Chapitre 2 : Bon retour parmi nous

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Nolwan avait toujours les yeux fermés. Après quelques secondes, rien ne s'était encore passé, il daigna donc les ouvrir. Lorsqu'il vit la mine abasourdi des villageois, il devina que quelque chose d'imprevu venait de se passer. C'est alors qu'une voix qui lui était familière vint l'interrompre :
- Je vois que tu t'es encore attiré des ennuis !
Tous les villageois se retournèrent. Un homme se trouvait sur le toit d'une maison. Il portait des protections métalliques aux jambes et aux avants bras. Et une tenue entissus noir en dessous, ainsi que des cheveux bruns grisés. Il portait également un sabre dont la lame était particulièrement épaisse.
- Monsieur Osaka ! le reconnut Nolwan.
L'archer dirigea à présent son arc vers l'épéiste et décocha une multitude de flèches à une vitesse hallucinante. Cependant, Gool Osaka, l'épéiste en question, n'eut pas grand mal à les éviter, sautant de tuiles en tuiles sur le toit de la maison.
- Il a osé interrompre l'exécution ! s'écria Danton, éliminez-le !
Aussitôt, plusieurs membres du clan en toge blanche se mirent à la poursuite de l'intru.
Tandis que Nolwan observait tout ça de loin, une voix féminine lui adressa :
- Concentre-toi sur ta situation, abruti !
Il baissa sa tête avant de voir Reyna, une jeune fille aux jolis cheveux écarlates qui se trouvait en suspension sur le poteau, grâce à ses deux épées qu'elle avait planté dans ce dernier pour s'y agripper. Elle parvint jusquà Nolwan avant de le defaire de ses liens sous le regard confus de celui-ci. Une fois libre de mouvement, Nolwan effectua un saut jusqu'à l'une des plateformes qui se trouvaient à mi-hauteur du poteau. Reyna en fit de même.
- Reyna ?! Que faites-vous là, toi et ton père.
- On était venu voir Maitre Rodha Normalement, mais on a appris récemment sa mort et on voulait présenter nos condoléances.
- Oui mais ça n'explique pas ce que vous faites ici, exactement.
- Je suis désolé mais...
Reyna dégaina l'une de ses deux épées et affligea un coups dans la nuque de Nolwan et ce dernier perdit connaissance.
- Nous n'avons pas le temps de discuter !
Reyna pris ensuite Nolwan sur son dos, pui prévint Gool.
- C'est bon, papa ! Je l'ai !
Gool, qui était en train d'échapper à ses poursuivants en sautant de toits en toits, répondit :
- Parfait ! Alors on rentre !
Aussitôt, Reyna brandit l'une de ses épées, dont la lame était devenue bleue marine, puis lança un sort qu'elle maitrisait très bien :
- Dragon Aqueux !
Le même dragon aqueux qui avait sauvé Nolwan prit forme à partir de la lame de son épée puis Reyna grimpa sur son dos avec Nolwan, toujours évanoui. Elle dirigea le dragon vers son père, puis Gool embarqua aussi avant que la créature magique ne s'enfuie au loin, semant ses poursuivants.
Danton fit signe à tout les membres du clan de ne pas les prendre en chasse.
- Si les mages de la principauté s'en mêlent, cela risque de rudement nous compliquer la tâche. Nous récupèreront Nolwan d'une autre façon, tant pis !
Danton se tourna vers son fils Falen, qui était agenouillé au sol, le regard vide, toujours sous le choc de la précédente révélation.
- Tant que notre nouveau chef est parmi nous, poursuivit Danton en indiquant son fils, c'est le plus important !
Falen serra ses poings en martelant le sol de coups, laissant libre court à sa colère :
- Tu me le paieras, Nolwan !

~

Gool se prit un énorme coup sur la tête avant de tomber par terre en gémissant :

- Aïe !

- Tu peux m'expliquer pourquoi il se retrouve dans cet état, imbécile !

Reyna, son père et sa mère se trouvait dans la chambre de cette dernière, où Nolwan reposait dans le lit, toujours dans les vappes.

Lesli, la mère de Reyna, dont les longs cheveux écarlates rappelaient ceux de sa fille, fit entendre sa colère :

- Je te préviens : si il en garde des séquelles...

Gool se releva en titubant, se tenant la tête :

- Mais chérie... Je t'assures que ce n'est pas de ma faute.

- Ah oui ? Alors comment expliques-tu que cela fasse déjà deux jours qu'il ne se réveille pas ?

