Un sentiment nouveau

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Lorsque nous arrivons au château, la pluie tombe toujours abondamment. Je saute de mon cheval en tenant mon épouse, qui s'est endormie sur le trajet, serrée contre moi et ordonne à Robert :

- Mets les chevaux à l'abri dans l'écurie, puis change toi et réchauffe toi au coin du feu. Je m'occupe de la duchesse.

- À vos ordres, monsieur le duc !

Je tourne les talons et cours à l'intérieur du donjon, où je croise Aurélie en montant l'escalier. La vieille servante, qui descend ce dernier avec un tas de linge dans les bras, s'exclame :

- Enfin vous voilà ! Je commençais à m'inquiéter. . .

- Robert et moi allons bien, la rassuré-je sans même m'arrêter, mais ma femme est malade.

En entendant ces mots, mon ancienne nourrice fait demi-tour et m'emboite le pas. Je ne m'arrête qu'une fois arrivé dans la chambre, où je dépose la princesse Linaë sur notre lit. Ses yeux sont clos. Elle est couverte de sueur et prise de tremblements à la fois.

- Ses vêtements sont trempés, remarque Aurélie. Il faut absolument les lui changer ! Je m'en charge.

Je hoche la tête et vais m'asseoir sur une chaise, dos aux deux femmes pour respecter l'intimité de mon épouse. J'entends ma dévouée domestique fouiller dans la penderie et manipuler avec précaution la jeune blonde pendant quelques minutes, avant qu'elle ne m'annonce :

- C'est bon.

Je me retourne et quitte la chaise pour m'approcher du lit et constater que Linaë est désormais vêtue d'une simple chemise de nuit et que son corps est à moitié dissimulé sous une couverture.

- Qu'a-t-elle à ton avis ? demandé-je à Aurélie.

- Elle s'est surmenée pendant plusieurs jours d'affilée et le mauvais temps n'a pas arrangé les choses.

- C'est bien ce que je croyais. . .

- Je pense qu'avec les soins adéquats et un bon repos, elle se rétablira d'elle-même.

- Tant mieux, dans ce cas, dis-je en lâchant un soupir de soulagement.

- Je vais lui préparer un lait de poule pour aider son corps à reprendre des forces et à contrer la maladie.

Sur ces mots, elle tourne les talons et quitte la chambre. Je m'assieds sur le lit, prends la main de mon épouse dans la mienne et la caresse doucement, en espérant que ce simple geste suffira à la soulager et à calmer ses tremblements. Hélas, ce n'est pas le cas. . .

Je contemple son visage à la peau claire, qui, malgré qu'il soit quelque peu déformé par la douleur, reste magnifique. . . Je prie intérieurement :

"Ô, Diane, déesse des forêts et de la chasse, veille sur mon épouse et offre lui la guérison."

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre et Aurélie fait son entrée avec un plateau entre les mains. Elle dépose ce dernier sur la table qui trône dans la pièce et approche avec un bol encore fumant qui dégage une bonne odeur de sucre et d'épices. Je redresse la malade pour qu'elle puisse lui faire avaler le liquide. Elle le fait couler dans sa bouche, petit à petit pour laisser le temps à son corps de l'avaler. Une fois le bol vide, je rallonge la jeune femme, tandis que notre loyale servante se redirige vers le plateau pour revenir quelques secondes plus tard avec un tissu humide, qu'elle pose sur le front de mon épouse.

Elle remonte ensuite un peu la couverture et me dit :

- Il faut la laisser se reposer, maintenant.

- Je vais rester à son chevet jusqu'à ce qu'elle se rétablisse, déclaré-je.

Elle me lance un doux regard et remarque :

- Vous avez toujours été une personne soucieuse de votre entourage, mais je ne vous avais vu vous préoccuper autant de quelqu'un d'autre. Il est évident que madame la duchesse tient une place spéciale dans votre coeur. . .

Je sens mes joues s'empourprer, mais ne réponds rien. Elle se contente de s'éloigner en m'informant :

- Je repasserai un peu plus tard.

Je reporte mon attention sur mon épouse et, en constatant qu'elle est toujours aussi tremblante que tout à l'heure, je décide de me glisser sous les draps et de m'allonger à ses côtés pour lui offrir la chaleur de mon corps.

Je la serre contre moi et ferme les yeux en murmurant :

- J'ignore quel est votre secret, mais je vous aime et rien ne pourra changer cela. . .

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