47. L'ascension - Partie 3
Les champs s'étendaient à perte de vue sous le soleil levant. La chaleur pesait déjà sur Solas alors qu'il traçait son chemin dans une allée au milieu d'un champ doré, les bras tremblant sous le poids du lourd panier de blés contre lui. Les années avaient apporté des changements, même si la monotonie de leur village semblait éternelle. Le garçon avait grandi, ses traits juvéniles s'étaient affinés et ses épaules s'étaient élargies sous l'effort quotidien. Pourtant, malgré cette apparente maturité, une nervosité enfantine persistait dans son regard ce matin-là.
Le panier en équilibre sur une hanche, il jeta un coup d'œil à l'horizon. Kiran n'était pas encore arrivé. C'était presque une habitude ces derniers temps : son ami passait de plus en plus de temps à la tour, peaufinant son entraînement par peur d'être laissé à la traîne. Et depuis hier, un poids particulier planait sur leurs esprits, car un émissaire était passé dans le village pour placarder une affiche. Le vieux mage était mort et le roi avait annoncé une date officielle pour l'ascension. Dans deux semaines, ils devraient être au palais royal, prêts à défier l'inconnu. Ce n'était désormais plus une rumeur sur laquelle ils avaient fondé leurs espoirs, c'était un fait on-ne-peut-plus réel.
Solas s'arrêta à l'entrée de l'allée pour échanger son panier rempli contre un vide, ruminant encore et encore les mots qu'il allait dire à ses parents. Comment leur apprendre qu'il partait ? Qu'il avait passé ces dernières années à apprendre une magie dont ils ignoraient tout, et qu'il était prêt à entreprendre ce dangereux voyage et braver les épreuves de cette mystérieuse ascension ? Le poids de cette décision semblait écraser ses pensées à chaque pas.
Il aperçut finalement Kiran, qui arrivait par un chemin de terre entre les champs. Sa silhouette se découpait sur le fond lumineux du matin, et même de loin, il pouvait deviner dans sa démarche que sa détermination était plus grande que jamais. Là où il avait des facilités presque innées avec la magie, son ami avait vraiment travaillé dur pour y arriver : "Enfin, te voilà." lança Solas en guise de salut, posant son panier au sol pour se redresser : "Tu sais, ce serait bien que tu ne me laisses pas tout le travail en faisant un peu semblant d'être un paysan."
Kiran esquissa un sourire en coin : "Je ne fais pas semblant d'être un paysan, mon cher Solas. J'en suis vraiment un… Un paysan qui connaît quelques tours de magie, c'est tout. Tout comme toi d'ailleurs." Il se perdit un instant dans ses réflexions et ajouta : "À bien y réfléchir, j'aurais pu me téléporter pour te rejoindre, de toute façon… tout le monde le saura bientôt."
Le garçon retroussa les lèvres en réponse. Cela faisait près de quatre ans qu'ils avaient découvert le grimoire. Et depuis cette nuit où il avait été frappé par la foudre, il s'était ouvert à la magie, connecté à l'immensité du monde, percevant ses mouvements subtils. Leur apprentissage avait été ardu et semé d'échecs, mais ils avaient tous deux persévéré.
Grâce à ses conseils et ses descriptions, Kiran avait également franchi ce cap quelque temps plus tard, affirmant par ailleurs que le vent l'appréciait.
De son côté, que ce soit l'air, l'eau, le feu ou la terre… Solas avait plutôt le sentiment inverse. L'énergie de ces éléments lui paraissait insignifiante et pourtant, il sentait la magie affluer en lui sans trop en comprendre la provenance.
Leurs efforts avaient néanmoins porté leurs fruits, car ils maîtrisaient désormais les bases du déplacement instantané.
Solas s'approcha de son ami, abaissant légèrement la voix pour éviter d'être entendu par quiconque passerait près des champs : "Tu sais qu'on doit leur dire de vive voix, hein ? À nos familles. On ne peut pas disparaître du jour au lendemain sans explications."
