Le banc de Souvenir
Chaque soir, à l’ombre du vieux chêne au bord du lac, elle venait s’asseoir sur le même banc. Le bois grinçait toujours un peu sous son poids, comme pour lui rappeler qu’il n’était plus tout jeune — tout comme elle.
Autour d’elle, le monde changeait. Les arbres grandissaient, les visages passaient, les saisons dansaient. Mais elle, elle restait là. Elle fermait les yeux… et elle se souvenait.
Des rires d’enfants, de courses dans les hautes herbes, de mains qu’on serre fort en promettant de ne jamais se lâcher. De ce garçon aux yeux clairs qui lui avait juré qu’ils reviendraient ici chaque année. Il n’est jamais revenu.
Le banc est devenu son refuge. Chaque planche, chaque éclat du bois portait un morceau de sa mémoire. Elle ne parlait pas, elle écoutait. Les souvenirs parlaient pour elle.
Un jour, elle ne revint plus.
Mais le banc est toujours là.
Et parfois, quand le vent souffle doucement, on croit entendre un rire léger, une chanson ancienne… ou le soupir tendre d’un souvenir qui ne veut pas mourir.
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