Je suis dans ma chambre, seule dans mon lit et la porte s’entrebâille. Mon cœur se met à battre à tout rompre et la peur me paralyse complètement, m’obligeant à fixer cette porte. Elle finit de s’ouvrir, donnant sur un long couloir obscur. Deux yeux complètement blancs me fixent et un long frisson me parcours le dos. Puis ils disparaissent. J’arrive enfin à bouger ma tête mais je n’ose pas regarder autour de moi, le silence étant trop lourd et trop pesant pour cacher quelque chose de bon. Ce silence dure plusieurs minutes et la peur en moi augmente. Je sais qu’il va se passer quelque chose, je le sens, mais impossible de savoir quoi.
Je me réveille en sursaut, trempée de sueur et tremblante. La porte de ma chambre est grande ouverte alors que je suis persuadée de l’avoir fermée. Je me lève alors pour la barrer. Tout est calme dans la maison, trop calme pour moi. Je me frictionne les bras avant de retourner sous la couette. « Ce n’était qu’un mauvais rêve, ce n’était qu’un mauvais rêve ». Après plusieurs minutes à me répéter ce mantra dans la tête, j’arrive à fermer les yeux et à me rendormir.
Le silence est de plus en plus oppressant et soudain, je sens un souffle sur ma main. La pièce est à moitié plongée dans la pénombre alors je tourne vivement la tête vers ma main pour voir ce qui me touche. Mais il n’y a absolument rien. La panique me reprend alors que j’avais réussi à la refouler. Dans la minute qui suis, j’entends des pas, d’abord lointain puis de plus en plus proche, comme de quelqu’un courant vers moi. Je me met à hurler en réussissant à me cacher les yeux avec mon bras. Le bruit s’arrête d’un coup. Quelqu’un me fait face, j’en suis convaincue mais impossible de vérifier. Je suis censée être seule chez moi… J’ai le souffle court et je suis complètement affolée mais, malgré ça, je n’entends plus rien. Je prends alors mon courage à deux mains et enlève mon bras de devant mon visage pour voir … rien du tout. Je deviens folle, j’en suis persuadée. Puis, une odeur très forte et entêtante de rose me parvient, provenant de partout et de nulle part à la fois. Elle me donne mal à la tête et je ferme les yeux quelques secondes pour faire partir la migraine. Et quand je les rouvre, je pousse un cri de terreur pure. A quelques centimètres de mon visage se tient une femme toute habillée de gris, les yeux entièrement blancs, comme si elle était aveugle. C’est la dernière chose que je vois avant de sombrer pour toujours dans le néant.