- Ben... C'est Reyna qui lui a mit un coup pour que l'on puisse le transporter plus librement. Dis lui toi ?

Tandis que ses parents se tournèrent vers elle, Reyna haussa les épaules.

- Ce n'est pas moi.

Lesli lança un regard noir à son mari:

- En plus tu oses accuser ta fille ? Espèce d'animal !

Elle se mit à courir après Gool qui tenta de s'enfuir en sortant de la chambre.

- Reviens ici, que je t'attrape !

On les entendait chahuter dans toute la maison. Et c'était comme cela presque tous les jours pour Reyna. Bref, la routine. Cependant, ils firent tellement de bruit que cela eu pour conséquence de réveiller Nolwan.

Il commença par ouvrir lentement les yeux. Puis cligna abondement pour se réhabituer à la lumière. Reyna se précipita vers son lit :

- Alors ? Tu reprends conscience ?

Nolwan se redressa en se tenant le cou qui lui était encore douloureux puis observa tout autour de lui. Des murs bleus, une petite table de chevet à côté de lui, un bureau en face, à côté d'une fenêtre dont les rideaux rouges laissaient quand même filtrer la lumière du jour.

- Où suis-je ?

C'est alors que Reyna entra dans son champ de vision. Ainsi, tout lui revint en mémoire.

- Ca va ? s'inquiéta Reyna qui avait remarqué la confusion dans le regard du garçon.

Soudain, il sursauta puis bondit du lit en s'écriant :

- Maitre Danton ! Où est-il ? Et les autres membres du clan ? Et Falen ? Où sont-ils ?

- Du calme ! On est de retour à la principauté. Il ne sont plus là.

Les derniers souvenirs commençèrent à affluer dans la mémoire de Nolwan qui se tint la tête.

Il se dirigea ensuite vers la fenêtre en écartant les rideaux, admirant le paysage : c'était une magnifique ville qui s'étendait à l'horizon. De belles maisons, certaine plus grandes que d'autres, les villageois qui s'affairaient dans la rue, etc... La principauté de Makomo !

- Je suis resté inconscient combien de temps ?

- Deux jours, lui répondit Reyna.

Nolwan cessa de regarder par la fenêtre, se tourna vers son homologue :

- Il faut absolument avertir le roi et les mages de ce qui s'est passé ! D'ici peu, les membres de mon clan pourraient débarquer pour me récupérer !

- Tu sais bien que non, l'interrompit Reyna. Une alliance a été signé il y'a bien longtemps entre ton clan et la principauté. Ils ne prendraient pas le risque de le briser. Et puis avec les mages que nous comptons parmi nos rangs, ajoutés au clan Astral qui rêverait d'en découdre avec eux, ils auraient plus à perdre qu'à y gagner à nous attaquer.

Nolwan pris conscience du fait que Reyna avait raison. En vérité rien ne leur servirait de s'en prendre à lui.

Soudain Nolwan se rappela également que c'était Reyna elle-même qui lui avait asséner le coup qui lui avait fait perdre conscience. Il se rapprocha d'elle en colère :

- Eh ! D'ailleurs qu'est-ce qui t'a pris de me frapper aussi violemment ?!

Reyna le repoussa de son bras droit :

- Tu étais sous le choc sur le moment. Tu n'étais pas apte à faire face à la situation et je devais t'évacuer de toute urgence. Je n'ai pas eu d'autres alternatives.

- Mouais... répondit Nolwan d'un ton pas très convaincu. On en reparlera quand même...

Ils furent soudain interrompu par les chahuts des parents de Reyna qui n'avaient pas fini de se prendre la tête :

- C'est quoi ce boucan ? fit remarquer Nolwan en levant un sourcil.

Reyna soupira et sortit de la chambre, Nolwan sur ses pas.

Ils descendirent les escaliers et arrivèrent dans le salon où Lesli tenait Gool par le cou tandis que ce dernier luttait pour respirer. Reyna soupira une énième fois.

- Papa, maman ! Cessez de vous disputer comme des enfants, à la fin !

Lesli leva la tête et vit que Nolwan était sur pied. Aussitôt, elle lâcha son mari et se précipita vers lui :

- Mon petit Nolwan, tu vas bien ? Tu n'as mal nul part ? Que s'est-il passé ?

- Non, non ! Tout va bien.

Lesli lui caressa affectueusement la tête :

- Si tu veux tu peux rester ici autant que tu le veux ! J'ai appris ce qui s'est passé pour ton maitre. Je sais à quel point il comptait pour toi... J'en suis navré.

