Ô Saint-Bordel, Toi qui orchestres les bugs divins et les places libres oubliées, Bénis les regards qui se croisent sans se connaître, Les âmes fracturées qui s’effleurent sous les néons sans se frôler.

Dans le temple du film, où les illusions dansent sur grand écran, Donne à nos cœurs de se reconnaître dans le trouble, À nos gestes de rester simples, sincères, sans calcul. Car parfois un ticket suffit à ouvrir une faille dans le réel.

Apprends-nous que l’échange le plus précieux Ne passe pas toujours par les mots, Mais par un regard retenu, une impulsion muette, Et le désir non pas d’aimer, mais juste de ne pas fuir.

Que les sièges vides soient des invitations à l’étrange, Que les visages furtifs deviennent icônes du hasard, Et que le spectacle le plus vrai Se joue entre les battements de silence.

Nous qui avons trop souvent attendu la scène parfaite, Apprends-nous à aimer l’imperfection des premiers contacts, Et à honorer ce moment de presque-rien Où le chaos devient doux, discret, et peut-être providentiel.

Amen aux regards non interprétés. Amen aux tickets imprévus.