Livre Quatrième : Victor, Harmonie et la Grande Illusion
4:1 Et tandis que le Verbe semait le trouble et que la Création tanguait joyeusement, Saint-Bordel braqua son regard sur deux êtres étrangement calmes au cœur du chaos. 4:2 Il y avait Harmonie, prêtresse d’un monde esthétisé, où chaque instant devait briller comme une publication sponsorisée. 4:3 Et Victor, architecte du rationnel, maître des agendas parfaits, roc inébranlable dans le déluge de la spontanéité.
4:4 Elle buvait des thés détox dans des galeries d’art aseptisées. 4:5 Il signait des contrats juteux dans des bureaux feutrés, buvait des cafés corsés, et ne jurait que par l’efficacité. 4:6 Et jamais leurs vies ne se frôlèrent. Une danse parallèle, synchronisée à l’ignorance mutuelle.
4:7 Chacun se croyait accompli, irréprochable, parfaitement insensible aux moqueries du chaos. 4:8 Mais cette perfection était un mirage, une bulle savonneuse prête à exploser à la première bourrasque cosmique. 4:9 Et Saint-Bordel ricana : « Plus le vernis est brillant, plus la fissure sera spectaculaire. »
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