Mirage
Réveillée désagréablement, par un cauchemar de plus, elle se retourne sous la couette épaisse.
C’est bien insuffisant.
Ondulant doucement, elle se rapproche de lui, de sa chaleur. Blottie contre son flanc, elle se sent mieux déjà. La main posée sur son torse, le coeur pulse tranquillement sous sa paume.
Un petit soupir de bien-être lui échappe.
- Je t’aime, murmure-t-elle, tout en fermant les yeux pour se rendormir.
- POURQUOI TU ME DIS ÇA ALORS QUE JE DORS ?
Il ne crie pas, mais dans le calme de la nuit, c’est tout comme. Incrédule, elle fronce les sourcils en restant accrochée.
- Tu me dis jamais ça, et là, alors que je dors à moitié, ça sort tout seul. Tu me le dis souvent, quand je t’entends pas ?
- Bah oui. C’est intime ce genre de phrase, ça a besoin d’un écrin de douceur et de nuit, de pudeur et d’intimité. Ça ne se crie pas, ça se garde bien au chaud. Mais si ça t’ennuie, je peux le garder pour moi toute seule.
Agacé, il s’enroule autour d’elle, une jambe l’enserrant contre lui, ses bras la maintenant possessivement, elle a la poitrine écrasée contre son thorax, et ça lui plaît bien.
Dans l’étreinte chaleureuse, elle sourit doucement. La lune allonge les ombres sur les murs. Au loin, elle entend la chouette hululer. Elle resserre un peu la couette, qui lui serre d’amant pour cette nuit. Puis s’endort, paisiblement. Une fois de plus, le mirage fait son effet.
Mais pour combien de temps encore ?
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