Kiran hocha la tête, le regard fixé sur l'horizon : "Je sais, mais ça ne va pas être facile. Je ne peux pas imaginer mon père accepter cette idée. Il va sûrement dire que j'ai perdu l'esprit et que je veux finir comme le vieux cinglé dans sa tour… que personne n'ose approcher à part nous, soit dit en passant. Et toi ? Plus confiant que moi ?"
"Tu parles… Ma mère va se ronger les sangs." admit-il, un éclat de rire nerveux dans la voix : "Elle pense que je vais continuer à travailler aux champs, à les aider pour prendre soin de ma sœur… J'ai peur qu'ils n'acceptent jamais de me laisser partir. Mais je le ferai avec ou sans leur consentement… Même s'ils m'enfermaient quelque part à double tour, je pourrais toujours me téléporter dehors… Et c'est pour eux que je fais tout ça, c'est la meilleure option." poursuivit-il, comme pour se convaincre et se donner du courage.
Kiran força un sourire, pensant certainement aux propres difficultés qui l'attendaient chez lui.
"Tu es sûr que tu veux toujours le faire ? Il n'y aura pas de retour en arrière. C'est une voie dangereuse. Ils l'ont dit dans les annonces officielles : qu'il faut être prêt à tout miser, même sa vie…" insista Solas.
"Tu veux que je renonce ?" rétorqua son ami, presque vexé : "Tu sais combien j'ai travaillé dur pour ça !"
"Non, pas du tout." assura le garçon en secouant la tête : "Je veux simplement que tu sois sûr. Que ce ne soit pas… pour me suivre. Parce qu'une fois qu'on sera là-bas, on sera seuls… Et puis, on n'a jamais pris le temps d'en discuter… mais il n'y aura qu'un seul Archimage à la fin. Ça fera de nous des rivaux, tu ne crois pas ?"
Un silence pesa entre eux.
Kiran réfléchit un instant avant de déclarer : "Je suis sûr. Ça fait des années qu'on se prépare pour ce moment. Et puis, je suis plus inquiet par la discussion qui m'attend avec mes parents, plutôt que par les épreuves en elles-mêmes… ou par notre possible rivalité. De toute façon, toi et moi, on se soutiendra autant que possible… ? Ou en tout cas, on jouera dans les règles en acceptant le résultat final, pas vrai ?"
"Évidemment."
Ils avaient encore deux semaines pour se préparer à cette fameuse ascension. Mais ce soir, les mots qu'ils devraient dire à leurs familles restaient l'épreuve la plus délicate qu'ils avaient jamais vécue jusqu'à présent.
Le soleil déclinait à l'horizon lorsque Solas rentra chez lui, portant la pile de paniers de récoltes vides contre sa hanche. La maison familiale lui paraissait de plus en plus minuscule au fur et à mesure des années, et de plus en plus bancale aussi. Pourtant, c'était chez lui. Là où ses parents et sa petite sœur l'attendaient, là où il avait grandi.
Alors qu'il s'apprêtait à franchir la porte d'entrée, il prit une grande inspiration pour se donner du courage, mais quelque chose d'étrange se produisit. La lumière parût vaciller sans raison apparente, et l'air tout à coup terriblement rare, provoquant en lui une sensation très inconfortable. Durant un instant aussi bref que saisissant, Solas eut la conviction perturbante d'avoir partagé son oxygène. Un sentiment d'urgence s'immisça en lui, avant de disparaître aussi soudainement qu'il était apparu.
Troublé, le pas suspendu devant la porte, il porta les doigts à sa gorge. Puis, après quelques instants, il décida enfin de pousser le battant, les épaules plus lourdes que d'habitude. Une odeur de légumes mijotés flottait dans l'air, réchauffant l'atmosphère modeste, mais une pointe de soufre lui fit plisser le nez. Le phénomène inexplicable qu'il venait de vivre restait suspendu dans un coin de son esprit. Cette étrange sensation de partage, comme si son souffle s'était brièvement mêlé à celui d'un autre, persistait. Ce moment déjà compliqué qui l'attendait, lui paraissait encore plus difficile à affronter.
