Je n'ai pas su aimer (ou peut-être que si...)
Coucou tout le monde, aujourd'hui j'ai décidé de refaire ce défi avec une version très personnelle de ma vie. Pas très joyeux, hélas, mais aujourd'hui, je vais bien : )
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J’avais dix-sept ans, et l’amour avait un visage plus vieux que le mien. Vingt-quatre ans. Des mots doux, des regards brûlants, des mains trop sûres d’elles.
J’y ai cru.
Je croyais que c’était ça, être aimée.
Je croyais que quand on disait "je t’aime", on ne mentait pas.
Je croyais qu’offrir mon corps, c’était prouver mon cœur.
J’avais tort.
Ce jour-là, je me suis donnée à lui. Volontairement. Naïvement. Avec confiance.
Ce que je n’avais pas prévu, c’est que ce qu’on donne une fois, on nous le réclame sans fin.
Il a franchi des lignes. Je ne savais même pas qu’on avait le droit de dire non, après avoir dit oui une fois. Il m’a volé plus qu’un consentement. Il m’a volé ma lumière. Mon repère.
Alors, à dix-neuf ans, j’ai voulu recommencer à aimer. À exister autrement.
Il avait trente-deux ans. Il savait séduire, il savait rassurer. Il savait exactement comment je voulais être regardée.
Moi, je voulais juste être jolie dans les yeux de quelqu’un.
Me sentir précieuse. Aimable.
Je l’étais. Au début. Puis il a changé. Ou peut-être qu’il s’est révélé.
Il m’a fait croire que j’étais désirée, alors qu’en réalité, j’étais soumise.
À ses envies. À sa colère.
Il m’a frappée un soir. Il m’a forcée un autre.
Et j’ai commencé à penser que le problème, c’était moi.
Que j’étais incapable d’aimer autrement.
Que je n’étais qu’un corps qu’on brise et un cœur qu’on piétine.
Mais aujourd’hui, je commence à comprendre.
Ce n’est pas moi qui ne sais pas aimer.
Ce sont eux qui ne savaient pas ce que ça voulait dire : aimer sans abîmer.
L’amour, ce n’est pas de faire saigner l’autre en prétendant l’adorer.
Ce n’est pas de prendre. Ce n’est pas de forcer. Ce n’est pas de dominer.
Ce que j’ai vécu, ce n’était pas l’amour.
C’était de la manipulation, de la violence, de l’abus.
Je n’ai pas perdu l’amour.
J’ai perdu des années à croire que ça, c’en était.
Et si je pose ces mots aujourd’hui, c’est pour me rappeler que je vaux plus que ce qu’on m’a fait croire.
Que l’amour, le vrai, ne fait pas mal.
Il élève. Il soigne. Il respecte.
Et moi aussi, j’apprendrai de nouveau à m’aimer.
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