La valse des plumes d'oie
Une minute de lecture
Le troupeau de stylos sur les pages crissait
son chemin chancelant, ses cris de vérités.
À l’ombre des sourcils, des paupières baissées,
les mots, comme une armée, marchaient sans s’arrêter.
La grammaire a un rêve aux sanglots vénérables
qui finissent parfois couchés sur le papier
par des mains animées d’un amour véritable :
un homme écrit souvent debout sur ses deux pieds.
Un chemin de syntaxe orné de styles riches,
quelques cailloux épars sur lesquels trébucher…
Mon âme douloureuse, errant hors de sa niche,
désire vers le ciel d’un grand bond s’élancer.
Écoutez-les encor, ces plumes d’oie rebelles ;
c’est comme une musique, un ballet sensuel.
J’ai mille ans aujourd’hui, un amour éternel
et mes mots impuissants interrogent le ciel.
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