Épilogue : Quelque mois plus tard
San Francisco, mars. Le vent marin portait encore la morsure de l’hiver, mais le soleil commençait à oser des percées timides entre les nuages. Maya marchait dans les rues sinueuses de la ville avec son carnet sous le bras, le regard attentif, l’âme tranquille.
Elle sortait tout juste d’un atelier d’écriture. La dernière séance du programme.
Six mois. Six mois à écrire, à douter, à se découvrir loin de tout ce qu’elle connaissait. Loin de Leo. Et pourtant, il n’avait jamais été aussi proche. Il vivait dans ses pages, dans ses souvenirs, dans cette force qu’elle avait appris à faire grandir sans l’attendre.
Elle entra dans un petit café au coin de Hayes Street, un endroit qu’elle avait adopté dès la première semaine. La serveuse la reconnut immédiatement.
— Le thé noir habituel ?
— Oui, merci.
Maya s’installa près de la fenêtre, sortit son carnet, et relut les dernières pages. Le stylo hésita un instant… puis elle commença à écrire.
« Aujourd’hui, je ne suis plus une fille qui se cache derrière les mots. Je suis celle qui les choisit. Celle qui les offre. Je suis celle qui revient. »
Elle referma doucement le carnet, puis saisit son téléphone.
Il y avait un message non lu. De Leo.
« J’ai trouvé notre banc. Il t’attend. Moi aussi. »
Son cœur accéléra. Elle regarda par la fenêtre. Il était peut-être temps.
Elle tapa une réponse :
« Mon vol atterrit demain. Et j’ai des choses à te lire. »
Elle ajouta un point final. Pas à l’histoire. Juste à ce chapitre.
Puis elle regarda au loin, là où le ciel rejoignait la mer.
Et elle sourit.

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