Penchée près du foyer, sa mère releva la tête en l'entendant entrer : "Solas !" remarqua-t-elle, un sourire éclairant son visage : "Pose donc tout ça et viens te laver les mains."
Il obéit sans un mot, déposant les paniers dans le débarras. Il s'aspergea rapidement d'eau fraîche depuis un seau posé dans un coin, profitant du silence, tandis que son cœur battait à tout rompre. Il savait qu'il ne pouvait pas reculer. Plus maintenant.
Sa mère approcha d'une pile de linge posée sur la table, essuyant ses mains sur son tablier. Comme à son habitude, elle faisait plus d'une chose à la fois : "Tu as l'air préoccupé." remarqua-t-elle, plissant légèrement les yeux.
Le garçon respira à pleins poumons : "Maman… Il faut que je vous parle à toi et à papa, ce soir. C'est important."
"Moi aussi, j'ai un truc important à dire !" intervint une voix fluette dans la pièce : "Maman m'a appris à faire un ourlet !" déclara fièrement sa petite sœur, Nakia.
Cette interruption innocente provoqua un sourire instantané chez Solas, qui la gratifia rapidement d'un câlin : "C'est bien, ça. Demain, c'est toi qui repriseras les habits de la commande de maman, alors ?"
La fillette regarda sa mère avant d'admettre en bredouillant : "C'est peut-être encore un peu trop dur…"
Il se mit à rire de son air boudeur, puis tapota doucement sa tête : "Où est papa ?"
"Il est derrière la maison." répondit sa mère en rangeant son matériel de couture : "Il vérifie encore les piquets de clôture. Ces maudites bêtes n'arrêtent pas de tout bousiller…"
Solas hocha la tête et ressortit pour se diriger à l'arrière de la maison, où il trouva son père accroupi, les mains occupées à redresser un piquet tordu.
L'homme se releva en le voyant approcher, s'essuyant le front d'une manche : "Ah, tu es rentré." constata-t-il avec un sourire fatigué : "Ces maudites clôtures… elles ne tiendront pas une saison de plus… Mais qu'est-ce qu'il y a, fils ? Tu as l'air aussi tendu qu'un arc."
"Papa, je voudrais qu'on parle à l'intérieur. J'ai… quelque chose d'important à vous dire." sollicita-t-il en balbutiant légèrement.
Son père haussa un sourcil, intrigué, mais ne posa pas de questions. Il suivit Solas jusque dans la maison, où Nakia avait approché des tabourets près de la table, participant à la préparation du souper à sa manière.
Elle s'installa ensuite sur l'un d'eux, curieuse, en balançant des pieds d'avant en arrière au-dessus du sol.
Sa mère s'apprêta à lui demander de sortir, mais Solas secoua doucement la tête : "Non, elle peut rester. C'est quelque chose… qu'elle devrait savoir aussi." dit-il, sentant sa nervosité grandir alors qu'il s'asseyait à son tour.
Ses parents échangèrent un regard inquiet avant de prendre place à la table, leur attention maintenant entièrement tournée sur leur aîné.
"Tu commences à me faire peur." avoua la femme.
"Je ne sais pas trop par où commencer…" hésita Solas en bougeant plus que nécessaire sur son tabouret. Face à eux et hésitant, il cherchait ses mots : "En fait, il y a quelque chose que je vous ai caché. Que… Kiran et moi avons caché. Mais aujourd'hui, je ne peux plus attendre pour vous en parler…"
Son père ouvrit des yeux ronds avant de fixer son épouse avec insistance, comme s'il comprenait déjà ce qui allait suivre.
Face à sa réaction, Solas secoua rapidement la main : "Oh non, je vois ta tête et j'ai déjà une idée de ce qui t'a traversé l'esprit, mais ça n'a rien à voir… vraiment rien à voir…"
Sa mère, les mains croisées sur ses genoux, encouragea : "Parle, Solas."
