, Eliott, la docteure Constrellia ainsi que le roi attendaient impatiemment la visite du responsable de la recherche. Ce fut avec soulagement qu’ils virent enfin ce dernier faire son entrée dans la pièce, un document en main.

— Qui? Qui a enlevé mon fils? s'enquit Maria.

Le scientifique se racla la gorge et jeta un regard en direction du roi avant de prendre la parole.

  • Malheureusement, nous n'avons pas pu relever d'empreintes sur les fragments de verre, il nous est donc impossible d'identifier avec certitude les ravisseurs, annonça-t-il au grand désarroi de la mère.

Elle baissa les yeux et passa ses mains dans ses cheveux, anxieuse.

  • Par contre, mon équipe et moi avons réussi à isoler un aura suspecte qui émanait des pièces à conviction, révéla-t-il alors que toutes les têtes se levèrent vers lui. Il s'agit bel et bien de l'œuvre de Rebelles, nous pouvons vous le confirmer. Plus précisément, nous avons trouvé des traces de magie noire, ce qui signifie que...

  • L'un des responsables fait partie des rares Rebelles qui manipulent la magie, soit la famille du chef, conclut le commandant White.

— Ces monstres?! s'exclama Maria. Que peuvent-ils bien vouloir à mon fils?!

  • Restons calmes, je vous prie, fit le monarque en levant sa main. Il est primordial que tous les gens présents dans cette pièce ne disent pas un mot de ce que nous venons d'apprendre aux autres. Gardons cette histoire sous silence pour le moment. Si quiconque pose des questions, dites leur de venir me voir directement.

  • C'est bien beau la garder secrète, mais qu'allons-nous faire de cette information, mon roi? demanda le commandant.

— Vous, rien. De mon côté, je vais prendre les mesures nécessaires.

Annotations

Vous aimez lire Oc3anX ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0