XXV. Citrouille

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— Tu es prête, ma citrouille ?

— Deux minutes, p'pa !

La face rendue orange par son fond de teint bon marché, Pamela ressemblait bel et bien à un potiron. Cette coïncidence lui mettait les nerfs à vif. Elle avait beau étaler, estomper, rien n'y faisait. Le maquillage lui collait à la peau, incrusté dans ses pores, empâté sur les cicatrices de boutons arrachés. Elle avait la gueule d'un potage plein de grumeaux. Elle se trouvait hideuse.

— Pa-me-la !

— C'est bon, j'arrive !

Elle jeta dans la poubelle ce maudit pot de fard, claqua la porte de la salle de bain et fourra ses bras dans les manches raides de sa doudoune. Quittant la maison, Pamela grimpa au volant de la BMW, boucla sa ceinture sous l’œil avisé de son paternel. Alors, elle aperçut le tissu flasque de son jogging léopard et un soupir exaspéré balaya son gloss à paillettes. Elle n'avait pas trouvé le temps d'enfiler autre chose.

La jeune fille fit la moue durant toute la leçon de conduite. Hormis pour prendre le volant, elle n'était pas sortie de la semaine. Elle avait traîné en pyjama, regardé Les Frères Scott et bouclé tous ses devoirs ; harcelé Simone au téléphone pour lui soutirer les réponses des exercices d'anglais, mais sagement décliné son invitation à faire du lèche-vitrines. Pamela n'attendait qu'une chose : que Marion revînt enfin de ses vacances au Portugal. En attendant, elle se démenait pour avoir tout le temps libre du monde à lui consacrer dès son retour. Elle n'était pas peu fière. Du moins, jusqu'à cette désillusion cosmétique. Condamnée à la laideur le jour-même des retrouvailles, la Barbie décoiffée pestait contre tous ceux qui, cet après-midi là, eurent le malheur de croiser sa route.

Aux alentours de seize heures, la leçon s'acheva et l'adolescente céda le volant à son père devant la maison de Marion.

— À ce soir, ma citrouille. Amuse-toi bien. Tu manges à la maison ?

— J'sais pas, je t'envoie un texto. Bisou p'pa.

Tiraillée, à la fois impatiente et mal à l'aise, Pamela traîna ses baskets compensées jusqu'au porche et sonna. La mère de Marion lui ouvrit en tailleur pastel, l'une de ses éternelles boîtes à biscuits en main.

— Oh, bonjour Pamela ! Un p'tit gâteau ? Marion est dans sa chambre. On est encore dans les cartons...

— Bonjour m'dame. Merci.

Du bout des ongles, la belle négligée attrapa une douceur, qu'elle porta à ses lèvres. C'en fut dès lors fini du gloss qui, avait-elle espéré, sauverait un peu les meubles. Résignée, elle grimpa l'escalier jusqu'à la chambre où Marion triturait son accordéon, soufflant et grognant, les doigts contorsionnés à cause d'un accord qui, manifestement, lui donnait du fil à retordre.

Sans signaler sa présence, Pamela se tint dans le cadre de la porte, épaulée au bâti.

Elle aimait voir le visage de sa petite amie se redessiner sous les traits appuyés de la concentration, l'impatience souligner ses yeux pâles, sa langue glisser, pensive, entre ses lèvres fines. Par la même habitude qui fait que l'on finit par apprécier un bon vin, elle aimait aussi, à force, le gémissement trivial des hanches métalliques, et jusqu'aux notes dissonantes qu’appuyaient trop longuement ces doigts cagneux. Elle les préférait même aux harmonies raffinées, les jugeant plus entières, plus sexy. Oui, Marion aurait pu arracher un orgasme à à peu près n'importe quoi.

Une dernière note essoufflée. La musicienne se détendit la nuque d'un roulement de tête, la bouche déliée flirtant avec une bouffée d'air. Du coin de l'œil elle entrevit la silhouette qui l'épiait. Elle tressauta.