Le garçon inspira profondément : "Quand j'avais environ dix ans, Kiran et moi… on s'est abrités dans la vieille tour de garde durant un violent orage. Vous nous aviez dit de ne pas y aller, je sais… Mais l'orage nous a surpris, nous n'avions pas le choix, bien qu'il y avait aussi une part de curiosité… Et… Et on y a découvert quelque chose." Il marqua une pause, surveillant leurs réactions.
Son père fronça les sourcils pendant que sa mère pencha légèrement la tête, attentive.
"On a trouvé un livre. Un grimoire. De magie." précisa-t-il. Le dernier mot sembla suspendu dans l'air, comme s'il pesait plus que tout ce qu'il avait dit jusqu'à présent.
Nakia cessa de balancer les pieds. Ses yeux, aussi ronds que des billes, se fixèrent sur son frère.
Ses parents, eux, étaient figés, comme s'ils n'étaient pas certains d'avoir bien entendu.
"De magie ?" répéta finalement son père, sa voix pleine de scepticisme : "Tu veux dire l'un de ces contes pour s'endormir le soir ?"
"Pas juste un conte…" répondit Solas, sa voix devenant plus assurée : "C'est réel, et on l'a étudié. On s'est entraînés pendant des années. Et maintenant, on sait faire des choses que vous ne pourriez même pas imaginer."
"Comme quoi ?" interrogea sa mère, la voix tremblante dans un mélange d'inquiétude et d'incrédulité.
Hésitant un instant, Solas finit par se lever : "Je peux vous montrer, si vous promettez de ne pas flipper."
Ses parents échangèrent un nouveau regard, visiblement mal à l'aise, mais hochaient la tête en silence.
Le garçon recula légèrement et ferma les yeux, se concentrant sur l'énergie qu'il sentait autour de lui. Elle était à portée de main, cette toile immense et complexe d'énergies invisibles qui traversaient le monde, et désormais, il savait comment l'emprunter. Il disparut alors de leur vue, laissant derrière lui une brève sensation d'absence, comme si l'air même avait été aspiré. Un battement de cils plus tard, il réapparaissait de l'autre côté, accompagné d'un léger bourdonnement d'électricité statique.
Sa petite sœur poussa un cri de surprise, tandis que ses parents restèrent étonnamment immobiles, les yeux écarquillés.
L'appréhension faisait battre son cœur jusque dans ses tempes, et l'expression interdite de ses parents ne faisait qu'accentuer son malaise.
Puis, sa mère se leva subitement, les mains tremblantes : "Comment… Comment ?!"
"C'est ce que je vous disais." expliqua Solas, se tournant lentement vers ses proches : "On a appris. Et maintenant, on peut faire ça. Mais ce n'est pas tout, vous savez sûrement que le roi a annoncé une ascension. Ça n'a peut-être pas retenu votre attention… mais la mienne, si. C'est une compétition pour devenir le prochain Archimage. Kiran et moi… on a décidé d'y participer."
La femme porta une main à sa bouche : "Solas… Tu te rends compte de ce que tu dis ? Ces épreuves… elles sont certainement très dangereuses. Tu as seulement quatorze ans… tu… !"
"Je le sais." admit-il d'un ton grave : "Mais c'est une chance unique qui ne se reproduira certainement pas. Si je réussis, je pourrai changer nos vies. On pourrait alors sortir de ce village, vivre mieux. Ce n'est pas juste un rêve. C'est une opportunité."
Son père, qui était resté silencieux jusque-là, se leva doucement : "Et si tu échoues ?" questionna-t-il d'une voix rauque : "Tu es sérieux, Solas ? Ce genre de choses… Ce n'est pas pour toi, pas pour des gens comme nous. Et si tu ne revenais pas ?"
"Pourquoi ce serait réservé aux autres ? Ces épreuves sont ouvertes à tous, même à des gens comme nous. Et si j'échoue… alors je rentrerai. Je reprendrai mon travail au champ, mais j'aurai l'esprit tranquille en sachant que j'ai essayé. Si j'ai ne serait-ce qu'une toute petite chance, je dois la saisir." insista-t-il, prêt à tout pour les convaincre.
