Deux balles.

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Si y a un truc qui me met les boules, c’est bien quand un gars vient frapper à ma porte pour me dire qu’il connaît la fin de mon histoire. Mouais, ça me hérisse le poil, surtout quand il rajoute qu’il veut la modifier. Pour qui il se prend cet abruti… Et d’abord, quelle histoire ? J’suis pas le héros de quoi que se soit, ni d’un feuilleton à la con, ni d’un roman pour jeune fille en fleur, ni d’une BD porno. Je ne suis qu’un gars normal qui mène une vie normale sans faire chier personne… Bon, j’avoue, j’suis un peu porté sur la boisson, j’ai le whisky facile, et j’ai toujours un Smith et Wesson modèle 29 calibre 44 à la ceinture. Ouais, comme Harry…

Donc, pour en revenir aux merdeux qui frappent à ma porte, j’en ai déjà buté deux. Sont repartis les pieds devant avec chacun une bastos entre les yeux. Leur cervelle a servi à refaire la déco de ma cage d’escalier, mais bon, il a quand même fallu que j’essuie le sang qu’ils ont laissé par terre. C’est que j’voudrais pas me vautrer en sortant et dévaler les étages à la façon d’un cascadeur, j’suis trop vieux pour ces conneries. Voilà, j’aime pas qu’on m’emmerde, surtout quand j’ai plus rien à me jeter derrière le gosier.

Je me morfonds depuis plus d’une heure sur mon fauteuil en skï en regardant ma bouteille de Four Roses vide, quand de nouveau la sonnette retentit. Putain, encore un branleur qui veut modifier mon histoire. Tu vas voir ce que je vais te modifier moi… Je me lève, sors mon flingue, tire en arrière le chien, enlève la sûreté et vais ouvrir la porte. Merde, y a personne… enfoiré. J’vais pour refermer la lourde quand :

– Bonjour, tu es le personnage principal de mon film préféré. Je connais la fin de ton histoire et je voudrais la changer.

– T’es où… montre-toi merdeux, qu’on en finisse.

– Non, je ne veux pas finir comme les autres.

– Quels autres ?

– Ceux que tu as flingué comme des chiens.

– Comment tu sais enfoiré ?

– Ben, j’ai regardé ton film… Deux balles en pleine tronche, pile poile entre les yeux. J’adore quand tu flingues avant de poser des questions. J’ai vu tous tes films tu sais.

– Mais de quels films tu parles, j’suis pas un acteur ?

– Mais si, t’es Harry… Tu vois bien que je te connais… Je sais comment fini le film dans lequel tu joues actuellement.

– Ah ouais… et comment il finit alors ?

– Ben tu me colles une balle entre les yeux. Ce serait bien si on pouvait changer la fin, je suis là pour ça.

– Tu penses que ça me suffit pour te croire ? Dis-moi un truc qui me prouve vraiment que t’as vu le film.

– Heu… Ton fauteuil en skï est marron… ta bouteille de Four roses est vide… tu tiens ton caleçon avec des bretelles.

– Merde… C’est incroyable que tu saches tout ça !

– Je peux sortir de ma cachette maintenant. J’ai une idée pour modifier la fin du film.

– OK, OK, tu peux te montrer… Bon, je ferme la porte et on recommence la scène. Je suis dans mon fauteuil, tu frappes, je viens t’ouvrir et tu me dis comment on fait. Ça te va ?

– Oh oui Harry, génial. N’oublie pas de grommeler quand tu ouvres la porte, faut que ça fasse réel.

– D’accord…

Toc toc…

– Putain, encore un merdeux qui vient me faire chier.

Je me lève, sors mon flingue, tire en arrière le chien, enlève la sûreté et vais ouvrir la porte.

– Bonjour, tu es le personnage principal de mon film préféré. Je connais la fin de ton histoire et je voudrais la changer.

Bang, bang…

The end.

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