Une nuit.
Cette nuit.
La nuit.
Ma nuit.
La mienne. Emmitouflée dans la couette trop chaude, comme si elle avait signé un contrat avec Hotsteam pour me faire transpirer, mais si je l’enlève, mes petites fesses se refroidissent aussitôt. Équilibre impossible. Diplomatie thermique en échec. Et soudain, ça me prend. Réveil brutal. Pas un bruit autour. Silence compact. Et moi, les yeux ouverts, l’estomac un peu noué, le cœur qui fait du trampoline dans ma poitrine. Ce n’est pas du tout agréable.
Réflexe n°1 : attraper le téléphone.
Pas pour lire un message — qui, franchement, m’écrirait à cette heure ? — mais pour zieuter l’heure.
3h53.
Encore.
Toujours.
Cette heure-là, comme un vieux rendez-vous dont je n’ai jamais accepté l’invitation, mais où je finis par me pointer malgré moi.
Réflexe n°2 : Google. Chercher : « signification réveil 3h53 ».
Le genre de recherche qui finit toujours mal.
Et évidemment, la réponse tombe, implacable : « Les anges cherchent à entrer en communication avec vous. »
Ah oui ? Les anges ?
Très bien, je veux bien discuter.
Mais 3h53, les gars, sérieusement ?
À cette heure-là, je n’ai même pas encore reconnecté mon cerveau. La seule conversation possible, c’est un grognement suivi d’un « laisse-moi dormir ». À moins que… ce ne soient pas ces anges-là.
Et si c’était… l’Uni vert ?
Oui, l’Uni vert.
Vous ne voyez pas ?
Monsieur Spock, évidemment.
Le Vulcain de Star Trek.
Le gobelin au sang vert — comme l’appelle McCoy quand il est vert de rage après lui.
Lui, au moins, serait capable de me réveiller pour une raison logique. Mais si c’est bien lui… alors la prochaine fois, j’aimerais qu’il prévienne. Parce que là, entre la couette trop chaude, le cœur qui s’emballe et Google qui m’annonce une hotline céleste à 4h du matin, je commence sérieusement à me demander si je ne ferais pas mieux… d’éteindre mon téléphone. Ce qui serait tout simplement tellement logique. Quoi que ça ne déconnectera pas mon alarme interne. Et en plus, impossible de me rendormir après. Je vais avoir la tête dans le gazon toute la journée. On dit « dans le pâté ? », vous êtes sûr ? Bon, mais en ce qui me concerne, ce sera la tête dans le gazon, c'est plus poétique.