Sur le port

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Aurélie finit de nouer le noeud bleu marine de mon habit et déclare :

- Vous voilà enfin prêt. Nous allons pouvoir nous rendre au port pour acueillir votre mère.

- J'ai hâte de la retrouver ! m'exclamé-je en sautillant sur place.

- Allons rejoindre les autres. Ils nous attendent pour partir.

Je hoche la tête et prends la main ridée de la vieille femme. Elle m'entraîne hors de ma chambre et me conduit à l'extérieur. Nous montons dans le carrosse où sont déjà assis le roi de Forestisle en compagnie de sa soeur et de Silvia. Les jumeaux sont à cheval. Je demande à Aurélie :

- Pourquoi est-ce qu'oncle Robert et oncle Robin ne montent pas avec nous ?

- C'est plus simple pour eux de nous protéger en cas de besoin de cette façon.

Je me contente de cette explication et grimpe dans le véhicule. Je m'installe à côté de père. Ce dernier m'adresse un sourire et passe un bras autour de mes épaules. Je me blottis contre lui. Aurélie prend place à côté de sa petite-fille et le cocher lance les chevaux au trot.

*


Je sens une main me secouer doucement et la voix de père m'appeler :

- Alexandre ! Alexandre ! Réveille-toi !

J'ouvre les yeux et en frotte un en demandant :

- Que se passe-t-il ?

- Nous sommes arrivés.

Cette simple phrase suffit à achever de me réveiller et je bondis de la banquette en l'interrogeant :

- Est-ce que le bateau est arrivé ?

- C'est ce que nous allons voir. . .

Il descend du carrosse et me prend dans ses bras pour me redéposer au sol. Je regarde partout autour de moi avec de grands yeux émerveillés. Je n'étais encore jamais venu ici ! Le port est immense et son sol est recouvert de grandes caisses en bois et de cordes.

Silvia tire sur ma manche pour attirer mon attention et me questionne :

- Qu'est-ce qu'il y a dans ces boîtes ?

- Ce sont des caisses. Je ne sais pas ce qu'il y a dedans. Peut-être des trésors.

- Oh . . . fait-elle avec émerveillement.

- Ce ne sont que des marchandises, rétorque oncle Robert en s'approchant. Les plus rares et les plus précieuses d'entre elles peuvent néanmoins représenter de véritables trésors.

- Je ne suis pas venu pour ça.

- Je sais. Le bateau de madame est déjà arrivé. C'est celui-là.

Il désigne un grand navire accosté un peu plus loin. J'attrape Silvia par la main et me précipite en direction de ce dernier avec enthousiasme.

- Alexandre ! Silvia ! s'exclament les deux hommes.

Nous nous faufilons entre les innombrables individus constituant la foule. Je veille à tenir bien fermement la main de mon amie pour ne pas la perdre au milieu de tous ces gens. Je suis si pressé que je tourne au coin d'une pile de caisses sans faire attention au marin qui marche dans le sens inverse. Nous le heurtons et lui faisons perdre l'équilibre. Il n'est pas le seul à tomber : les lourds sacs qu'il portait tombent de ses bras et menacent de nous écraser ! Silvia s'accroche de toutes ses forces à mon bras en poussant un cri de terreur. Je suis si tétanisé par la surprise et la peur que je reste immobile à fixer avec des yeux écarquillés d'effroi le chargement tomber dans notre direction.

Je sens soudainement un bras m'entourer et m'entraîner sur le côté. Je pousse un cri de surprise et ferme les yeux en entendant les sacs tomber dans un bruit sourd. Je constate en les rouvrant que mon amie et moi sommes dans les bras d'oncle Robin. Je pousse un soupir de soulagement. Silvia éclate en sanglots. Son oncle la rassure :

- Calme-toi petite nymphe des bois. C'est fini. Tu es en sécurité.

Elle essuie ses larmes de ses petites mains blanches et se blottit contre l'homme roux. Ce dernier me demande :

- Est-ce que tout va bien mon petit prince ?

Je hoche la tête en silence. Il me repose sur le sol. Je me retrouve aussitôt dans les bras de père qui me serre fort contre lui, tandis que les parents de Silvia se précipitent vers elle pour s'enquiérir de son état. Il m'écarte ensuite de lui pour plonger ses yeux violets dans les miens et me dit sur un ton ferme :

- Je ne veux plus jamais te voir t'éloigner de nous de la sorte. Le port est un endroit dangereux pour deux enfants sans défense comme vous. Est-ce bien clair ?

J'acquiesce. Il pousse un soupir. Une douce voix féminine nous demande alors :

- Que se passe-t-il ?

Je me retourne pour découvrir mère aux côtés d'oncle Fidel ! Un grand sourire éclaire mon visage et je me jette dans ses bras en criant :

- Mère !

- Mon petit Alexandre ! s'exclame-t-elle en me serrant contre elle.

Oncle Fidel est pendant ce temps chaleureusement salué par les autres. Ce n'est qu'au bout de longues minutes que nous nous séparons enfin. Père vient alors serrer tendrement sa femme dans ses bras en déclarant :

- Félicitations, mon amour. Je savais que tu réussirais.

- Merci. Je suis heureuse d'être de retour !

- Et nous sommes si heureux de te retrouver. Tu nous as énormément manqué !

- Vous aussi.

J'attrape la robe rose de mère et lui dis :

- Rentrons à la maison.

- Oui. Rentrons. . .

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