Chapitre 1.10

13 minutes de lecture

J’aurai pu rentrer à la maison, lorsqu’Uiba et moi nous sommes quittées. Peut-être que c’est ce qu’il aurait fallu faire. Mais une force inconnue me retient. Un terrible mal de ventre accompagné d’une lourde angoisse, dissimulée au fond de la gorge, me donnant de terrible envie de vomir.

Pendant un long moment, je reste recluse dans une ruelle au hasard, à la recherche d’un peu de calme en regardant des vidéos de chats, pour me détendre. Trop de choses remuent en moi.

Maman, Masa, Joseph.

Qu’est-ce qui s’est passé entre eux ? Quelque chose me dit que c’est peu net.

Jamais mon père n’a évoqué un quelconque lien avec celui de Fuyu.

Une fois, nous regardions la télévision, Joseph, Fuyu et moi. Le film qu’on visionnait contient une scène d’enterrement et arrivé à celle-ci, mon père s’est empressé de zapper. Quand je lui ai demandé pourquoi, le lendemain alors qu’il m’habillait pour l’école, il m’a expliqué avec douceur et calme :

— Le papa de Fuyumi est mort, quand elle était petite. Et regarder un enterrement aurait pu lui rappeler de mauvais souvenirs.

J’ai simplement acquiescé et fait de même lorsqu’il m’a exigé de ne plus jamais évoquer cela, surtout devant elle. Ensuite, je lui ai demandé s’il avait connu et il m’a répondu :

— Non, jamais.

— Mais pourquoi ?

Je vivais dans un monde où tout le monde se connaissait…

— Si je ne connaissais pas ta maman, Yuni-chan, comment je pouvais connaître son mari ?

Il a rit en prononçant cette dernière phrase.

Pourquoi tant de secret ? C’est louche.

Après avoir réalisé que me planquer dans une rue lugubre en regardant des vidéos de chatons ne va pas me sortir de mes ruminations, je pars zoner du côtés des magasins en tout genre, à la recherche d’un cadeau pour Saki, lorsque j’irai la voir deman. En fin de compte, aller lui rendre visite ne serait pas une si mauvaise idée mais pas question de débarquer les mains vides. Déjà que je vais squatter chez elle…

Après une longue chasse au trésor, je tombe enfin sur quelque chose avec de la valeur mais pas trop cher : une petite boule de neige, dans laquelle se trouve des dragons, derrière un paysage montagneux. Saki les adore. C’est parfait, donc. Malheureusement, pratiquement l'entièreté de mes économies va y passer. Tant pis, Saki le mérite bien. Lors du passage en caise, je pleure mes ancêtres, en scannant ma carte de crédit et prie pour trouver du papier cadeau passable à la maison, parce qu’il y a plus de sous.

Tout est parti en BD et en billets d’avion.

J’aimerai savoir à quoi bon avoir des parents si ils ne fournissent pas un minimum d’aide…

En quittant le magasin, je me dirige instinctivement vers la bibliothèque. Heureusement, j’ai une idée bien précise de comment je vais occuper mon temps, jusqu’au départ de maman. C'est au moment où quelques employés tournent autour des étagères pour nous informer de la fermeture que je reçois un message de Fuyu.

La sorcière qui dit chocolatine : Maman vient de partir. Tu peux rentrer.

Comme je n’ai pas répondu aux précédents messages, je fais de même avec celui-ci et à la place, j’envoie ce que je me suis évertuée à écrire, relire et corriger ces dernières heures. J’espère une réponse…

De retour à la maison, Pochi m'accueille avec une joie démesurée.

Il tend la langue devant moi, en remuant la queue, et semble surexcité. Soit le passage de maman fut catastrophique et il est soulagé de me voir, soit il a une promenade à me réclamer.

Fuyu se précipite vers moi aussitôt que je ferme la porte d’entrée.

— J’étais tellement inquiète ! s’écrit-elle.

Je lui souris vaguement. Aucun mot ne parviendra à sortir de ma bouche, alors d’un regard, je lui adresse mes plus sincères excuses. Ma sœur pose ses mains sur mes joues et ancre ses yeux dans les miens, comme lorsque nous étions à l’aéroport. En y repensant, je songe à tout ce qu'il s'est passé depuis mon arrivée. On aurait dit que des semaines se sont écoulées en deux jours...

— Maman est partie.

— Je sais, j’ai eu ton message. Je ne serais pas rentrée sinon. J’ai besoin d’aller dans ma chambre.

— Oui, bien sûr.

Je m’y enferme et prends place face au bureau, après avoir remis le sachet du cadeau de Saki dans un tiroir. Moi qui espérais un peu de solitude et de tranquillité, Fuyu débarque, sans bien évidemment frapper à la porte.

— Ça s'est bien passé avec Saki ?

