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Forêt de Bouconne & Golf de Vieille-Toulouse

Selima avait laissé passer le flot des employés se dirigeant vers les différents sites aéronautiques de l’ouest toulousain avant de prendre sa modeste Twingo et se diriger vers la forêt de Bouconne. Il lui fallait un endroit discret pour se familiariser avec le Glock. Elle n’avait que deux chargeurs et ne pouvait se permettre de gaspiller les munitions, mais elle ne pouvait pas non plus prendre le risque d’utiliser une arme défectueuse. Elle avait pris soin de démonter chaque pièce du pistolet et de le réassembler. En Libye, elle avait appris à le faire les yeux bandés. Mécaniquement, le flingue était parfait, mais elle voulait tout de même s’assurer qu’il était correctement aligné en tirant quelques balles.

Elle laissa la voiture sur un parking désert et s’avança profondément sous les arbres. Elle finit par découvrir une zone dégagée sur une vingtaine de mètres, largement suffisante pour ses essais. Elle sortit de son sac un carton d’une dizaine de centimètres ainsi qu’un morceau de fil de fer enroulé et fixa sa cible improvisée sur le tronc d’un gros chêne. Elle se recula d’une quinzaine de pas et tira rapidement trois coups, d’instinct. Elle remit le cran de sureté de l’arme et se rapprocha. Deux balles avaient atteint le carton près du centre, la troisième était juste sur la bordure, un peu plus bas. Elle revint à son poste et tira à nouveau, en prenant le temps d’ajuster sa visée. Ce tir était parfaitement groupé, au centre. Elle décrocha le carton, éjecta la balle de la chambre et ôta le chargeur. Il lui restait onze balles, largement suffisant pour ce qu’elle avait à faire. Elle remit toutefois en place le chargeur plein. Elle se mit en quête des douilles tirées, par habitude plus que par nécessité, et rangea l’équipement dans son sac. Elle retira le grand sweater qu’elle avait enfilé sur ses vêtements de ville ainsi que ses gants de latex et les glissa dans un sac poubelle. Elle se débarrasserait de ces accessoires pollués par les résidus de tir dès que possible.


Moins de trente minutes s’étaient écoulées lorsqu’elle retrouva le parking. Il n’y avait toujours aucun autre véhicule. Elle se remit au volant avec pour destination le golf. Sur le chemin, elle s’arrêta dans une zone industrielle proche de Colomiers et jeta le sac dans un container déjà bien rempli.


Il était un peu plus de midi quand elle engagea sa petite voiture sur le chemin menant au club house. Elle croisa plusieurs golfeurs qui revenaient vers leurs véhicules en poussant leurs chariots. Quelques personnes en tenue de ville entrèrent dans le bâtiment. Personne ne fit attention à la jeune femme brune. Il ne lui fallut pas longtemps pour retrouver l’emplacement qu’elle avait remarqué lors de sa première visite. Elle essaya de visualiser l’arrivée de Leonorov. L'Audi qui s’arrête devant l’entrée. Le chauffeur se dirige vers l’arrière pour sortir le matériel. Le Russe attend à proximité. C’est le moment de tirer. Il faudra quelques secondes à l’employé pour sortir son arme et trouver une ligne de tir. Largement assez pour que Selima puisse l’abattre à son tour avant de dégager et retrouver sa voiture. Le seul risque était qu’un autre véhicule se présente en même temps.

Satisfaite, elle reprit la Twingo pour rentrer à la Villa Tolosa.

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