— Pam ? Depuis combien de temps tu es là ?

— Une minute... deux minutes ? Juste le temps qu'y faut pour t'trouver extra.

— Hm-hm. Je pensais que tu arriverais plus tard.

Gênée, la binoclarde repassa des deux paumes son jean froissé, puis rangea l'instrument. Au lieu d'accueillir chaleureusement sa belle, elle se traîna jusqu'au bureau en s'étirant le dos. Pamela la rassura :

— T'inquiète, moi non plus j'ai pas eu l'temps d'me faire belle.

Marion se retourna, juste pour vérifier ses dires.

— C'est quoi ce fond de teint carotte ?

— Une arnaque. T'as du démaquillant ?

Celle qui ne se peinturlurait presque jamais la figure dénicha un flacon de lait à peine entamé et un paquet de disques de coton, qu'elle tendit à l'invitée.

— Fais-toi plaisir, ça ne sert jamais.

Comme Pamela se penchait sur le bureau, le visage baissé vers le petit miroir qui trônait là, elle remarqua les pages griffonnées qui s'amoncelaient au milieu des stylos éparpillés.

— J'ai fini tous mes d'voirs, annonça-t-elle fièrement. Et toi ? T'es en galère ?

Lui avançant sa chaise, l'intello l'invita à s’asseoir, puis se détourna en direction de la fenêtre. Ses pupilles fuyaient vers l'extérieur, interdit par le rideau qui, d'habitude, dissimulait leurs attouchements.

— Non. J'avais déjà tout bouclé avant de partir au Portugal.

— C'est quoi alors toute c'te pap'rasse ? T'écris un bouquin ?

Avant que la main curieuse de Pamela ne pût tirer jusqu'à elle l'un des feuillets, Marion se précipita au-dessus du bureau et plaqua fermement la paume sur la pile.

— Eh, si tu veux pas qu'j'regarde, suffit d'le dire, tempéra la Barbie.

Sans plus chercher à percer le mystère des écrits de Marion, elle balança dans la corbeille le disque barbouillé qui achevait d'essuyer sa première joue. Quelques secondes, elle dévisagea son drôle de reflet : son visage mi-courge mi-boutonneux. Une semaine sans sexe foutait ses hormones en bazar.

— C'est une lettre, lâcha Marion en même temps que ses pages. J'essayais de t'écrire une lettre.

— C'est pas plutôt là-bas qu't'aurais dû m'écrire ? Maint'nant qu't'es rentrée, ça sert à rien, nan ?

— J'aurais bien voulu la finir avant que tu arrives. Mais, puisque tu es là, tu veux bien que je te la lise ?

— Ok...

Toujours affairée sur sa figure, Pamela tendit une oreille distraite à la déclamation solennelle de Marion.

— Chère Pamela, Ces derniers mois, ma vie a pris une tournure complètement inattendue. Il y a encore un an, tout le monde me tournait le dos. Mais toi, tu ne t'es jamais moqué de moi. Tu ne m'as jamais trouvé dégoûtante ou ridicule. Si j'ai pu aller de l'avant, continuer d'aller au lycée, garder la tête haute et reprendre confiance en moi, c'est en grande partie grâce à toi. Parce que tu es devenue mon amie, et tellement plus.

Un sourire amusé bomba les joues irritées de la bimbo. Marion en faisait vraiment trop ; elle n'avait pas besoin de jouer les drama queens avec sa prose mielleuse. Ce n'était pourtant pas tous les jours que Pamela récoltait tant d'éloges. Alors, moitié par tact, moitié par ego, elle la laissa poursuivre.

— Pendant longtemps, je me suis dit que cette vie-là, je n'y aurais jamais droit. Je croyais qu'on me verrait jusqu'à la fin de mes jours comme l'intello barbante du premier rang. Je n'imaginais pas que quelqu'un me trouverait « cool », intéressante ou même jolie. Tu m'as donné tort, tellement de fois, et je ne te remercierai jamais assez pour ça.

