Acte 3, chapitre 10 - Death Pines

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ACTE III : DEATH PINES

Alison continue d'avancer d'un pas déterminé sur la route 4, enveloppée par le silence pesant et le rythme monotone de la pluie qui tombe sans relâche. Chaque goutte d'eau est une métaphore de sa propre angoisse intérieure et crée une ambiance sombre et mélancolique tout autour d'elle. Le paysage qui l'entoure est désolé et dénué de vie.

Les arbres dénudés et tordus s'étendent le long de la route, leurs branches décharnées se fondent avec les nuages gris suspendus dans le ciel. Les feuilles mortes jonchent le sol, forme un tapis humide et glissant sous ses pieds. Le vent souffle froidement, la faisant frissonner malgré sa détermination.

Les éléments se déchaînent autour d'elle et renforce l'atmosphère oppressante de son périple vers Death Pines, dont elle se rapproche dangeureusement. Les voix dans la tête d'Alison se font de plus en plus insistantes. Elles emplissent son esprit de murmures inquiétants. Elles prennent vie, se mêlent au vent et aux murmures des feuilles.

Une symphonie dérangeante se crée et résonne dans ses pensées. Elles amplifient ses peurs, ses doutes et ses angoisses. Les pins qui bordent la route se penchent mystérieusement vers elle, leurs branches squelettiques pointant vers la direction de la forêt. Leur présence imposante crée une atmosphère sinistre, comme si les arbres eux-mêmes étaient conscients des secrets qui se cachent à l'intérieur des bois.

L'air devient de plus en plus lourd, chargé d'une énergie sombre et inquiétante à mesure de sa proximité avec Death Pines. Chaque souffle semble être retenu, étouffé. Alison sent une pression grandissante sur ses épaules, comme si la nature elle-même la prévenait ardumment des dangers qui l'attendent au-delà des limites visibles.

Mais peu importe ces signes troublants, Alison continue d'avancer, résolue à s'y rendre quoi qu'il arrive, consciente des risques et des menaces qui planent au-dessus de sa caboche, sa détermination est plus forte que jamais.

Les voix s'aggravent, la végétation se transforme et prend une forme effrayante, dangeureuse, mais elle ne recule pas. C'est après plus d'une heure de marche, que la jeune femme voit enfin le bout du tunnel : Alison arrive bientôt devant l'entrée sinistre de Death Pines. sa peur grandit en elle, comme si elle faisait face à une bête sauvage géante.

Son cœur bat violemment dans sa poitrine, résonnant dans ses oreilles comme un tambour effréné. Sa respiration devient de plus en plus lourde, saccadée, remplissant l'air d'un souffle agité. Chaque fibre de son être est tendue, alerte face à l'inconnu qui l'attend à l'intérieur de la forêt. Les ombres menaçantes des arbres semblent se mouvoir, dansant dans un ballet macabre qui amplifie ses peurs.

L'obscurité inhérente à Death Pines enveloppe son esprit et laisse naître des doutes et des pensées sombres. Les frissons parcourent son échine alors qu'elle fixe l'entrée de la forêt, se demandant ce qui se cache derrière ce voile de mystère et de terreur. Les histoires troublantes et les légendes qui entourent Death Pines se bousculent dans sa mémoire. Elles alimentent sa terreur grandissante.

Un silence suffocant règne, interrompu seulement par le grincement inquiétant des branches et le murmure lointain des voix qui semblent émaner de l'obscurité. L'aura sinistre qui émane de la forêt envahit chaque fibre de son corps, faisant naître en elle une anxiété dévorante qu'elle n'avait encore jamais ressentie auparavant.

Le silence pesant et la bourrasque qui souffle entre les arbres lui glacent le sang. Chaque bruissement des feuilles, chaque craquement lointain des branches résonne comme un avertissement dans son esprit tourmenté. L'effroi la paralyse, ses jambes refusant d'avancer malgré sa volonté de s'y rendre pour Joshua.

— Putain... je... je tremble, merde !

Ses pensées tourbillonnent dans sa tête, elles luttent entre son désir de retrouver son frère et la terreur de ce qui l'attend à l'intérieur de Death Pines. Les ombres mouvantes dansent devant ses yeux, jouant avec sa perception de la réalité.

Les images du cauchemar végétal s'entremêlent avec les récits macabres des disparus de la forêt, rendant chaque pas potentiel plus terrifiant que le précédent. Mais malgré la peur qui l'entrave, Alison ne peut plus reculer désormais. Elle ne peut pas abandonner Joshua à son sort.

L'incertitude se mêle à son anxiété, formant un cocktail terrible entre son devoir d'aller sauver Joshua et sa crainte de perdre la vie en entrant dans les pins de la mort.

Elle décide soudainement de fermer les yeux un instant et cherche la force en elle, afin d'apaiser sa terreur dévorante. Elle se remémore les souvenirs heureux avec Joshua, les moments de complicité et d'amour fraternel. Cela lui donne la force de faire un pas en avant, puis un autre.

— Allez, Alison. Tu peux le faire.

La jeune femme s'avance prudemment vers l'entrée de la forêt, assaillie de crampes à l'estomac. Elle s'arrête devant la grille métallique qui bloque l'accès à Death Pines. Elle est abasourdie par le nombre d'affiche de disparition plaquardé sur la clôture.

Elle les observent toutes une par une et se rend réellement compte de la dangerosité dont elle fait l'objet. La native d'Alderton s'arrête net devant l'affiche de son frère, Joshua. D'un coup, les larmes montent en elle et se laisse aller en pleurant de joie. Heureuse de savoir qu'elle va enfin retrouver son petit-frère qu'elle aime d'un amour inconditionnel.