— Et toi, Rei, comment il va ?

— C’est pas poli de répondre par une question… Il va bien. Mais…

Elle pousse un soupir qui trahit ses larmes. La voir ainsi me fend le cœur alors très vite, je me redresse pour rassurer ma sœur d’une accolade.

— Il va bien, hein… physiquement, reprend Fuyu. Mais j’ai appris qu’il s’était fait viré, il y a deux mois, devant maman, là tout à l’heure. Elle a voulu lui faire un certificat d'arrêt maladie de quelques mois pour récupérer. Enfin, bref. Là… il a eu l’air trop gêné. J’ai essayé de le rassurer, parce qu’il est légitime d’avoir ce congé. Puis, il m’a expliqué qu’on l’a licencié. Il n’a rien osé me dire. Deux mois… et je n’ai rien vu. Deux mois à vagabonder dehors des heures, parce qu’il avait honte… des nuits à ne pas dormir, en me promettant que ça allait...

Elle me raconte ensuite que maman lui a suggéré avec tout le sang-froid qui la caractérise que nous pouvions vivre convenablement avec le seul salaire de Fuyumi et les aides de Rei et qu’il devrait mettre le temps et la liberté qu’il a à profit pour se reposer. Ensuite, elle a passé un sacré savon à son gendre pour avoir fait une telle cachotterie et ne s’est pas gênée de lui faire remarquer que dans d’autres circonstances, elle n’aurait pas laissé Fuyu avec lui, parce que la traiter ainsi n’est pas acceptable. Heureusement, elle ne s’est pas éternisée en reproche. De toute façon, Rei a reçu ses remontrances avec dignité et s’est contenté d’acquiescer, en promettant de travailler à se rattraper auprès de son épouse. Fuyu ne précise pas si maman m'a réclamée ou parlé de moi. De toute façon, je m'en fous. J’essaye plutôt de me retenir d’exploser et me révolter contre toute l'amertume dont l’a accablé ma mère et qu’il ne mérite certainement pas. Mais lorsque Fuyu m’expose le dernier point de la visite, je ne me retiens pas :

— Quoi ?! je rugis.

Maman a prescrit des cachets à Rei.

— Rassure-moi, il a refusé ?

— Ben non…

— Et toi ? Il ne va pas les prendre quand même !

— Moins fort… il dort, là.

J’espère sérieusement qu’elle se moque de moi. Malgré moi, mes jambes effectuent les cent pas, à bout de nerf.

— Tu vois pas ? Elle veut le lobotomiser, comme nous !

— Hein ? Mais tu délire ! Purée, Yuna, il est déprimé, faut qu’il prenne quelque chose.

— S’il est déprimé, nous on est là, il peut faire ce qu'il veut qui lui plaît, se changer les idées. Ou au pire, si c'est vraiment la crise, demander à avoir un bon psychiatre. Pas des putains de cachets.

— C’est juste parce que maman les lui a prescrit que tu dis ça. Et avec quel argent on paye le psychiatre ? Avec toutes les taxes qu'on nous ajoute, en ce moment, la vie en général...

— J’ai toujours été contre les antidépresseurs, Fuyu. Et moi, je vais trouver un travail. T'inquiète pas.

— S’il te plait, je n’ai pas envie qu’on se dispute.

Elle pique ma place au bureau et pose un coude sur la table pour soutenir sa tête contre la paume de sa main.

— Je suis désolée. Écoute, au final… à part ça, si Rei va bien, c’est tout ce qui compte. Le reste, on s’en fout. Tu es soulagée ?

Dakiyoseru [demander un câlin], prononce-t-elle, simplement.

A sa demande, nous nous enlaçons, jusqu’à être coupées par l’arrivée de Rei.

— Qu’est-ce qui se passe ? Je vous ai entendu crier.

— Rien ! Rien, dit Fuyu. C’est rien.

Heureusement qu'on a eu la présence d'esprit de s'engueuler en français. Je n'imagine même pas sa tête, ni son état s'il avait compris. D'ailleurs, il est si fatigué que des poches au bord rosés sont discernables sous ses yeux.

— Tu as bien dormi ? elle reprend.

Il secoue les épaules.

— Non. J’ai presque pas dormi. Je vais aller promener Pochi.

Il n’a même pas relevé ma présence ni adressé quoi que ce soit. Le regard triste de Fuyu se perd dans le mien impuissant. Ils ne méritent pas ça…

Je m’approche de ma soeur et lui dit doucement :

— Va mettre un film, je vais te préparer quelque chose que tu aimes beaucoup.

Je quitte la chambre et me retourne, m’attendant à être talonnée par Fuyumi qui reste vissée à la chaise, les yeux dans le vide. Je n’ajoute rien et quitte les lieux. Au sortir du couloir, j’aperçois Rei à l’entrée accompagné de Pochi qui tourne autour de son maître, joyeusement, détonnant avec la crise qui se déroule sous son museau.