La mort de Rodha lui revint alors en mémoire. Mais Nolwan avait déjà passé le seuil du deuil :

- Je vous remercie de votre compassion madame Osaka. Mais je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse. Vous m'avez déjà accueilli pendant mes deux jours d'inconscience et je vous en remercie. Mais je dois retourner voir ma tante, elle doit être morte d'inquiétude.

- D'accord ! Prends bien soin de toi, dans ce cas. Et ne force pas trop. Tu m'as l'air encore faible.

Nolwan se rendit vers la porte d'entrée pui adressa à Gool :

- Je vous remercie de m'avaoir sauvé monsieur Osaka.

- Tu m'en vois ravi ! Et heureux de te revoir en forme, Nolwan !

Après avoir échangé un dernier regard avec Reyna, il sortit de la maison.

~

Tandis que Nolwan arpentait les rues de la principauté en direction de chez sa tante, il remarqua que sur le chemin, tous les villageois qu'il croisait lui lançait des regards remplis d'admiration de bienveillance, de sourire et parfois même ils applaudissaient. Soudain, certains se mirent à crier :

- Vive le fils du héros !

- Gloire au Silver Master !

Nolwan pressa le pas quelques peu gêné. C'est alors qu'il bouscula accidentellement dans un petit garçon qui fit tomber une pile de journaux.

- Oh ! Pardon gamin. s'excusa t-il.

Mais le petit garçon le regarda d'un air béa, incapable d'articuler le moindre mot. Nolwan trouvait ces comportements de plus en plus bizarre, puis c'est alors qu'il ramassa un des journaux qui étaient tombés par terre.

" Le fils du héros Jonas Silver est de retour !"

Voilà ce qu'affichait la première page du journal. "Impossible" songea Nolwan. Il songea ensuite à sa tante.

- Ca veut dire que... Tante Ayako !

~

Après avoir traversé plusieurs rues au pas de course, il s'arrêta devant une petite maison, celle de sa tante. Il frappa trois coups à la porte.

C'était une femme d'âge moyen, un peu moins de quarante ans, vêtue d'un châle mauve et d'un ruban de la même couleur dans ses cheveux bruns qui lui ouvrit la porte.

- Nolwan ! Mon chéri ! s'écria la femme.

- Bonjour, tante Ayako !

Sa tante l'enlassa affectueusement tandis que Nolwan plongea dans son étreinte réconfortante.

- Je savais que le journal disait vrai ! Tu es bien revenu ! Viens, entre !

Nolwan rentra dans la maison. Elle n'avait pas changé depuis son dernier passage. Toujours aussi petite. Il y' avait peu de pièce mais Ayako y vivait toute seul alors cela lui suffisait.

- Tu vas bien ? Pourquoi as-tu mis autant de temps avant de me donner donner de tes nouvelles ? Ca fait quatre ans que je ne t'ai pas vu ! Comme tu as grandi !

- Je suis désolé tante Ayako. Mais j'avais beaucoup à faire.

Nolwan s'assit sur l'une des quatres chaises que comptait la table en bois qui se trouvait au milieu de la pièce principale.

- Donc tu as lu le journal toi aussi ?

Ayako acquiesça.

- Alors... Tu... Tu es vraiment de retour ? Ou juste de passage ?

Nolwan échangea brièvement un regard mélancolique avec sa tante avant de se lever en écartant ses bras :

- Non... Je suis bien de retour !

Sa tante Ayako fondit en larme en se jetant dans ses bras :

- Je suis si heureuse ! Tu m'as manqué, tu sais.

- Moi aussi tante Ayako. Moi aussi...

Ils restèrent comme cela pendant quelques instants tandis que Nolwan sentait l'étreinte chaleureuse de sa tante. Après quelques secondes, ils se décollèrent. Puis Ayako se remit calmement de ses émotions.

- Maintenant que tu reviens à la maison...

Soudain elle fit volte-face et attrapa Nolwan par le colle en le réprimendant :

- Lors de ton dernier passage ici, tu as laissé ta chambre dans un état pitoyable ! Alors tu vas me faire le plaisir de la ranger et d'aller faire les courses ! On reprend les vieilles habitudes, maintenant !

Nolwan acquiesça, mort de trouille et surpris par son changement de comportement. " Elle montre enfin son vrai visage finalement..." pensa-t-il.

~

Après avoir passé une heure entière à ranger sa chambre, Nolwan partit enfin faire les courses. Tante Ayako le regarda partir par la fenêtre et ne put s'empêcher de laisser couler des larmes au coins de ses yeux :

- Bon retour parmi nous... Nolwan !

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