Sous surveillance

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Draco n’avait pas l’habitude d’être nerveux.

Il savait garder le contrôle. Le silence. Le regard froid. Même lorsque tout brûlait à l’intérieur.

Mais depuis que Ginny lui avait dit que Ron "avait accepté", ou du moins cessé de hurler, il n’arrivait plus à respirer normalement.
Il y avait quelque chose de pire que la haine ouverte : l’attente. Le regard d’un frère prêt à bondir au moindre faux pas. Draco le sentait, comme un sortilège suspendu au-dessus de sa tête.

Alors quand, dans un couloir vide du premier étage, Ron Weasley lui dit :

— Viens. Faut qu’on parle. Seuls.

Draco hésita à peine. Il n’était pas du genre à fuir.
Mais son cœur accéléra un peu. Juste un peu.

Ils marchèrent en silence jusqu’à une salle vide, sans tableau ni oreille qui traîne. Ron s’arrêta au milieu, les bras croisés, le regard dur.

— J’ai pas changé d’avis sur toi, Malefoy. Faut que ce soit clair dès maintenant.

Draco planta ses yeux dans les siens, glacials mais francs.

— Parfait. J’ai pas besoin que tu m’aimes. Seulement que tu me laisses être avec elle.

Ron serra la mâchoire, mais ne détourna pas les yeux.

— Si tu veux que je te laisse une chance, va falloir que tu me dises une chose. Une seule. Et t’as pas le droit de mentir.

— Je t’écoute.

— Pourquoi elle ?

La question tomba, lourde, sincère. Ce n’était pas un piège. C’était… réel. Une question de frère, pas d’ennemi.

Draco baissa un instant les yeux. Puis il inspira profondément.

— Parce qu’elle me voit. Pas comme un Malefoy. Pas comme un lâche de la guerre. Pas comme l’arrogant d’avant. Elle me regarde comme si j’étais plus que ça. Et quand je suis avec elle… je me sens comme si je pouvais l’être.

Ron ne dit rien. Pas tout de suite.
Draco continua, doucement :

— J’ai grandi dans la peur, la haine, les mensonges. J’ai vu ce que ma famille est capable de faire. J’ai suivi… parce que j’étais trop faible pour faire autrement.

Il leva les yeux vers Ron.

— Ginny, elle, m’a obligé à choisir. À devenir un homme. Elle me tient debout, même quand tout m’échappe.

Ron resta figé.

Puis, enfin, il soupira. Un long soupir comme s’il déposait un poids invisible.

— Je te préviens, Malefoy. Si un jour je la vois pleurer à cause de toi, t’auras intérêt à savoir courir. Et très vite.

Draco esquissa un sourire.

— Noté.

Ron hocha la tête, puis, dans un geste presque imperceptible, tendit la main.

Draco la regarda une seconde.

Puis la serra.

Le contact fut bref, sec, mais lourd de sens. Pas une alliance. Pas une amitié. Mais un cessez-le-feu. Et, peut-être, une trêve.

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