Une révélation. . . inachevée. . .

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J'ai à peine le temps de tourner la tête en direction de la porte que je sens déjà les bras de mon époux m'envelopper. Je reste interdite, surprise par sa soudaine apparition. Je l'entends bientôt murmurer :

- Merci à toi, Diane. . . Enfin vous êtes réveillée, ajoute-t-il en s'écartant de moi pour me regarder dans les yeux. Comment vous sentez-vous ?

- Je me sens plutôt bien, mais Aurélie m'a recommandé de rester encore un peu au lit pour m'assurer de bien me rétablir.

- Elle est fort généreuse avec vous. . . S'il n'en tenait qu'à moi, plus jamais je ne vous laisserais quitter ce lit.

- Heureusement qu'il n'en tient pas qu'à vous, dans ce cas, répliqué-je en éclatant de rire.

J'entends la bonne vieille femme rire avec moi de bon coeur, tandis que le duc de Westforest fait mine d'être vexé pendant un petit moment, avant de sourire à son tour en déclarant :

- Et heureusement que nous sommes là pour faire attention à votre santé à votre place, mais vous devez absolument prendre mieux soin de vous sans quoi vous allez finir par vous tuer, ajoute-t-il sur un ton plus sérieux. Par pitié, faites bien attention à vous, dit-il en prenant ma main dans la sienne, je ne supporterai pas de vous perdre. . .

Sa voix est prise de tremblements vers la fin de sa phrase, comme si sa gorge s'emplissait de sanglots qu'il tentait de retenir au mieux.

Je pose ma main libre sur sa joue et lui dis avec un grand sourire :

- Rassurez-vous : je n'ai pas l'intention de mourir maintenant. Il est hors de question d'abandonner les villageois de Westforest dans une situation aussi critique. Il faut d'ailleurs absolument que nous leur trouvions un médecin. . .

- Il n'y a donc qu'eux qui comptent ? lâche-t-il d'une voix triste en baissant la tête. J'admire votre volonté inébranlable de les aider et je souhaite moi aussi leur apporter mon soutien, mais le monde ne se limite pas à ces gens. Pourtant, vous ne faites que parler d'eux à longueur de journée et même le soir venu, comme s'il n'y avait qu'eux dans votre vie. . .

- Bien sûr qu'il n'y a pas qu'eux dans ma vie, mais contrairement à vous et moi, ces personnes sont en danger de mort ! Il est donc normal qu'ils soient ma priorité numéro une.

- Votre priorité numéro une. . . Je vois. . . dit-il d'une voix qui fait se serrer mon coeur dans ma poitrine. Je vais vous laisser vous reposer, poursuit-il en lâchant ma main. Surtout, faites bien attention à vous, me recommande-t-il avant de prendre mon visage entre ses mains pour déposer un baiser sur mon front.

Je ferme les yeux pour savourer ce bref instant et je sens le rouge me monter aux joues, mais déjà, le contact se brise et mon mari tourne les talons, puis sors de la chambre sans un mot.

Je fixe la porte en bois en silence pendant quelques secondes, avant de demander à Aurélie :

- Qu'a-t-il ?

La vieille femme lâche un soupir en se lamentant :

- C'est fou ce que les jeunes gens peuvent être aveugles !

Elle fait quelques pas pour se placer face à moi et me demande avec un grand sérieux, en plongeant son regard foncé dans le mien :

- Êtes-vous sûre de n'avoir ne serait-ce qu'une petite idée de ce que peut ressentir mon maître ?

- Et bien, il a l'air triste. . .

- Qu'est-ce qui a bien pu causer cette tristesse, selon vous ?

- Je crois que c'est quelque chose que j'ai dit, mais je ne vois vraiment pas ce que ça pourrait bien être. . .

- Il semble qu'il vous faille un dessin, mais mes compétences artistiques laissant à désirer, je vais me contenter de simples mots en espérant que ce sera suffisant. . . Le comportement de monsieur le duc à votre égard n'est pas dû qu'à une simple quête d'affection causée par son passé difficile, il. . .

La dévouée servante est interrompue par deux voix masculines s'exclamant :

- Aurélie ! On a faim ! On a faim ! On a faim !

Je laisse échapper un rire amusé en reconnaissant les voix taquines des jumeaux, tandis que la vieille femme, visiblement vexée d'avoir été interrompue en pleine explication, se dirige à grands pas vers la porte, l'ouvre et sors dans le couloir en criant :

- Ça va ! C'est bon ! J'arrive ! Ce n'est pas la peine de crier dans tout le château ! Je vous rappelle que madame est encore en pleine convalescence !

Je continue de rire, mais regrette moi aussi qu'Aurélie n'ait pas eu la chance de finir sa phrase. . . Que pouvait-elle bien vouloir me révéler à propos de mon époux ?

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