Ce qui se cache derrière une femme ?
Cette question m'interpelle, ce défi m'intéresse et je sens monter l'énergie de la réponse que je vais tenter d'apporter. Ce qui se cache derrière une femme, ce qui définit une femme et qui la différencie de l'homme. Pour moi, ce sont des caractéristiques organiques, biologiques ou physiques. Car pour le reste ce qui se cache derrière une femme peut tout à fait se cacher derrière un homme. Une voix ? Un certain charme ? De la grace ? De la classe ? Une femme est avant tout un être vivant, une humaine. Et tout être vivant est traversé par des émotions, des ressentis. Et chaque être vivant a le don d'utiliser son intelligence, sa sensibilité pour avancer et faire face.
Alors oui, on pourra toujours arguer ceci "les femmes portent les enfants en elle", oui, je le sais, j'en ai portés trois, mais j'ai vu aussi comment leur papa a été présent et comment il a vécu le fait de les attendre. Je l'ai vu faire du peau à peau avec nos trois nourrissons, je l'ai vu passer ses mains sous un robinet d'eau chaude avant d'aller prendre le bébé dans ses bras, pour ne pas le surprendre avec des mains froides, quand il venait de dehors.
Je l'ai vu se lever la nuit pour prendre soin de moi, quand j'allaitais, épuisée par des nuis hachées.
Alors oui j'ai porté trois enfants, mais on a toujours été deux pour continuer de les porter et de les accompagner, jusqu'à ce terrible jour où la maladie l'a emporté.
Je suis souvent étonnée d'entendre dire "la galanterie se perd", la galanterie c'est de tenir la porte quand une femme s'avance. Je suis une femme et j'apprécie le geste, c'est indéniable, mais j'apprécie de le faire en retour lorsque quelqu'un arrive, homme ou femme. Ce n'est pas de la galanterie, mais juste un peu de respect, de bienveillance et de gentilllesse. Et ce n'est pas une question d'être un homme ou d'être une femme.
Quand il est question d'autorité, on pense immédiatement à la voix ferme et au regard noir d'un homme, ce qui suppose que la femme pourrait en être dépourvue. Certains hommes n'ont pas cette capacité à lancer des regards noirs, ça ne fait d'eux des "moins hommes". Mon Prince, celui que j'ai épousé et qui a fait de moi une maman, pouffait de rire quand il essayait de faire les gros yeux, car les yeux de voyou et les sourires taquins des enfants le faisait rire. Il disait souvent : "toi, tu es instit, tu fais ça naturellement", et il me disait ça avec une telle sincérité que cela me faisait fondre. Quand nous étions tous les deux avec les enfants, je savais très bien que c'était le ton de ma voix et un froncement de sourcil qui primaient, et c'était moi qui faisait le "job". Mais je sais aussi que quand il était seul avec les trois, il gérait très bien, et ma fille se souvient très bien s'être retrouvée au coin, vexée comme une lente, parce que son papa l'avait punie.
Nous avions cette complémentarité, nous étions une équipe et c'est cela qui prime.
Ce qui est certain, c'est que chaque être a besoin de trouver un équilibre entre tout un tas de ressenti, de comportements. Un être empreint de plénitude est quelqu'un qui essaie de doser le charme, le sourire, les émotions , la sagesse, la capacité à rebondir, les coups de gueule et les engagements passionnés, sans se poser la question si c'est masculin ou féminin. Nous sommes les deux, nous avons les deux en nous et c'est à nous d'essayer d'apprendre à composer avec les deux. Après tout, pourrait-on enlever les touches noires d'un piano et espérer jouer que sur les blanches, ou inversement ? Un musicien compose avec 7 notes et toute la richesse des harmonies que les touches noires et blanches permettent de créer.
La capacité à être humain, authentique, passionné, sensible, tout cela n'est pas affaire de féminin, je ne le pense pas. C'est cette sagesse pure et simple qui peut nous amener à être celui, celle que nous sommes. La douceur, la force, la gentillesse, la capacité à dire non, ce peut-être en nous, c'est à nous d'essayer de développer le meilleur de nous, en piochant dans tout ce pannel qui s'offre à nous.
Pourquoi tant d'affaires révélées avec des enfants garçons qui sentent que quelque chose cloche en eux ? Ce sentiment d'être garçon dans un corps de fille ou d'être fille dans un corps de garçon. Le passé chaotique dans nos familles, que chaque recherche généalogique vient vite démontrer : des prénoms utilisées pour les filles et les garçons, des enfants morts-nés ou fauchés si jeunes, celui ou celle d'après à qui on refilait le prénom "pour rendre hommage au précédent", "pour protéger le suivant".
Tout n'est pas si simple à comprendre et à accepter.
Peut-être cela pourrait-il commencer par le fait de s'affranchir de toutes ces phrases qu'on dit sans réfléchir, car transmises depuis la nuit des temps "un garçon, ça ne pleure pas", "le rose c'est pas pour les garçons".
C'est humain que de verser des larmes quand on a mal ou qu'on est terriblement blessé.
Annotations
Versions