Le visage satisfait de la belle blonde accueillait les lauriers. Presque épurées du fard grossier, ses pommettes s'empourpraient à présent, piquées à vif par la plus sincère émotion. Son cœur se serrait aussi, dans sa poitrine alourdie. Pourquoi s'accrochait-elle si férocement à cet instant ? Pourquoi avait-elle le pressentiment absurde que sa tête allait rouler, là, dans la seconde, sous la lame d'une guillotine ?

— Tu comptes énormément pour moi, Pam. Je ne suis pas sûre que quiconque comptera autant avant longtemps. Mais il faut se rendre à l'évidence, aussi. Toi et moi, nous sommes tellement différentes. Toi tu es impulsive, grande gueule, tu ne recules jamais devant une occasion de t'amuser. Moi, j'aime mon petit confort et rester dans mon coin sans me faire remarquer. Je sais ce que j'ai dit, à propos du freakshow et d'être un monstre, un vrai. J'ai compris entre temps que je ne changerai pas, que je ne serai jamais assez lumineuse, assez aventurière, pour rester avec toi. Je préfère arrêter les frais avant qu'on se casse les dents.

L'impeccable manucure de la bombasse s'empêtra en tremblant dans le coton, lui écorchant la joue.

— J'ai fait quequ'chose de travers ? s'inquiéta-t-elle.

— Non, rien.

— Y a quelqu'un d'aut' ?

— Sérieux Pam, tu m'as bien regardée ? Qui tu veux qu'il y ait d'autre ?

— Qu'est-ce qui n'va pas, alors ? Dis-moi ! Dis-moi c'que j'dois faire pour qu'on reste...

Sentant sa moue se déliter, Pamela regretta soudain d'avoir lessivé le fond de teint pâteux qui lui cimentait la face. Marion baissa les yeux.

— Le truc, Pam, c'est que je ne veux pas que tu changes. Je ne veux pas te changer. Je ne veux même pas vraiment que tu portes plus de tissu. Tu essayes de devenir quelqu'un d'autre pour moi, et ça ce n'est pas juste.

— Alors quoi, tu m'largues ?

Un mélange confus de colère et d'incompréhension lui ruisselait jusqu'au cou.

— Je ne veux vraiment pas te blesser, Pam. Je tiens à toi, vraiment. Mais pas comme ça.

Ses sentiments se bousculaient. Mais, avant tout, Pamela se sentait bête. Jamais elle n'avait mis un terme à une relation de son propre chef. Lorsqu'elle s'était sentie misérable ou dénigrée par ses ex, elle avait serré les dents, encaissé, espéré presque qu'on se débarrasserait d'elle. Parfois, elle s'était amourachée, et le coup révélé plus rude. Pourtant cette fois, cette seule fois, elle avait aimé de toutes ses tripes et toute sa joie. Elle refusait de croire que Marion la jetait comme les autres.

— Pourquoi...

— Je ne regrette rien, enfonça la langue sans scrupule de la musicienne. Si tu veux bien, j'aimerais qu'on reste amies.

Les larmes de la blonde se figèrent, son regard s'obscurcit.

— Tu coucherais avec une amie ?

— Qu'est-ce qui t'échappes dans le mot « amies » ?

— Et toi, qu'est-ce tu piges pas à « je t'aime » ?

Un soupir agacé racla le palais de Marion. Du vent, comme ces déclarations creuses.

— Je m'en vais, annonça-t-elle en désespoir de cause.

— Tu suis tes parents au Portugal, alors ?

— Plus ou moins. Ce n'était pas vraiment des vacances. J'ai passé un entretien pour un cursus d'édition. J'ai peut-être même trouvé un stage. C'est pas le genre d'occasion qu'on laisse passer.

— Tu n'm'as rien dit...

— Je n'étais sûre de rien. Mais maintenant, c'est sûr, je pars après le bac.