— Frangin, ça y est je suis là ! Je suis là...

Alison se munit du revolver du sheriff et tire sur les cadenas de la porte entravé et réussi enfin à franchir le seuil de Death Pines. Un mélange de fascination et de crainte se nouent dans le coeur de la jeune femme.

Un étrange silence enveloppe la forêt, mais s'interrompt par le souffle du vent entre les arbres et le pinceau des feuilles mortes sous ses pieds. L'obscurité de la verrière se prolonge au-dessus et provoque une atmosphère mystique et ensorcelante.

Elle continue sa route, fascinée et térrifée par l'ambiance horrifique du bois. Un long sentier à l'apparence suspecte se dessine devant elle. Alison hésite à l'emprunter et regarde autour d'elle pour trouver une autre direction, mais se rend compte que c'est le seul chemin possible.

— Quand faut y aller... dit-elle en se lançant.

À mesure qu'elle s'enfonce plus profondément dans le dédale de sentiers étroits, les sensations deviennent plus intenses. La végétation dense, presque suffocante, crée un écrin sombre et luxuriant autour d'elle.

Tout à coup, des troncs d'arbres noueux s'élèvent tels des gardiens muets, tandis que des racines serpenteuses et tordues surgissent du sol, manquant d'attraper les pieds de la jeune femme. Alison se dégage facilement de la faible étreinte et continue son chemin.

— Joshua ! crie-t-elle de toutes ses forces. Tu m'entends ? C'est Alison !

Aucune réponse. Elle ne faiblit pas et continue son petit bout de chemin. Les pâles rayons de lumière percent la voûte forestière et des éclats de clarté illuminent brièvement le paysage obscur. Dans ces instants fugaces, elle aperçoit des fleurs sauvages aux couleurs grisâtres, des champignons mortels émergent des souches pourrissantes, et des insectes aux ailes translucides qui dansent dans l'air humide.

Les sens d'Alison sont en éveil. Ils captent chaque murmure de la nature environnante. Les chants meurtris des oiseaux sont empreints d'une mélancolie étrange, tandis que les bruissements des animaux se font entendre dans l'ombre. L'odeur de la terre mélangée à la fraîcheur de la pluie embaume l'air.

***

Après plus d'une heure et demie de marche dans les bois, la jeune femme regarde sa montre : il est bientôt vingt heures, mais la nuit ne semble pas vouloir tomber, un peu comme si le temps s'était figé dans l'immensité de Death Pines. La forêt sombre continue de se déployer devant Alison, engloutissant la lumière du jour dans son épais feuillage.

Les arbres majestueux se dressent comme des sentinelles, leurs troncs rugueux et noueux se perdent dans les ténèbres. Les branches s'entrelacent en un entrelacs tortueux, formant un réseau dense qui filtre à peine quelques lueurs diffuses.

Le sol est recouvert d'un tapis de feuilles mortes, qui craquent sous les pas d'Alison, résonnant comme des murmures éphémères dans le silence oppressant. L'atmosphère est imprégnée d'une aura mystérieuse et inquiétante.

Des bruits étranges se font entendre, des chuchotements à peine audibles, des frôlements furtifs qui suscitent l'impression d'être observée. Les ombres se glissent entre les arbres, dansant une danse macabre au rythme du vent.

Les arbustes et les buissons semblent s'étendre sans fin, formant des obstacles impénétrables qui cachent des secrets inavoués. Les épines acérées et les ronces semblent se tendre vers ceux qui osent s'aventurer plus loin, prêtes à enserrer leurs victimes dans une étreinte épineuse.

Un silence pesant règne en maître, seulement rompu par le cri lointain d'un hibou ou le murmure étouffé d'un ruisseau caché. La forêt exhale une aura de mystère, de dangers cachés et d'histoires oubliées, faisant ressentir à Alison une inquiétude croissante au fond de son être. Le sentier arrive bientôt à sa fin, lorsqu'elle aperçoit une rivière.

Voulant s'accorder une pause bien méritée, Alison s'approche de la rive, cherchant à se ressourcer en se rafraîchissant le visage. Alors qu'elle se penche pour recueillir l'eau dans ses mains, une présence sinistre émerge des profondeurs tourbillonnantes.

— Alison... BAKER !

"Putain, c'est quoi ça ?"

Une femme énigmatique, vêtue de lambeaux de vêtements mouillés, se hisse lentement hors de l'eau. Son visage est marqué par une expression féroce et ses yeux brûlent d'une lueur malsaine et ses cheveux trempés s'accrochent à son visage qui laisse apparaître des algues sombres et visqueuses.

Un frisson glacial parcourt l'échine d'Alison alors qu'elle réalise que cette femme est loin d'être humaine. Les traits déformés de la créature reflètent une cruauté sauvage et une soif de violence. Les ongles acérés de la femme s'allongent telles des griffes menaçantes, prêtes à déchirer tout sur leur passage.

— Alison... BAKER... bienvenue en enfer !

Soudain, la forêt s'assombri et laisse place à un monde verdâtre et cauchemardesque où végétation terrifiante et univers ensanglantée ne font qu'un. Cette fois-ci, ce n'est plus dans ses rêves : le cauchemar végétal prend forme dans sa réalité. Alison ne se fait pas prier et attrape rapidement son revolver. Elle le pointe vers la créature de la rivière, les yeux fixés sur son ennemie.

— Ok amène-toi, saloperie !

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