— Rei ? Tu vas bien ? Tu veux qu’on t’accompagne ?

A présent seule et plus près de lui, la vision de ses traits abîmés par la fatigue et une grande déprime m'est plus claire et mon cœur se tord de douleur.

— J’ai besoin d’être seul, Yuna. Désolé.

Nerveusement, je hausse la tête.

— Oui. Oui. Euh… je vais faire une omelette au riz. Tu voudrais que je t’en laisse ?

Il secoue la tête, sans rien dire d'autre.

— D’accord… bonne balade, alors.

Lorsqu’il finit de lacer ses chaussures, en se redressant vers moi, il m’adresse un sourire plus doux que les réponses froides qu’il m’a accordées tantôt.

— Tu es gentille et bienveillante, Yuna. Je t’en suis reconnaissant. Mais pense à toi, d’accord. Je vais bien. Je ferai tout pour.

Je sais qu’il donne de lui pour ne pas trop me refroidir. Il est bien trop poli. Et ça me brise le cœur. J’aurai mille fois préféré qu’il m’envoie chier brutalement comme une merde pour avoir un peu de tranquillité et digérer seul la cruauté du monde, parce que je ne saurai jamais ce que c’est.

— Je te fais confiance.

Il me fait un petit signe de main avant de s’en aller avec Pochi, qui aboye avec entrain.

Nous matons un dessin animé stupide et amusant, qui me fait exploser de rire comme une potiche toutes les cinq minutes tout en guettant les réactions de ma sœur. Même les absurdités des personnages la laissent de marbre que la blague du doigt la fait encore mourir de rire… Elle regarde régulièrement l’heure et est à l'afflux des notifications de son téléphone. Elle ne touche pas non plus au plat que je lui ai préparé. J’hésite à lui parler de Uiba, pour lui faire penser à autre chose mais abandonne vite. Pas aujourd’hui.

A un moment donné, elle dit :

— Il en met du temps, Rei… non ? Plus d'une heure qu'il est parti.

— Pochi déterre sûrement le One piece. tu le connais. Il doit creuser avec lui.

Celle-ci sourit, pour la première fois avant de planquer son portable afin de profiter du cartoon mais ses doigts se tortillent nerveusement et elle ne semble pas tranquille. Après vingt minutes, en transe, elle se lève en criant :

— Je ne suis pas tranquille ! Il faut que j'aille le chercher !

D’ici, ses suffocations parviennent à mes oreilles alors qu’elle se précipite à la porte d’entrée. Je la suis. Malheureusement, comme elle, je ne suis pas en paix. Si jusque là, j’ai pu me contenir, voir Fuyu aussi tourmentée me désarçonne complément.

Mon corps met un long moment à trouver la force de la retenir ou la raisonner mais imaginer le pire me coupe littéralement tous mes sens. Fuyu tremble tellement qu’elle fait tomber sa veste en la récupérant du placard puis lorsqu'elle se baisse, ses genoux restent collés au sol et elle commence à pleurer.

— Yuna, sanglote-t-elle. s’il te plait, dis-moi de me calmer. Je veux pas…

Elle est coupée par ses propres pleurs mais au même moment, tandis que moi aussi sombre dans un état second, proche de la déréalisation complète, le bruit de la la serrure tourner nous coupe de nos émois. Rei tombe donc nez-à-nez avec sa femme, par terre en pleine crise d’angoisse, à côté de sa belle-soeur, terrifée, au pas de la porte.

Pochi s’approche de Fuyu et lui accorde quelques léchouilles joyeuses avant de se tirer, comme si de rien n’était.

— Salut, Rei. Ne t’inquiète pas pour Fuyu. Elle essaye juste d’intégrer le fait que… qu’elle va sûrement devenir la femme de celui qui a trouvé le One Piece… tu sais, la fortune, la gloire et le pouvoir, c’est pas facile à porter.

— Vous avez pris de la drogue, les filles ?

On ne répond rien alors il soupire.

— On ferait mieux d’aller se coucher. Je m’occupe d’elle, Yuna.

Il se baisse vers ma sœur et passe ses mains autour de son épaules.

— Viens, petite tornade, il lui murmure.

Il la relève sans difficulté et se rendent ensemble jusqu’à leur chambre. Rei sert Fuyu contre lui, les bras autour de ses épaules. Si elle n'avait pas les yeux mi-clos, on jurerait qu’elle dort. Elle n’émet pas le moindre son, pas une complainte, un gémissement ou une parole. D’abord interdite et sonnée par ce qu’il vient de se produire, je reste plantée là, à fixer la porte du couloir, cherchant à me motiver à me traîner jusqu’au lit.