— Je pourrais v'nir tu sais. J'parle super bien espagnol.

— Mais pas portugais.

Rabaissée à son ânerie, Pamela luttait pour ne pas s'emporter.

— Quoi ? Tu parles portugais, toi p't-êt' ?

— Je m'y suis mise.

— Depuis quand ?

— Ça n'a aucune importance.

— J'suis vraiment trop conne, hein...

— Ne dis pas ça.

La caresse de Marion manqua la joue de la belle, aussitôt détournée.

— T'assumes pas d'êt' avec une meuf qui a rien dans la citrouille, qui sait pas aligner trois mots dans une langue étrangère et qui a jamais fini un bouquin de sa vie, hein ? J'te foutrais trop la honte.

— Ça n'a rien à voir, Pam. Par contre, si je reste avec toi, je n'y arriverai pas.

C'en était trop de cet aveu. Le visage déglingué coup sur coup par la chimie, les pleurs et maintenant la fureur, la bimbo explosa dans une terrible grimace :

— Va t'faire foutre, Marion ! Casse-toi à l'aut' bout du monde dans ta putain d'école de bourges ! Tu m'prends pour une débile, mais moi je sais exactement qui t'es. Je sais qu'tu ronfles en grinçant comme ton accordéon. Je sais qu'tu t'laves les ch'veux tous les samedis, que t'as horreur des câpres sur ta pizza et que t'écris des tonnes d'histoires que tu montres à personnes. Tu veux faire d'l'édition hein ? Mon cul. Tu lis l'même bouquin d'puis septembre. Y en aura d'aut', des filles qui t'aimeront malgré ça. Mais j'resterai la seule à t'aimer pour tout ça.

Car elle ne pouvait se permettre de se liquéfier après un tel discours, Pamela s'en alla la tête haute.

Elle déambula longtemps, puis retrouva d'instinct le chemin de chez elle. Sa mère finissait de mettre la table quand elle passa la porte. Son père s'étonna :

— T'es déjà rentrée, ma citrouille ? On pensait que tu mangeais chez ton amie. Tu n'as pas envoyé de texto.

— Le réseau est merdique.

Le pot-au-feu avait le goût de l'amertume, la viande celui d'une chair perdue. Les échos des paroles de Marion se mêlait à la cacophonie des couverts, aux jérémiades maternelle et au JT de Claire Chazal. L'adolescente avait la tête grosse comme une...

— Tu ne manges pas ta viande, ma citrouille ?

— Putain mais stop avec ce surnom d'merde ! Personne veut êt' une foutue courge qui a rien dans la caboche, p'pa ! Personne ! C'est comme ça qu'vous m'voyez ? Comme une pauv' débile même pas foutue d'choisir un fond d'teint d'la bonne couleur ?

— Pamela, tu parles autrement à ton père. Je ne sais pas quelle mouche t'a piquée...

— Ma copine m'a plaquée.

Sur l'instant, il est clair qu'on aurait entendu une mouche péter. L'embarras de son père et la consternation de sa mère creusaient un silence abyssal. Pamela se leva, raide comme un tuteur. Avant que la colère ne reprît le dessus, elle se précipita par la porte d'entrée, enfourcha son vélo et fonça jusqu'à la station-service. Les rétroviseurs roses lui renvoyaient l'image de son visage, bouffi et larmoyant. Dans un coup de sang, elle en fracassa un.

Elle trouva la pompe à essence déserte. Simone devait avoir achevé son service.

Pamela traîna des pieds pendant près de dix minutes sur le bitume, à se rappeler le soir où elles avaient débarqué en fanfare, toutes les trois, et surpris Alix dansant sous le lampadaire. À ce moment-là, elle n'avait rien capté. Simone qui bavait sur sa pin-up, Marion qui l'engueulait. Tout était déjà joué, l'issue inéluctable.

La jalousie la retint encore quelques temps, puis le froid crépusculaire eut raison de sa fierté. La Barbie composa le numéro de son amie.

