Si j’ai bien compris, le féminisme c’est le moment où une femme assume sa féminité.

Par exemple, quand Nadine m’a dit qu’elle prévoyait de troquer ses culottes pour de jolies petites ficelles appelées strings, je lui ai dit : « Bravo, ma Nadine, tu te féminises ! »

Elle n’avait pas l’air contente sur le coup et m’a tourné le dos toute la soirée. Mais comme elle avait ses règles, je me suis dit qu’elle devait être de mauvais poil. Deux jours plus tard, elle m’a quitté pour un type nommé Randall Flagg. Parait que c’est un salaud. Tant pis pour elle.

Pour ma part, j’ai retrouvé l’amour auprès de Lucy. Elle ne s’est pas encore féminisée car elle passe trop de temps dans la cuisine. Je la force à rien pourtant. Elle a seulement dû recevoir une éducation inculquant des valeurs.

Parfois, je suis peinard dans le fauteuil, à attendre le plateau repas et je lui dis : « Allez, ma Lucy, arrête un peu avec tes casseroles et viens te reposer ! » Alors j’entends tous ses outils dégringoler dans l’évier et elle accourt dans le salon. Souvent, elle pense à m’amener une bière au passage. Et quand elle oublie, je lui demande gentiment d’y retourner.

Des fois je réfléchis et je me dis que c’est peut-être sa façon à elle de se féminiser. J’sais pas trop.

En tout cas, le féminisme, c’est un truc vachement bien je trouve.