Sa mère secoua la tête avec résignation, les mains toujours légèrement tremblantes : "C'est non. Tu es bien trop jeune. Tu ne sais même pas ce qui t'attend là-bas ! Toi… toi, tu n'as jamais quitté ce village et nous avons besoin de toi ici. Ta sœur a besoin de toi."
"Mais c'est pour vous que je veux le faire !" rétorqua-t-il, sa voix se brisant légèrement : "Pour toi, pour papa, pour elle. Si je réussis, on n'aura plus jamais à se soucier de l'argent ou de la nourriture. Je suis inquiet à l'idée de partir loin de vous, de vous laisser porter encore plus de poids en mon absence… Mais si je n'essaye pas, je le regretterai toute ma vie. Je ne veux pas vous voir un jour mourir d'épuisement, et je vois bien à quel point vous en êtes proches ! Je n'arrive plus à supporter de vous regarder vous rationner pour que Nakia et moi, on mange à notre faim… J'ai peur… peur qu'un jour on finisse enseveli sous cette maison branlante !" poursuivit-il, sentant ses émotions lui comprimer les entrailles.
Un silence pesant s'ensuivit, lui paraissant une éternité.
Le regard fixé sur ses mains nouées, sa mère leva finalement les yeux vers lui, des larmes menaçant de couler.
"Par Élune, maman, s'il te plaît, ne pleure pas…" s'agita Solas en s'approchant pour la prendre spontanément dans ses bras.
Son père fixa un instant leur étreinte avant de lâcher : "Ce n'est pas à toi de prendre soin de nous."
"C'est ce que fait une famille : on essaye de prendre soin les uns des autres. C'est toi qui me l'as appris." argumenta le garçon.
Un nouveau silence rempli de non-dits s'installa, mais l'homme posa ensuite une main lourde sur l'épaule de son fils : "Je vais être franc, Solas : j'ai peur moi aussi. Je suis terrifié à l'idée de te voir partir et ne jamais revenir." Puis, il ajouta avec une hésitation rare : "Mais… j'ai le sentiment que tu avais pris cette décision bien avant de nous en parler…"
"C'est vrai… je suis désolé. J'aimerais que vous me donniez votre bénédiction, bien sûr, mais je partirais même si vous ne le faites pas. Ce n'est pas une décision prise à la légère." déclara-t-il, sentant sa gorge se nouer terriblement.
Son père, les sourcils froncés dans une expression de tristesse qu'il ne lui connaissait pas, pinça les lèvres et hocha légèrement la tête.
La femme fondit instantanément en larmes contre Solas. Elle le serra un peu plus fort en murmurant une prière à la déesse.
Le garçon sentit un poids quitter progressivement ses épaules, mais un autre s'y installer aussitôt. Après leur avoir infligé autant d'inquiétude, il n'avait plus l'impression de pouvoir se permettre d'échouer. Ses parents, sa famille : il n'y avait rien de plus important pour lui.
Sa mère murmura à son oreille : "Je ne peux peut-être pas t'en dissuader, mon fils, mais je veux que tu saches… que je prierai pour toi tous les jours. Toi et Nakia, vous êtes ce qu'on a de plus précieux, ton père et moi. Ne l'oublie jamais…"
Sa petite sœur, bien plus calme que d'ordinaire, vint finalement se blottir contre eux. Sans doute ne comprenait-elle pas encore tout, mais il était évident qu'elle avait saisi l'ampleur de l'inquiétude de leurs parents, et aussi qu'il se jouait actuellement quelque chose d'important.
Ensuite, son père vint à son tour entourer lentement sa famille dans ses bras.
Solas savait qu'il ne pouvait pas effacer l'appréhension de ses proches, mais il se sentait serein de leur avoir dit la vérité, de ne pas avoir à partir comme un voleur. Il rêvait de réussir cette ascension, de les rendre fiers et de leur offrir une vie plus facile et plus belle. Et en ce moment, tout contre eux dans cette étreinte chargée d'émotion, ce rêve se muait petit à petit en une ambition inébranlable. Il n'était plus seulement question d'espoir ou de rêve. C'était presque devenu une promesse.
Prochainement : Kiran
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