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La rue est bouffée par la pluie. Les personnes du bus s'y enfonçent sans réagir. Vous et Marika essayez de vous couvrir avec les moyens du bord.

— Par ici ! clame la russe en se protégeant comme elle pouvait.

L'eau ça rend pressé.

Vous dépassez les silhouettes sans expressions et courrez derrière elle. Vous êtes dans une rue commune d'Arkham, les maisons s'y enfilent les unes derrière les autres, entourées de jardins donnant sur la route. Les architectures varient, mais grosso-modo le style reste néo-classique comme souvent dans la Massachussetts. Devant vous, vous distinguez une anomalie dans le rideau pluvieux, comme si une bulle gigantesque s'y découpait. Vous ralentissez.

Marika vous prend alors la main et vous tire.

— C'est là, viens !

Bousculé, vous vous laissez emporter. A nouveau, vous n'avez pas le choix.

Vous parvenez devant l'étrange espace. La pluie semble s'arrêter au-delà de son seuil. Ça vous effraie. Même, vous ne savez plus bouger. Mais, cette fois encore, votre compagne vous presse et perce derechef la frontière humide. Elle y disparait, tandis que sa main tient encore la vôtre, et vous y emmène. Progressivement, la cloison s'approche. Vous allez bientôt y entrer.

C'est comme traverser une vitre d'eau, ou percer une fine cascade. Vous voici de l'autre côté, trempé, mais pourtant au sec. Vous comprenez qu'ici, dans cette bulle, il ne pleut plus.

Cette sphère surnaturelle vous paraît immense et englobe la maison qui se tient devant vous, en l'isolant du reste du monde. Seules quelques gouttes réfractaires parviennent, on ne sait comment, à percer la paroi et atterrir ci et là, déterminées à suivre le cours normal de la gravité.

Vous regardez machinalement le numéro sur la boite aux lettres : 92, et vous comprenez, avec effroi, que vous êtes arrivés à destination. Albion street. La demeure où Alistair Beck garde l'horrible De Vermis Mysteriis.

Tandis que les être dépourvus de consciences se réunissent à la périphérie de la sphère sèche, Marika vous prend à nouveau la main.

— Tu es prêt ? vous interroge-t-elle d'un sourire désolé.

Cela n'appelle aucune réponse. Impossible de reculer, vos destins sont à présent noués.

Doucement, mais fermement, elle vous emporte vers la maison de cauchemar.


La suite se trouve dans :

L'APPEL de CHELOU — Part 2 : La maison — Un livre dont VOUS êtes l'anti-héros

Sortie en Juin

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