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Une petite escale en bosquet, pour se rafraîchir !

Sauf qu'en y arrivant, vous vous souvenez de ce qu'est la vie sauvage, et surtout de ce que ça représente.

La nature, c'est bien. Soi-disant. Vous, ça vous agace. Déjà, ça déborde de partout ; en poussant, c'est comme si ça vous poussait ; ça ramène vos allergies, rien que d'y penser déjà votre nez grimace ; c'est trop boueux l'hiver, harcelant de pépiements au printemps, trop clair l'été, trop encombré de feuilles mortes en automne ; les étudiants aiment y piqueniquer, ce qui est insupportable ; enfin, les insectes y pullulent, ce qui vous terrifie, car vous êtes maudit.

Oui, vous êtes maudit. Vous en êtes convaincu, malgré votre degré élevé de pragmatisme scientifique. Le petit Billy Kimwell, ce sale gamin de huit ans, vous a un jour jeté un sort parce que vous aviez refusé de faire son devoir de math à sa place. L'éthique, ça ne paie pas toujours. Il avait proféré sa sentence un beau jour de printemps, comme aujourd'hui. « Ah ça ? Et bien tu verras ! avait-il asséné à vos lunettes réfractant la blancheur du soleil. Tu me le paieras ! ».

A l'époque, vous ne saviez pas trop comment vous alliez « le payer ». Après, vous avez compris.

Depuis ce jour, ça n'arrête pas. Chaque fois qu'un insecte est dans le même espace que vous, il essaie de s'introduire dans votre oreille ! Ça ne rate pas. À croire que ces maudites bestioles se passent le mot « Hé, z'avez-vu, c'est le fameux Robert Smith ! Allons-y donc voir dans son oreille ! » se zonzonnent-ils, les uns aux autres. Un vrai cauchemar, qui vous a poussé à délaisser le monde extérieur au profit du calme intérieur. Ce monde poussiéreux, où l'air ne circule pas et où vous êtes protégé par des tapettes à mouches. Mais bon... parfois vous essayez encore. Vous appelez ça l'appel de la nature. Ironiquement, bien sûr.

Le parc Twisted Ouad, pour le commun des mortels, est un bel endroit. S'il porte ce nom auquel personne ne porte attention, c'est probablement à cause de ces arbres tortueux centenaires qui le peuplent bien plus que parce qu'il attire tous les tordus du coin. Ce titre vous convient très bien, car chaque visite de cette "vallée" - ce Ouad - vous tourmente jusqu'au plus profond de votre âme.

La nature est inquiétante.

Mais elle demeure des plus accueillantes quand il faut se détendre après une longue matinée de boulot et quelques menues aventures russes.

Bref. Le parc étend ses tortillements devant vous. Déjà un bourdon tente de s'introduire dans votre conduit auditif. Vous l'esquivez, comme d'habitude. Et puis se pose la question :

Où s'installer ?

C'est bien connu, les amoureux se bécotent sur les bancs publics. Il en est de même ici, en général. Pourtant vous en repérez un, vide. Si vous vous y ruez, tracez les nuages de pollen jusque-là, au 50

Si vous voulez prendre des risques, vivre dangereusement, allongez-vous dans l'herbe au 51

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