— Allô, Morticia. T'es chez ta nana ? … Je suis à la station.

Un quart d'heure plus tard, Pamela débarquait à l'appartement, accueillie par quatre paires d'yeux curieuses.

— Je plombe la soirée ?

— Bien sûr que non, la rassura Alix en prenant sa doudoune pour la suspendre. On allait juste passer à table.

La blondasse déglutit. Elle ne tiendrait pas un autre repas dans un silence contraint. Elle libéra les mots, qui se roulèrent dessus, le long de sa langue maladroite :

— Marion m'a tej.

Ses deux amies s'en trouvèrent estomaquées et le repas se profila sous le signe des condoléances. C'était étrange, comme la rupture ressemblait au deuil. Marion était vivante, pourtant. Alors, qu'y avait-il de défunt ?

— Tu l'aimes encore ? hasarda la concierge entre deux cuillerées de potage.

— Cyrille, t'abuses ! l'enguirlanda sa fille.

— Si j'l'aimais pas, est-ce que j'aurais l'impression d'êt' morte à l'intérieur ?

Un étrange conciliabule se tint ensuite dans la chambre sur le devenir du freakshow. La question fut tranchée sans concession par Pamela elle-même : refusant de leur faire prendre parti, et bien décidée à coller aux basques de Marion, elle se cantonnerait à jouer la bonne copine.

— Tiens, un petit cadeau, pour te donner du courage !

Un objet pas plus gros qu'un paquet de chewing-gum fusa des mains d'Alix jusqu'aux siennes. Un briquet bien entamé.

— Tu sais que j'en ai d'autres, Phoque, souffla Simone.

La Barbie fit tourner l'allumoir entre ses doigts las. Elle comprenait bien que quelque chose lui échappait. Il n'y avait rien de pire que d'être bête et au courant.

— J'vais m'en griller une. Vous v'nez me t'nir compagnie ?

Pamela crachait sa fumée vanille à la tronche de la lune. Simone l'épaulait, tandis que son amante faisait les cent pas, en retrait, pour échapper au gaz puant.

— Eh, Alix, l'interpella Pamela entre deux bouffées. Tu sais quelque chose ?

L'adolescente interrompit sa ronde.

— Marion n'a jamais parlé de te quitter, si c'est ce que tu veux savoir. Mais je sais autre chose. Cette andouille devrait se refaire faire les verres, parce qu'elle ne capte toujours pas que t'es amoureuse d'elle. Tu y crois, ça, Pam ? Marion est persuadée de n'être qu'une expérience pour toi. Et elle se persuade que tu es son expérience.

— Donc c'est vrai, elle m'aime pas. Pas comme ça.

— C'est plus complexe, je crois, intervint la gothique.

— On parle de mon cœur brisé ou d'un problème de maths, là ?

— Qui sait...

Alix se rapprocha d'elles, luttant contre le relent qu'invitait l'effluve charbonneuse de la fausse vanille. Elle hésitait encore à livrer le fond de sa pensée, tant il lui semblait déplacé. Toutefois, c'était peut-être bien ce dont Pamela avait besoin.

— Pour être franche, je crois que Marion a bien fait de rompre.

— Merci du soutien ! grinça l'intéressée. Ça fait toujours plaisir...

— Tu ne comprends pas, hein ? Tu t'es pliée en quatre, en huit, en douze... Est-ce que Marion en a eu quelque chose à foutre ? Est-ce qu'elle l'a remarqué ? Est-ce qu'elle s'est donné autant de peine ? Non. Elle manquait trop de confiance pour faire des concessions.

— Mais je lui d'mandais rien.

— C'est justement le problème. En dehors de Marion, qu'est-ce que tu veux vraiment ?

Pamela retroussa les lèvres, le regard égaré. Sa connerie n'avait-elle donc d'égale que sa vacuité ? Aucune volonté n'animait son esprit. La seule réponse possible s'avérait un mensonge.

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