Je n’éteindrai plus ma lumière

Je n’éteindrai plus ma lumière.

J’ai été le phare dans sa nuit,

le silence qui tient quand tout fuit.

J’ai porté ses failles comme un serment,

sans bruit, sans plainte, tout doucement.

Il brillait d’un éclat impossible,

de ces flammes qu’on croit indestructibles.

Il avait ce charme indéfinissable,

et moi je tenais l’inévitable.

Mais je n’éteindrai plus ma lumière,

je ne serai plus l’ombre derrière.

Je peux aimer sans disparaître,

je peux être forte sans me taire.

Je n’éteindrai plus ma lumière.

J’ai confondu tendresse et oubli,

j’ai cru qu’aimer c’était le prix.

De s’effacer pour qu’il respire,

de devenir l’air qu’il inspire.

Mais à force d’être là pour deux,

j’ai oublié d’être heureuse, un peu.

Aujourd’hui je reprends ma place,

et je transforme mes cendres en grâces.

Car je n’éteindrai plus ma lumière,

je ne vivrai plus à l’envers.

Je peux donner sans m’effacer,

et marcher seule sans me briser.

Je n’éteindrai plus ma lumière.

Je ne suis pas là pour sauver,

je ne suis pas là pour plier.

Je suis là pour vibrer, briller, exister.

Non, je n’éteindrai plus ma lumière,

je suis un feu, une rivière.

Je peux aimer sans disparaître,

et devenir ce que je veux être.