Mentir n'a jamais été là solution partie 2
Sortir de la pauvreté. C'était mon seul rêve, ma seule obsession.
Mais comment y arriver ?
Comment briser ce cercle vicieux ?
Un jour, alors que je partais pour l'université, je suis tombée par hasard sur une conversation entre deux collègues. Ils parlaient de blanchiment d'argent. Je ne savais même pas ce que ça voulait dire. Mais, étrangement, ça m'a intriguée.
Au départ, je ne pensais pas que ça pourrait m'impacter. Mais je m'y suis peu à peu rapprochée, sans vraiment m'en rendre compte. Et quand j'ai compris que je m'étais déjà trop impliquée, il était trop tard pour faire demi-tour. Alors, dans un élan de désespoir, j'ai admis que ça m'intéressait. Ils ont hésité, mais finalement, ils ont accepté. J'avais franchi un point de non-retour.
Rentrer chez moi ce soir-là, tout ça tournait dans ma tête. Vous allez peut-être penser que je ressentais de la peur, de la culpabilité, du remords... Mais en réalité, ce que je ressentais, c'était de la joie. Une joie intense à l'idée de sortir enfin de cette misère. La vie que j'avais connue, c'était de la honte, de la survie. Mais à ce moment-là, j'avais une chance de m'en sortir.
Le plus dur, c'était que certains d'entre eux étaient mes collègues de fac. Je devais leur montrer où je vivais, et ça m'effrayait.
Devais-je leur dire la vérité ou garder mon secret ? Finalement, j'ai tout révélé. Et quand ils ont vu ma maison, la vérité était là, devant leurs yeux. La vie que je leur avais vendue n'était qu'un mensonge. Certains ont ri, d'autres ont simplement observé.
Quelques minutes plus tard, ma mère est sortie, rayonnante, et leur a dit, avec fierté, que c'était la première fois que je venais avec des amis à la maison. Ça m’a fait mal, mais je n'ai rien laissé paraître. Ils sont partis, en parlant de moi derrière mon dos. Mais qu'importe ?
Les deux premières semaines, l'argent est arrivé à flots. Je rentrais même avec des liasses de billets dans mon sac. Un jour, j'ai ramené 10 000 dollars à la maison. Mes parents m'ont interrogée. Ils ont vu l'argent, ils se sont inquiétés. "D'où viens-tu avec tout ça ?" Ils m'ont demandé. La première fois, je n'ai rien répondu. Puis, je n'ai pas eu d'autre choix que de mentir, de leur dire que j'avais fait un prêt à la banque.
Les jours passaient, et chaque fois que j'allais là où je savais que l'argent se blanchissait, on me répétait de rester prudente. "Tu ne sais jamais qui te suit."
Et un jour, j'ai ressenti cette présence. Quelque chose, quelqu'un me suivait. Au début, je croyais que c'était juste dans ma tête. Mais, au fond de moi, je savais que ce n'était pas une hallucination. Ce sentiment de malaise grandissait.
Le lendemain matin, je suis partie à la fac, en oubliant l'argent à la maison. Je m'étais dit que ce n'était pas grave, je le déposerais à la banque en rentrant. Mais quelque chose n'allait pas. Un sentiment étrange, un pressentiment… Je suis rentrée précipitamment chez moi.
Et là, je l'ai vu.
La police. La sirène hurlait. Je les ai vus, mes parents, à genoux, les mains sur la tête, sous la menace des armes. Une scène irréelle. Comment avais-je pu en arriver là ?
Je me suis figée. Je ne pouvais même pas bouger. Mon cœur se serrait à l'idée que tout cela, toute cette souffrance, tout ce que j'avais provoqué, était ma faute. Et là, mon père m'a vue. Je l'ai vu, les yeux pleins de larmes. Il m'a reconnue, et c'est à ce moment-là que j'ai commencé à pleurer. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi tout ça ?
Je voulais juste sortir de cette misère. Juste pouvoir respirer, vivre comme les autres, sans avoir à me cacher. Mais voilà, tout ça m'échappait. Tout ce que je croyais avoir construit s'effondrait sous mes pieds.
Et puis, la panique m'a envahie. J'ai couru. Je n'ai même pas réfléchi. Je courais, sans savoir où aller, sans comprendre ce qui m'arrivait. "Pourquoi ? Pourquoi ça doit être moi ?" Je me demandais, sans cesse, si ma vie n'était qu'un mensonge.
Le pire, c’est que je ne pouvais plus revenir en arrière. Tout était perdu. Et, dans cette fuite, dans cette course effrénée, je me suis demandé si tout ce que je voulais, tout ce que j'avais fait, avait réellement de la valeur.
Je n'avais pas d'autre choix que de continuer à courir… mais courir vers quoi ?
La fin, ou un nouveau commencement
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