Rentrons. . .

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Assise sur un fauteuil, qui a été rembourré avec soin par Aurélie, je couds tranquillement à la lueur du feu brûlant dans l'atre. Cela faisait si longtemps que je ne m'étais plus adonnée à cette pratique ! Heureusement, je ne semble pas avoir perdu la main.

La porte de la chambre s'ouvre, révélant mon époux. Il la referme soigneusement, puis s'approche de moi en me demandant :

- Comment vas-tu ?

- Je vais bien, merci. Et toi ?

- Idem.

- Comment s'est passé ce premier Conseil ?

- La question de la guerre a été abordée. J'ai fait donner l'ordre aux troupes de rentrer temporairement. Nous n'aurons ainsi plus à financer les expéditions militaires et les batailles pendant un moment. Cela permettra de soulager le petit peuple et de nous laisser le temps de remettre l'économie du pays sur pied. Il faudrait cependant trouver une solution définitive à ce conflit.

- Je m'en chargerai personnellement une fois notre enfant né, lui assuré-je. C'est mon royaume, c'est à moi de gérer la situation.

- Qu'as-tu l'intention de faire ?

- J'irai parler à mon peuple natal en personne. Je suis sûre que nous trouverons un arrangement. Ce ne sont pas de mauvaises personnes. Ils n'ont fait que se défendre face à l"injustice et à l'oppression de leur ancien souverain. Je suis sûre qu'ils nous écouteront si nous leur donnons ce qu'ils attendent de nous depuis le début.

- Je viendrai avec toi.

Je secoue la tête en disant :

- Forestisle et notre enfant auront besoin de toi. En revanche, tu pourras toujours demander à l'un des garçons de m'accompagner.

Sur ces mots, je replante mon aiguille dans le tissu. Le jeune homme m'interroge :

- Que fais-tu ?

- Je te laisse deviner, lui lancé-je pour m'amuser un peu.

Il se penche pour l'observer attentivement. Ses sourcils sont froncés et son menton est pris entre son pouce et son index, comme à chaque fois qu'il se concentre ou réfléchit, puis il remarque :

- On dirait un lion. . .

- Félicitations ! Je suis effectivement en train de coudre une peluche en forme de lion pour notre enfant.

- C'est adorable. . . lâche-t-il sur un ton attendri. Je suis sûr qu'il va l'adorer, mais pourquoi un lion ?

- J'ai longuement réfléchi à l'animal idéal et je me suis dit que le lion, roi des animaux, symbole de force, de courage et de justice, est clairement l'animal le mieux adapté pour un futur souverain. En plus, il s'agit de l'un des animaux fétiches de la déesse Cérès. . .

- Tu aimerais qu'elle veille sur lui à travers ce jouet ?

- En quelque sorte. . .

Je suis interrompue par une vibration dans mon ventre. Je me fige et souris en comprenant ce que cela signifie :

- Il vient de bouger, murmuré-je en posant mes mains sur la partie arrondie de mon corps.

- L'enfant ?

J'acquiesce. Il fixe mon ventre avec des yeux aggrandis par la curiosité. Je lui propose donc ;

- Veux-tu l'écouter ?

Il observe mon ventre avec hésitation. Je souris et lui tends ma main. Il la prend et je le guide jusqu'à moi. Il s'agenouille et colle doucement son oreille contre mon corps. Je pose mon autre main sur sa chevelure, que je caresse doucement. Il ferme les yeux pour se concentrer, puis s'exclame avec un grand sourire :

- Oui ! Je l'ai entendu !

Je ris et il ferme à nouveau les yeux. Je continue de caresser ses cheveux châtain clair. Nous restons ainsi pendant de longues minutes. Le seul bruit audible est le crépitement des flammes dans la cheminée. Il fait bon et sentir ces deux êtres chers si proches de moi est agréable. Je ferme à mon tour les yeux pour profiter de ce moment. Je ne les rouvre que lorsque mon époux me demande :

- Penses-tu que c'est une fille ou un garçon ?

- Je l'ignore. Nous ne le saurons qu'à sa naissance. Je ne me soucie cependant pas de savoir à quel genre il appartient. Cela ne changera en rien l'amour que je lui porte.

- C'est vrai.

- Il y a malgré tout une chose à laquelle je tiens.

- Quoi donc ?

- Je veux que notre enfant naisse dans notre château de Westforest. J'aimerai d'ailleurs finir ma grossesse là-bas. C'est mon endroit préféré de Forestisle !

- C'est marrant que tu me dises cela parce que nos jeunes fiancés sont justement venus me voir tout à l'heure pour m'avouer qu'ils souhaitaient se marier dans notre duché.

- Qu'attendons-nous pour rentrer alors ?

Il prend délicatement ma main dans la sienne pour déposer sur son dos un doux baiser et déclare :

- Oui. Rentrons. . .

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