Il y a une ambiance vraiment étrange…

Une fois glissée sous mes draps, dans mon confortable pyjama, le sommeil ne vient pas. J’ai beau me tourner et me retourner dans mon futon, compter les moutons, jusqu’à arriver à un troupeau qui rendrait plus riche que la reine d’Angleterre, le premier pélo chanceux qui arrive à les tenir, rien. Rien.

Les minutes s’écoulent lentement.

L’horloge indique une heure quarante-sept alors que je suis certaine que plus tôt, elle affichait deux heures trois…

Au bout du compte, j’abandonne toute tentative de trouver le sommeil pour récupérer mon ordinateur et regarder pour la deux centième fois mon film préféré. En l’ouvrant, j’entends des bruits de pas s’approcher de ma porte. Dans la précipitation, je le referme et le glisse sous mon bureau, à côté et me couvre jusqu’au front. La porte s’ouvre : j’ai eu de bons réflexes. Ça ne peut être que Fuyu alors je ne peux que me féliciter d’avoir été si réactive. Elle m’aurait tordu les bras pour être encore debout à cette heure, alors qu’elle sait bien que c’est indépendant de ma volonté.

De toute façon, que ferait Rei ici ?

Le visiteur nocturne s’approche de moi pour se glisser à mes côtés sous les draps. Comme prévu, c'est Fuyu, c’est son odeur, sa présence.

Elle se blottit contre moi, dans le plus grand des silences.

— Qu’est-ce que tu fous ici ? je demande.

— Tais-toi, tu me donnes mal au crâne. Dors. Il est deux heures !

J’obéis docilement, certainement pas motivée à la contredire. Je ferme les yeux, me reconcentre sur ma fatigue mais les sanglots de Fuyu me coupent dans mon élan. Doucement, ma tête dévie vers ma nouvelle compagne de chambre pour la découvrir recroquevillée sur elle-même, le visage couvert par ses bras. Ses épaules vont et viennent avec frénésie, au gré de ses sanglots. Instinctivement, je passe un bras autour d’elle.

— Qu’est-ce qui se passe Fuyu ? je chuchote.

Elle se rapproche de moi, jusqu’à fourrer son front contre mon cou. Ses larmes coulent le long de ses joues, à l’horizontal jusqu’à atterrir sur mon t-shirt.

— Yuna, pleurniche-t-elle.

— Je suis là.

— Il m’a dit… on s’est disputé… il m’a dit que je ne le méritais pas, qu'il ne guérira jamais et.. que je serais plus heureuse avec un autre homme.

Un peu sonnée par cette révélation, je me contente de lui tapoter le sommet du crâne en la serrant dans mes bras.

— Ça va aller, ça va aller, je murmure.

— Ca se fait pas. Qui dit ça ? Moi, je l’aime.

— Je sais. Et lui aussi, le sait. Écoute, ce n’est pas lui qui parle, mais sa douleur. Il ne le pense pas. Il sera malheureux sans toi. Et… il t’aime.

— J’en ai aucune idée. Il ne me l’a jamais vraiment dit.

— Comment ça ?

— Presque jamais, je te dis. Parfois, quand je le lui dis, il hausse juste la tête.

— Ce n’est pas parce qu’il ne le dit pas qu’il ne le pense pas. Il le montre.

— Oui mais l’entendre le dire, ça changerait beaucoup.

Fuyu ne dit plus rien puis fond dans mes bras, et je fais de même. Quand ses sanglots réitèrent, elle hoquète :

— J’ai eu si peur. J’ai cru qu’il… qu’il…

— Oui, moi aussi. Dors, maintenant. Repose-toi.

Après une bonne demi-heure à tenter de calmer ses pleurs et ses peines, Fuyu finit par sombrer paisiblement dans mes bras. Avec lenteur et précision, je me dépêtre de son étreinte chaude pour trouver un moyen de m’endormir également. Ma condition d’insomniaque m’a souvent permise d’être la gardienne des nuits agitées de Fuyu. Et celle-ci datent de bien avant la maladie de Rei. Dès l’enfance, j’ai été la sœur protectrice, bien que je sois de six ans sa cadette, la portant dans tous les sens du terme, pour que jamais, elle ne se noie. J’ai endossé ce rôle avec sérieux et plaisir. Fuyu compte plus que tout pour moi.

A cet instant, alors que l’horloge sonne par les trois heures, je prends la décision de ne pas quitter Hiroshima. Il me fait être présente pour ma sœur et mon beau-frère, aussi longtemps que durera cette tempête. Même si ça me coûte. Que je dois endurer les visites de maman, les regards jugeurs et rabaissants des autres ici et négliger mes rêves et mes utopies. Au nom de ce qu’ils ont été pour moi. Ils sont ma famille. La seule qui me reste.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Maya baragouineuse ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0